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mardi 11 mars 2014

Les majorettes, elles, savent parler d'amour de François Szabowski

Nombre de pages : 278 pages
Date de parution : 1er mars 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Benoît Bonvin, jeune cadre dynamique (ou à peu près tout le contraire), quitte Paris, encore imbibé des alcools de la veille, pour se rendre à un repas de famille dans la paisible commune de Grandville. La grande fête, minutieusement organisée par sa mère, est mise en péril quand la sœur de Benoît, Nathalie, décide à la suite d’une dispute de s’enfermer dans sa chambre, et déclare ne jamais vouloir en sortir. L’évènement fait resurgir des histoires qu’on avait voulu oublier, les nerfs se tendent, les verres et les plats défilent (les verres surtout), et la situation devient rapidement ingérable. Au fil des pages se dévoilent l’hypocrisie, les vices, les difficultés à dire, et à se mouvoir au sein d’un groupe qui réunit des étrangers, et que l’on nomme par convention une famille.


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Avis de Goblinlaya
L’action de ce roman se déroule dans un laps de temps très court : une soirée. Au cœur d’une réunion familiale où l’hypocrisie et le sarcasme sont maîtres, chacun essaie de paraître au mieux de sa personne, tout en ayant beaucoup de mal à cacher tout ce qu’il reproche aux autres. Le sentiment qui domine la scène est donc clairement la rancœur.

Nous passons de l'esprit d'un personnage à celui d'un autre et chacun exprime tout ce qu'il n'ose pas dire à haute voix. Certains réinventent même ce qui se passe sous leurs yeux et c'est parfois difficile de suivre ce qui est vrai de ce qui ne l'est pas. Il y a beaucoup d'humour dans ce livre, mais c'est souvent un humour noir et grinçant plus que vraiment drôle. On est régulièrement un peu surpris, voire gêné, de découvrir ce que certains personnages pensent, comme quand la mère réfléchit à la façon de faire passer l'absence de sa fille le mieux possible et décide finalement que de dire qu'elle est morte est la meilleure solution.

J'ai eu un peu de mal à vraiment me plonger dans ce livre. Le passage d'un protagoniste à l'autre sans arrêt et sans préambule est très difficile à suivre, surtout qu'on ne nous présente pas le personnage dont nous sommes en train de suivre les pensées. Le texte est formulé à la première personne et nous n'avons donc pas le prénom. Il faut souvent lire quelques lignes avant de comprendre qui "parle". Pour les dialogues, c'est souvent plus simple, car le contexte aide, mais j'ai aussi parfois hésité entre les différents interlocuteurs.

Contrairement à la plupart des romans, les personnages ne sont donc pas présentés de manière directe Là, ce sont les autres protagonistes qui nous tissent le portrait des membres de leur famille au fil de leurs pensées. Ce n'est donc pas évident non plus de s'attacher à eux ou même simplement d'imaginer la scène dans sa tête.

Ce point de vue presque exclusivement interne a quand-même le mérite de nous plonger au cœur de l'action, et c'est sans doute ce qui m'a le plus gênée dans ma lecture : le fait de me sentir peut-être trop concernée par les pensées de ces personnages, comme si je faisais moi aussi partie de la famille.

Enfin, j'ai eu l'impression que l'un des thèmes sous-jacents de ce livre était l'homophobie, car on nous parle régulièrement de faits divers où des homosexuels sont agressés ou tués, mais je n'ai pas tout à fait compris où l'auteur voulait en venir.

En résumé, je ne peux pas réellement dire avoir apprécié, ou plutôt avoir su apprécier cette lecture, malgré son originalité et son humour. Je trouve cela dommage car j'ai vraiment l'impression d'être passée à côté et cela me dérange.


Avis d'Elyssandre
Au début, je dois dire que j'ai accueilli ce roman avec une certaine gratitude. J'avais hâte de pouvoir me libérer l'esprit en lisant quelques-unes de ses pages et en savourant ses chapitres qui me délivreraient quelques instants de mes cours. Mais j'ai, malheureusement, très rapidement déchanté...

J'ai peur de publier cet article car je pense que je n'ai pas su comprendre ce roman. Je n'ai pas compris sa subtilité et je suis passée à coté de quelque chose, de l'histoire notamment. Peut-être même du contexte et des personnages. L'écriture m'a certes, beaucoup plu car elle est toute en finesse, en mots bien choisis, en tournures équivoques, etc. mais je me suis rapidement perdue dans son rythme. Les personnages défilent, leurs points de vue se mélangent, les histoires s'entremêlent dans un joyeux méli-mélo qui m'a fait perdre le fil. J'ai tenté de m'accrocher, je me suis agrippée - vainement - à l'intrigue que je trouvais d'abord attrayante. Mais je me suis laissée dépasser, j'ai été prise au dépourvu par tant de retournements de situation.

L'histoire prend très vite une tournure assez particulière, dérangeante, inexpliquée. On se demande quel est le but de tant de mots, de tant de phrases qui se succèdent presque sans raison. On s'y perd. On s'y noie. On patauge et c'est dur de continuer lorsqu'on sait que l'on passe à coté de quelque chose et que l'histoire nous semble tellement décousue. On nous parle de l'un, puis de l'autre. D'un sujet, et d'un autre. Certains passages sont agrémentés de détails que je n'ai pas su comprendre, tels la fanfare, le type du café, la famille qui se déshabille, Nathalie et sa veine palpitante sur la tempe, et bien d'autres encore... Alors oui, je critique. Oui, je dis que je n'ai pas aimé, mais je précise que je n'ai pas aimé parce que je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Je n'ai pas su profiter pleinement de cet écrit qui m'a semblé décousu et déconcertant du début à la fin, mais qui n'est pourtant pas dénué d'une jolie plume... Même le titre du roman me semble inexpliqué, après mûre réflexion. Et je trouve ça dommage, vraiment dommage, que mon esprit n'ait pas su s'accorder à celui de l'auteur car cette lecture aurait pu, j'imagine, être plus savoureuse. Si seulement je l'avais comprise...

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