Dernières chroniques

mercredi 30 avril 2014

Vampires d'une nuit de printemps de Lia Vilorë

Nombre de pages : 250 pages
Date de parution : mai 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Cher journal,

Désormais, mon nom est Fáil, Lía Fáil, et je suis un vampire.
Sans déconner ?
Punaise de pouvoir idiot, et tu réponds à l’écrit en prime !
Ben, depuis le temps, je sais que tu ne sais pas t’empêcher d’écrire tes tracas alors…
Ouais… pas faux…
Alors, vas-y, raconte…
En décembre dernier, je suis devenue un vrai vampire du genre « Kit complet sans les petits inconvénients ». Avec le sexy garde-du-corps écossais en prime.
Tu vas en faire des envieuses !
Ouais… surtout qu’à l’heure qu’il est, c’est le seul à ne pas vouloir ma tête pour un crime que je n’ai pas commis !
Qui est ?
Toute ma nouvelle famille m’accuse d’avoir assassiné notre Maître, celui qui m’a créée. Mais je te jure : j’ai rien fait !  
Ça me rappelle quelque chose…
M’en parle pas !

Bourré de références cinématographiques, de traits d’humour et de rebondissements, l’auteur nous propose de suivre les pas de son héroïne, Lia Fáil, dans une enquête qui lui permet de vivre maintes péripéties. un récit moderne et original, teinté d’humour pour le moins mordant!


Photobucket


Avis d'Erine
Tout d’abord, merci aux éditions du Petit Caveau et au Forum Accros & Mordus pour m’avoir permis de lire ce livre.

Vampire d’une nuit de printemps m’a attiré immédiatement par sa quatrième de couverture accrocheuse. Le style surtout m’a fait tilt : j’aime lire ces livres qui ne ressemblent à aucun autre car l’auteur a « cette plume » qui fait sa signature et qu’on ne pourra jamais confondre avec une autre. Et le l’histoire, en second lieu, me laissait penser à une enquête ou une argumentation sous une autre forme pour clamer son innocence, ça me plaisait beaucoup et je n’ai pas été déçue car la lecture me l’a confirmée.

Cependant, je vous préviens immédiatement quoiqu’insolite et avec plus d’une qualité que je vous présenterai ensuite, je n’ai pas accroché totalement à ce roman. Pourquoi ? La raison est simple, ce n’est pas un genre que j’affectionne de manière générale, je pensais sortir des sentiers battus de la bit-lit, c'est-à-dire trouver quelque chose de moins léger et malheureusement non. Je pense que ce fait-là explique déjà beaucoup ma déception. Ensuite, le manque d’action afin de poser les premières pierres du récit m’a gênée, plus des cent premières pages décrivent, expliquent comment vivent, fonctionnent les vampires mais peu d’événements importants qui en auraient fait une lecture intense. J’ai soufflé enfin quand l’assassinat a été commis car l’histoire a repris plus de saveurs. J’adore les enquêtes donc cela a participé à faire remonter l’intrigue dans mon estime. Elle a été à mon goût, cependant j’ai trouvé que des choses étaient conclues rapidement sans qu’on comprenne exactement pourquoi. Pas tout le temps mais au début, a contrario j’ai aimé les explications bien détaillées de Lia, c’était plus clair et probablement l’effet voulu. J’ai aussi trouvé du plaisir à lire le développement fait autour du vampire élaboré par Lia Vilorë. Elle le construit de manière très surprenante qui nous fait sortir de l’habituel cliché vampirique dont elle en lance quelques piques dans le récit. Celui-ci n’est pas un monstre à proprement parler, il a des manières d’agir digne d’un gentleman, il est solidaire avec ses congénères, il s’adapte à la vie du XXIème siècle en fait. Chaque convent, sous-entendu famille de vampires a son fonctionnement très protecteur à l’encontre de ses membres, ses rituels, son organisation parfois un peu grotesque mais très bien travaillée. Deux convents seront mis en avant : le convent Orfhlaith et l’autre nommé Ailill, l’un protégeant l’autre ce qui entraîne des liens complexes entre les convents. Outre ce fait, ces deux familles disposent aussi d’une Histoire commune qui fonde la base de nombreux éléments du récit. J’ai apprécié ce pilier fondateur donnant du cachet à l’intrigue. De plus, l’auteur ne survole pas le sujet, on a les informations au compte-goutte parfois trop peu nous laissant planer le doute mais je crois qu’à la fin l’ensemble était suffisamment clair pour ne laisser aucun lecteur sur sa faim.

Ce livre est une véritable plongée dans leur univers où la sur-vie dans le monde comme un humain normal est l’essentiel, on suit leur vie routinière, les premiers pas de Lia dans cette nouvelle peau, ses relations avec ses semblables. Le récit se base beaucoup sur le côté psychologique des personnages, on est beaucoup dans les pensées de notre héroïne mais aussi dans l’étude comportemental des autres membres des convents. C’est une manière d’aborder les choses très intéressantes mais aussi un des éléments qui m’a le plus ennuyé dans les premières pages, comme je vous l’ai dit ce n’est pas mon genre de prédilection alors je me suis accrochée pour lire tout ça. Ça a tendance à me déprimer de manière générale, pas ce livre en particulier bien sûr, mais globalement car j’ai besoin d’action dans les livres, de me faire emporter surtout dans les livres où le fantastique est présenté.
Heureusement, l’auteur a su agrémenter son œuvre de nombreuses pointes d’humour – parfois un peu pesant je tiens à le dire surtout quand on manque un peu de culture pour comprendre le trait d’humour- complété avec le don de Lia Fail qui donnait un effet détonnant et très agréable. Il participe en plus à donner un atout à l’enquête qui occupe la seconde partie du livre, c’était très bien trouvé.

Les personnages étaient aussi un des points forts de Vampire d’une nuit de printemps. Comme je l’ai dit, l’histoire est façonnée surtout autour de la psychologie de chacun, des faits et gestes de tous. D’une logique implacable bien sûr car dans une grande famille, chaque chose prend son ampleur particulière. Amaël, le partenaire colocataire de Lia est mon préféré, il fait son entrée dans le récit d’une manière grotesque me laissant stupéfaite. Cependant cela ne dure pas et il sera un vampire prévenant donnant un apprentissage parfait à son élève. Il est un peu l’homme rêvé, Lia Fail a beaucoup de chance. Je suis tombée sous le charme aussi de son côté plus sombre, plus réservé mais j’ai moins accroché au fait qu’il se dévoile parfois assez facilement. C’est une bonne pâte parfois un peu trop. Lia, elle est tout le contraire, cette ancienne étudiante qui aurait du mourir dans un accident a un caractère de chien. Elle en a toutes les raisons entre sa transformation en vampire comme échappatoire à la mort, cette nouvelle vie qui change de sa vie pépère de célibataire il y a de quoi péter un câble quand on se retrouve en colocation du jour au lendemain avec un pouvoir très étrange … Elle évoluera très vite et bien. Cependant, j’ai peut être trouvé un peu irréaliste que ça se passe comme ça si vite malgré les événements.
J’ai été moins emballé par le reste des personnages, on les rencontre vraiment plus après l’assassinat et ce temps en moins pour les découvrir a sûrement joué. Mes préférences ont penché pour les individus les plus proches de notre duo infernal comme Brian, l’ami le plus proche d’Amaël ou bien Rose, une vampire dynamique, réconfortante.

Pour ma part, j’ai ressenti une grande frustration en le lisant car l’auteur n’a pas su me donner l’action que je recherchais, ça a été trop terre à terre et ne m’a pas transportée. Mais malgré tout, cette lecture bien qu'elle ne m'ait pas passionnée, mérite d'être connue pour l'humour et la plume de son auteur lui donnant du piquant et un ton léger très agréable. Elle dispose à mon goût de tous les ingrédients nécessaires pour plaire au plus grand nombre.


Avis d'Inlandsis
Vampires d'une nuit de printemps est un roman d'une jeune auteur francophone Lià Vilorë : comme quoi même dans la langue de Molière il est possible de trouver de bons romans vampiriques !

À la différence de ce que la quatrième de couverture laisse supposer, on n'est pas ici dans un roman policier où on cherche à savoir qui a tué le Maître. L'enquête ne se déroule que dans la deuxième partie du roman. Ce dernier nous conte, en fait, les premiers pas de Lià Fail dans la grande famille des vampires, de sa création jusqu'à l'assassinat de son maître, dont elle est accusée à tort, et elle devra alors prouver son innocence. Le récit nous plonge dans l'univers de vampires atypiques (« kit complet sans les petits inconvénients » de la quatrième de couverture).

Roman vampirique, donc, commençons donc par aborder les vampires selon Lià Vilorë. Ils allient les classiques beauté et sang humain à des aspects plus originaux qu'on emprunte à d'autres créatures de la nuit, comme l'organisation en convent classique des sorcières... Mais la principale entorse au mythe classique des vampires, c'est que ceux-là ne sont pas morts ! Ce qui implique quelques inconvénients, comme celui de devoir se sustenter normalement en plus du sang humain. Chaque suceur de sang a, de plus, un pouvoir particulier. Celui de l'héroïne Lià Fail est tout simplement hilarant ! Bref, Lià Vilorë parvient ici à renouveler leur image tout en conservant leurs caractéristiques classiques : c'est rafraîchissant dans l'univers actuel de profusion d'ouvrages du même type sans grande qualité.
L'autre aspect qui m'a fait adhérer à cette histoire est l'humour de l'ensemble : les personnages, les situations, l'histoire, tout est drôle ! On n'est pas dans l'absurde, mais Lià Vilorë nous offre un récit un brin décalé : de l'impertinence des objets à l'autodérision un brin douteuse de son héroïne, en passant par l'ironie... Les amateurs seront servis... Pour les autres, ma foi, rire est bénéfique pour notre santé. De plus, l'humour omniprésent donne un rythme soutenu au récit : si ce n'est pas l'action c'est un trait d'esprit qui nous occupe. Dans tous les cas, j'aime ça surtout quand l'ensemble est décalé donc forcément ici j'ai été servie !
Enfin, je ne peux vous parler d'humour et des vampires sans mentionner les nombreuses références aux genres de l'imaginaire et à la mythologie celtique. Les références, on aime ou on n'aime pas... mais quand on est fan des littératures de l'imaginaire on ne peut qu'apprécier qu'il y soit fait référence plutôt que de lire une énième copie plus ou moins réussie d'une œuvre marquante du genre. Puis, ça nous rapproche de l'histoire et des personnages : on pénètre mieux dans l'univers du roman.

Passons à présent aux personnages, et en particulier à l'héroïne. Cette dernière, universitaire déchue un brin asociale, se retrouve vampire du jour au lendemain, forcée à côtoyer d'autres vampires et même à cohabiter avec son garde du corps écossais. Lià Fail est très attachante et très humaine : emportée, impulsive, un brin naïve, et perspicace. C'est un personnage complet avec ses forces et ses fragilités. C'est très agréable : les super héros invulnérables... on en a soupé !
Les autres sont également de savants mélanges de forces et de faiblesses. Ils ont chacun leurs histoires plus ou moins lourdes, leurs motivations et leur propre caractère ainsi que leurs particularités. Les informations à leur sujet sont diffusées au compte-goutte tout au long du récit de sorte qu'on en apprend beaucoup sur chacun jusqu'à la fin. On rencontre, sans surprise, de faux méchants et de faux gentils, des amis fidèles et des traîtres. En résumé, toute une collection de individus parfois un brin stéréotypés mais efficaces et sympathiques.

L'ensemble est facile à lire (humour oblige), bien écrit et laisse une agréable sensation de fraîcheur. Si vous aimez les romans vampiriques et que l'humour ne vous effraie pas, Vampires d'une nuit de printemps est fait pour vous. C'est une agréable découverte et j'en remercie sincèrement les Editions du Petit Caveau ainsi que le Sanctuaire de la lecture de m'avoir permis de lire ce sympathique récit. Je suivrai avec intérêt l'auteur et je vais fourrer mon nez dans le catalogue de l'éditeur pour voir s'il nous propose d'autres romans du même acabit : une suite, peut être ?


Avis d'Owllie
Je voudrais tout d'abord remercier les éditions du Petit Caveau ainsi que le forum de m'avoir donné la possibilité de lire ce livre.

La quatrième de couverture était plus qu'attirante. Cela avait tout pour me faire accrocher ! Un peu d'humour dans ce monde de vampires, enfin un programme intéressant et qui nous changera de Twilight. (Oserais-je préciser que je n'ai pas aimé Twilight ?)

Et c'est bien ce que j'ai trouvé dans cette lecture. De l'humour, des références cultissimes (Ah ! Jamie Fraser !), un peu de suspense, un peu de romantisme, et hop, le tour est joué.
J'y mettrais simplement un petit bémol que je développerai ultérieurement.

Lia, notre héroïne, vampire tout juste créée, arrive de France et se retrouve aux Etats-Unis, où une nouvelle vie et de nouveaux amis l'attendent.
Elle ne se prend pas trop au sérieux et ne s'inquiète pas trop non plus de son avenir de vampire.
Ce qui m'a plu, dans ce personnage, c'est sa fraîcheur, sa spontanéité et son humour. Elle a toujours le mot pour rire.
Amaël, le guerrier celte, est un peu moins à mon goût. Déjà, son nom ne fait pas guerrier, mais cela n'engage que moi. Après, je le trouve vraiment à l'opposé de Lia Fail. Et je n'ai pas l'impression qu'ils soient très bien assortis. Son entrée en matière m'a laissée un peu dubitative et je ne suis pas fan des hommes soumis.
Je n'ai rien de particulier à dire sur les autres personnages de cette histoire.

L'écriture de Lia Vilorë est fluide, les chapitres s'enchaînent agréablement. La couverture est également sympathique.

Je vais maintenant en venir à ce qui m'a plus dérangée, dans cette histoire : le déroulement de l'action. J'ai trouvé que le meurtre arrivait fort tard et tout mon esprit attendait ce moment.
Du coup, je me posais des tas de questions sur les évènements qui se déroulaient, et je me disais qu'à la page suivante, enfin, le meurtre serait commis.
Mais non, rien, j'ai attendu, attendu.
Et, à l'inverse, le dénouement de l'intrigue est arrivé très rapidement. Ce qui m'a grandement frustrée, car j'aime beaucoup les polars et j'aime mener l'enquête avec les protagonistes.
J'ai trouvé que ce roman manquait d'action, mais cette lecture me laisse quand même un bon souvenir, ne serait-ce que pour la plume de l'auteur. Je suivrai ses prochaines parutions avec intérêt.


Avis de chtitepuce
En cette nuit de décembre on peut dire que Lia Fáil est comme qui dirait morte. C’est sans compter sur la grande générosité de Maximilian Orfhlaith, qui partage son sang pour faire d’elle un vampire.
C’est ainsi que s’ouvre le roman de Lia Vilorë.
Pendant une bonne partie du livre, on découvre les premiers pas de Lia en tant que jeune vampire et tout ce que cela implique. On nous explique que la communauté vampirique est répartie en différents Convents, sorte de grande famille composée de treize individus.
Dans notre roman nous ne verrons que le convent des Orfhlaith et celui des Ailill. Les maîtres sont les jumeaux Maximilian Orfhlaith et Ava Ailill. Les premiers sont là pour protéger les seconds Ils partagent leur tradition et leurs rites. A chacun des membres correspond un membre de l’autre convent de sexe opposé. On fait ainsi la connaissance du compagnon de Lia, Amael Ailill.
Pendant ce temps, une centaine de pages s'écoule, jusqu'au renversement de situation et au début de l'enquête ; qui a bien pu tuer le Maître Orfhlaith? Bien sûr, c'est vers Lia que se dirigent les soupçons.
Malgré un début qui traîne un peu en longueur, Lia Vilorë nous expose une mythologie vampirique plutôt originale. En tout cas je n’en avais pas encore rencontré dans ce style-là.

Ajoutez aussi le fait que chaque vampire développe un pouvoir qui lui est propre, en fonction de leur histoire et expériences personnelles, ce qui explique que, sur la quatrième de couverture, Lia parle avec son journal. Une des petites choses qui m’ont attirée vers ce roman.
J’ai aussi beaucoup aimé les différentes références cinématographiques, que ce soit de la part de Lia ou de l’auteur en début de chapitre.
L’humour est toujours au rendez-vous, parfois redondant, mais cela ne nous empêche pas de sourire.
Lia est une jeune femme timide qui ne peut s’empêcher de parler à tout va dès qu’elle se sent mal à l’aise. Le cynisme est l’un de ses remèdes aux situations qui la dérangent.
Autour d’elle gravitent plusieurs personnages, dont Amael, son preux chevalier, extrêmement soumis. Cela en est presque ennuyeux.
Rose et Brian sont les deux autres vampires, avec Amael, qui croient en l’innocence de Lia. Brian a toujours le mot pour rire. Quant à Rose, elle est tendre et sage. Ils forment un joli duo et on peut voir qu’ils sont prêts à tout l’un pour l’autre. Les couples sont formés par les maîtres des convents, mais on peut voir qu’au fil des années des liens se créent entre les partenaires.
Pour en revenir à l’enquête, l’auteur ne nous laisse pas beaucoup de repos. Plusieurs suspects s’affichent à nous et les indices se succèdent pour enfin arriver à la conclusion finale.
Même si je n’ai toujours pas compris les différents éléments historiques des communautés de vampires, j’ai apprécié l’originalité et le style agréable de Lia Vilorë. L’humour donne un côté léger au roman et les références cinématographiques lui donnent du cachet.
Merci aux éditions du Petit Caveau pour cette belle découverte, ainsi qu’au forum A&M.


Avis de louve
Je tiens d'abord à remercier le forum Accros et Mordus et les éditions du Petit Caveau pour cette lecture sympathique.

Dans Vampires d'une nuit de printemps, nous suivons les aventures de Lia Fail, une jeune femme qui, après un accident, se voit transformée en vampire par le maître Maximilian. Elle va donc apprendre à gérer sa nouvelle vie afin de devenir vampire à part entière. Mais lorsque le maître se fait assassiner, c'est elle que l'on accuse ! À elle de prouver son innocence, avec l'aide d'un écossais viril et charmant !

Ce roman m'attirait depuis quelques temps déjà, de par son résumé drôle et sa couverture. J'espérais donc découvrir un petit ovni dans le monde des vampires, mais force est de constater que Vampires d'une nuit de printemps ressemble sous bien des aspects à tout ce que l'on peut trouver actuellement en littérature vampirique.

Le style de Lia Vilorë m'a à moitié enchantée, à moitié agacée. Les passages où l'on vit l'histoire à travers l'héroïne m'ont souvent ennuyée, dans le sens où Lia est agaçante, vulgaire et parfois d'une trop grande naïveté. À l'inverse les passages qui reviennent à la troisième personne m'ont eux davantage charmée.

Le style de l'auteur est assez fluide, mais j'ai trouvé que, parfois, elle voulait en faire des tonnes, avec un humour qui n'atteindra pas autant de lecteurs que voulu. Du coup, certaines scènes qui sont censées être drôles n'ont eu véritablement aucun impact sur moi, me faisant tout juste esquisser un léger sourire. Autant dire que la plume de Lia n'a pas su me charmer réellement et m'a de temps à autres fait revenir en arrière afin de bien saisir les clins d'œil ou l'avancée du roman.

L'histoire en elle-même est pour le moins troublante. La première partie du roman, avant la mort du maître, m'a beaucoup plu, car elle s'est révélée très drôle et bien construite, cherchant à innover par bien des côtés. L'auteur nous offre donc une mythologie plutôt sympathique qui essaye d'apporter une certaine nouveauté en ce qui concerne les vampires. De ce fait, ils ont également besoin de se nourrir, comme les vivants, et ils peuvent sortir en plein jour, ce qui a pour seul effet d'atténuer leur pouvoir et de les rendre plus fragiles.

D'ailleurs, j'ai grandement apprécié que chaque vampire posséde un pouvoir particulier et si, au début, le pouvoir de notre héroïne est troublant, il en devient par la suite assez ridicule, surtout lorsqu'on la voit discuter avec l'asphalte ou avec un mouchoir. J'aurais aimé d'être davantage étonnée par les pouvoirs et j'ai trouvé dommage qu'au fond elle seule se voie chargée d'une capacité aussi peu habituelle.

L'auteur fait tout pour renforcer le côté "pas de chance" de la jeune femme et, pour ma part, cela m'a plus agacée que séduite, parce que cela tombait dans l'excès, aussi bien du côté de certaines situations (les champignons qui chantent du Mario sous la douche), que dans l'attitude de Lia qui, par hasard, doit toujours s'occuper de missions difficiles.

Concernant l'enquête menée par nos personnages, je l'ai trouvée très, très longue et sans grand intérêt pour l'histoire. En fait, j'ai eu l'impression que c'était davantage pour combler les vides plutôt que pour apporter réellement quelque chose à l'intrigue. Du coup, j'ai eu une impression de "trop", entre la découverte du monde vampirique et leurs codes ; puis vint l'apprentissage de Lia pour devenir un super-vampire et comprendre comment boire du sang sans faire de victime ; et enfin, l'évolution de sa relation avec Amaël l'écossais en plus de l'enquête.

Les personnages m'ont pour la plupart laissée indifférente, puisque l'on suit l'histoire via Lia et que l'on perçoit donc les protagonistes comme elle les perçoit, ce qui n'aide pas à les apprécier ou à apprendre à les connaître. L'héroïne, par exemple, est assez exaspérante dans son comportement. Elle tente d'être drôle mais, parfois, cela tombe à plat. Amaël, son garde du corps et binôme, est lui trop calme, trop timide et devient rarement la vedette du roman.

En bref, ce fut une lecture sympathique et assez agréable, mais qui n'a pas su m'emmener dans l'univers de l'auteur comme je l'aurais pensé. Un roman qui plaira davantage aux lecteurs qui n'ont pas l'habitude de la bit-lit et, surtout, qui cherchent une lecture légère et humoristique.


Avis de Michiko
Résumé personnel : Lia Fail est une Française qui meurt dans un accident de bus. Mais elle est transformée en vampire par un Maître présent sur les lieux. Il l’introduit alors dans son Convent, une sorte d’essaim de Vampires. Mais ce Convent se situe à Los Angeles ce qui implique un long voyage en avion à travers l’Atlantique. Nous découvrons ainsi l’univers vampirique créé par l’auteur, en même temps que Lia Fail mais ce, pendant la moitié du roman. Suite à cela, l’événement annoncé dans la quatrième de couverture a lieu. Malheureusement, je trouve qu’on en dit beaucoup sur cette quatrième, aussi je préfère éviter de vous dire exactement de quoi il retourne. Je comprends l’intérêt d’en dévoiler autant, cela permet au lecteur d’être attiré par le roman mais je ne suis pas d’accord avec cela. Je vous recommande fortement de ne pas lire cette quatrième de couverture. Si vous voulez en savoir un peu plus, un crime sera commis et Lia Fail sera considérée comme étant coupable, une enquête aura lieu. Vous dire la nature du crime ainsi que la victime est déjà trop en dire (en lisant la quatrième de couverture, vous en saurez plus mais je vous le déconseille).

Critique : D’un point de vue général, Vampire d’une nuit de printemps m’a plu, il permet de passer des moments agréables grâce à une lecture à la portée de tous. L'univers décrit par Lia Vilorë est intéressant mais le principe du Convent reste assez classique même s'il comporte, tout de même, une part d'originalité par rapport à d'autres lectures que j'ai eues sur le sujet. Lia Vilorë écrit très bien et cela, on s’en rend principalement compte lorsque les points de vue n’étaient pas ceux du personnage principal, avec laquelle j'ai eu un peu de mal au départ bien que nos relations se soient améliorées par la suite. J’ignore si cela est lié à son humour et à sa façon de parler qui me semble inappropriée, bien que très réaliste, mais ce n’est pas à cause de ses références cinématographiques qui sont très présentes. J’ai trouvé ça très amusant mais j’ai préféré le passage à la troisième personne du singulier, lorsque le point de vue est celui des autres personnages. C’est pour moi une excellente idée car cela permet aux lecteurs qui n’aimeraient pas Lia Fail d’apprécier le roman malgré tout. Les autres personnages sont vraiment très intéressants mais pour un unique tome, a priori, il aurait été préférable d’avoir des personnages plus approfondis. C’est le cas pour certains d’entre eux mais, du coup, nous avons beaucoup de zones d’ombres, c’est un peu dommage.

Concernant l’univers à proprement parler, il est bien construit et bien défini, cependant, pour un « one shot », on s’attendrait à un travail plus fourni mais ce n’est pas gênant. Les vrais problèmes, car malheureusement il y en a, sont autres. Comme je le disais, l’histoire en elle-même est bien, l’univers est bien pensé mais le livre ne semble pas abouti. Il y a beaucoup de fautes et un travail supplémentaire sur le roman manque cruellement. On sent qu’une étape a été oubliée et c’est plutôt gênant. Je recommande fortement aux éditeurs de retravailler avec l’auteur sur ce roman pour rendre un travail meilleur encore avant une prochaine réédition.

Le lien avec la quatrième de couverture est également un problème, comme je l’ai dit dans mon résumé personnel mais je dois bien reconnaître que je n’ai aucune solution à apporter au problème. Cependant, suite à l’annonce du crime dans la quatrième de couverture, le lecteur est obnubilé par cette information et attend que le crime ait lieu, laissant de côté tout le reste.

J’ai aimé la partie enquête mais j’avais découvert la vérité dès le début de l’enquête, je n’ai donc pas été étonnée mais peut-être que vous, vous le serez.

En définitive, un bon roman, une jeune auteure très prometteuse mais un travail supplémentaire est nécessaire. C’est le meilleur moyen pour la maison d’édition de progresser et d’atteindre les sommets.

Bonne lecture.

Je remercie Les Editions du Petit Caveau ainsi que le forum Accros et Mordus de lecture pour ce partenariat.


Avis de Chouquette
Voilà un roman que je voulais lire depuis plusieurs mois et qui m’intriguait vraiment. Pourtant, je suis ressortie déçue de ma lecture alors que le roman avait un fort potentiel et une ligne directrice intéressante et prometteuse. Et c’est vraiment dommage que cette dernière soit mal exploitée.

Je ne ferai pas de résumé personnel pour cette chronique puisque je ne veux pas gâcher l’histoire aux futurs lecteurs mais si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait de ne pas lire la quatrième de couverture qui dévoile une part importante de l’histoire alors même que celle-ci n’apparaît qu’au milieu du livre. Parler du crime dont il est question dans le roman est judicieux puisqu'il va retenir l'attention du lecteur mais étant donné qu'il n'arrive qu'au milieu de celui-ci, il aurait été préférable de le taire. En effet, après avoir lu la quatrième de couverture, le lecteur attend longtemps, ce qui peut gêner sa lecture.

Ce décalage pose un autre problème : une première intrigue est posée, le lecteur est absorbé par l’histoire de Lia et le fait d’intégrer une « seconde » intrigue à la première dans un roman aussi court crée un fort déséquilibre. Le passage de la première à la seconde partie du roman se fait d'une manière brutale. Par ailleurs, les soupçons qui pesaient sur l'auteur présumé du crime étaient trop rapidement dissipés à mon goût alors même que la quatrième de couverture nous annonçait cela comme un problème épineux.

Et ce déséquilibre est probablement ce qui m’a le plus gênée ici. Dans la première partie, j’ai pas mal accroché grâce à l’histoire de Lia, le massacre d’Irlande etc. On en apprend énormément sur les personnages, le Convent et c’est vraiment intéressant. Mais quand on en arrive au moment de ce crime, j’ai complètement décroché parce que certaines choses me semblaient un petit peu tiré par les cheveux. Je n'ai pas trouvé de lien évident entre l'histoire de Lia Fail et ce crime. En effet, il faut attendre la fin du roman pour comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette affaire.

Toutefois, j'ai bien aimé le dénouement qui est assez inattendu je dois dire. L'auteur nous fait des révélations qui sont, certes, en contradictions avec ce qu'on nous dit au début mais qui nous permettent de mieux comprendre le mobile du crime qui est commis. Cependant, je pense qu'il aurait été préférable de mieux développer les deux parties du roman quitte à produire deux tomes à cette histoire.

Malgré tout, la plume de l’auteur m’a conquise. Je me suis surprise à apprécier véritablement Lia et son humour décalé mais aussi son pouvoir. Mais encore une fois on en revient à un cruel manque d’exploitation. Le roman déborde d’idées absolument géniales mais de traiter le tout dans un roman de 240 pages, c’est beaucoup trop court et ça le rend parfois « brouillon » alors qu’il a un potentiel excellent ! L’histoire est assez originale, les pouvoirs des vampires aussi et tout un tas d’autres choses. J’ai vraiment aimé ce livre pour ce côté totalement inédit en bit-lit mais il reste du travail à faire sur ce manuscrit pour qu’il dévoile tout son pouvoir et tout le talent de l’auteur.

En conclusion, un roman qui m’aura plu au départ mais qui traîne trop en longueur pour faire apparaître ce que nous raconte la quatrième de couverture. Un potentiel inexploité mais une plume très agréable qui, quand on referme le roman, nous fait nous demander ce que deviendra Lia. Je remercie donc chaleureusement les éditions du Petit Caveau & le forum Sanctuaire de la Lecture grâce à qui j’ai pu lire ce roman.


Avis d'Arwen
Avant toute chose, je remercie les Éditions du Petit Caveau et le forum Le sanctuaire de la lecture, grâce à qui j'ai pu découvrir ce livre dans un tour organisé pour les chroniqueurs de ce forum. Sans cette proposition, je n'aurais sans doute pas poussé plus loin la curiosité et donc, n'aurais probablement jamais découvert ce livre. J'aurais eu tort car je serais passée à côté d'un roman très original qui vaut vraiment la peine d'être lu.

Pour commencer, je pense qu'on peut oublier tout de suite le terme "bit-lit" qui ne convient  pas du tout à ce livre. Certes, les personnages principaux sont des vampires. Mais ça s'arrête là. Je qualifierais plutôt Vampires d'une nuit de printemps d'une sorte d'enquête paranormale loufoque. Rien que l'on puisse trouver ailleurs, vous imaginez bien !

Ce côté unique et très inhabituel m'a tout de suite séduite. Dès les premières lignes, j'ai été agréablement surprise par le ton assez humoristique donné par Lía, l'héroïne de cette histoire, qui nous raconte sa vie après la mort (autrement dit, à partir de sa transformation en vampire). Alors que le contexte pourrait laisser supposer un peu de tragique, de la mélancolie, de la peur même, rien ne se déroule comme on l'imagine. Lía est un véritable clown, elle prend tout avec humour et nous décrit chaque situation en utilisant un ton décalé, n'hésitant pas à se moquer d'elle-même ou bien à manier l'ironie ou l'humour noir. Plus que tout, c'est ce style incisif qui m'a fait accrocher à l'histoire. Lía m'a beaucoup fait rire, je me suis attachée à elle et à son histoire; j'ai eu envie de voir ce qu'elle devenait dans un monde de vampires.

Très vite, Lía doit vivre avec son "partenaire", un grand viking assez séduisant et protecteur. Mais je vous arrête tout de suite. Si vous espérez voir naître ne serait-ce que le début d'une romance, ou même plus, passez votre chemin. L'histoire n'est pas du tout centrée sur cet élément : une différence majeure avec la bit-lit.

La première moitié du roman  se centre sur la présentation de l'univers et du fonctionnement de la société surnaturelle. On peut reprocher à l'auteur un manque d'action dans les premiers chapitres et des explications un peu complexes. Comme je l'ai lu il y a plus d'une semaine, je suis incapable de vous restituer le fonctionnement de ce monde de vampires, mais tout ce dont je me souviens, c'est qu'on a parfois un peu de mal à s'y retrouver. Toutefois, j'ai aimé le fait que chaque vampire ait des pouvoirs différents. Celui de Lia est assez drôle, il lui correspond parfaitement et apporte quelques situations fantaisistes qui font ressortir le côté "merveilleux" de l'univers.

Heureusement, la deuxième partie du roman nous emporte davantage. Un meurtre vient tout bouleverser et transforme notre récit en une véritable partie de cluedo. L'enquête prend le dessus et on se prend nous aussi au jeu de trouver l'assassin. La narration change parfois de camp avec habilité et nous laisse percevoir les caractéristiques de chaque personnage. Même s'ils sont tous intéressants, c'est tout de même Lia qui a le plus retenu mon attention.

La fin est bien construite et elle n'est pas trop attendue, même si il n'y a rien d'extraordinaire. J'aurais aimé que l'auteur aille encore plus loin et nous surprenne réellement. Si ç'avait été le cas, ce livre aurait sans aucun doute été un coup de cœur. Quoiqu'il en soit, j'ai passé un très bon moment et j'ai apprécié de découvrir quelque chose de nouveau.
J'ai vraiment aimé le style talentueux et en même temps très drôle de Lia Vilorë.
Un livre que je conseille donc à tous !


Avis d'Aurélie
Vampires d’une nuit de printemps ou comment se réapproprier la littérature vampirique avec un roman qui casse le mythe.

Lia Fáil, notre héroïne, frôle la mort puis est sauvée par un vampire, un vrai, qui la transforme pour la maintenir en "vie". Pour ses proches, elle est bel et bien morte, mais une toute nouvelle vie commence pour elle, avec sa nouvelle famille, au sein d’un « Covent » de vampires. Cette demoiselle dont la vie s’effondrait avant son accident ne perçoit pas sa nouvelle condition de vampire comme la seconde chance promise : tous se méfient d’elle et beaucoup sont persuadés qu’elle va apporter le malheur sur le « Covent ». Et ce malheur dont on va la juger coupable n'est autre que la mort de leur Maître, mort dont elle n’est pas responsable et qui lui rappelle ironiquement l’affaire qui avait détruit sa vie humaine…

Ce roman, comme tant d’autres, se déroule au sein d’un groupe de vampires avec ses règles, sa hiérarchie, ses caractéristiques. Seulement, Vampires d’une nuit de printemps possède quelque chose de différent, un petit plus novateur qui fait que je n’ai pas eu l’impression de lire un énième roman traitant des suceurs de sang.  Ici, pas d’ambiance sombre ou grave au premier plan : toute l’originalité du livre tient dans la façon qu'a l'auteur de traiter l’univers vampirique. Les bases communes à la bit-lit sont réunies, mais la narration tranche avec ce que j’ai pu lire auparavant : l’héroïne est notre guide dans cette histoire et sa vision des événements rend l’ambiance plus guillerette (ou presque) qu’autre chose. Adieu descriptions obscures et funestes ! Évidemment, il est possible que les lecteurs trop attachés au style gothique aient du mal à accrocher à cette nouvelle vision offerte par l’auteur mais, personnellement, j’ai trouvé cela plutôt agréable. J’aime être surprise et me laisser guider hors des sentiers battus.

Lia Fáil est donc le moyen employé par Lia Vilorë pour obtenir ce résultat différent : cette héroïne a une vision bien étrange de son nouveau monde et c’est à cette vision que l’on s’accroche du début à la fin du roman. Lia Fáil est agaçante, parfois immature, complètement à côté de la plaque, perplexe, drôle, dotée d’un caractère à la limite du supportable… Et ce sont tous ces traits de caractère qui permettent d’obtenir une vision originale de l’histoire. Lia Fáil a la vilaine manie de tout tourner en dérision, surtout lorsqu’elle commence à perdre pied, et c’est cette façon de faire de l’humour sur tout et n’importe quoi qui offre au lecteur du changement. En effet, les héros sont en général plutôt graves, dotés d’une mission ô combien dangereuse et noble ; ils sont l’incarnation parfaite du personnage maudit… Et bien Lia Fáil est tout sauf modelée selon cet archétype : imparfaite, insupportable, vilain petit canard… Une héroïne que l’on ne supporterait sûrement pas au quotidien, mais qui permet de lire une aventure très rafraichissante !
Je dois l’avouer, j’ai eu du mal à supporter les traits d’humour du personnage jusqu’au bout. Cependant, il faut faire la différence entre l’humour agaçant d’un personnage et l’humour agaçant d’un livre : ici, c’est bien le personnage qui joue avec notre patience et non pas l’histoire. J’ai donc apprécié, étrangement, le fait d'avoir envie de tordre le cou de Lia Fáil plus d’une fois pour qu’elle se taise enfin : est-ce que cela ne signifie pas que c’est un personnage des plus réalistes ? Pour moi, si. Certains trouveront sûrement que le réalisme perd de son éclat au moment où la jeune vampire fait encore de l’humour alors qu’une personne normalement constituée se tairait enfin : ces lecteurs-là ont alors la chance de ne pas avoir à côtoyer des personnes comme notre héroïne, qui continuent inlassablement de faire des blagues.
Au-delà de Lia Fáil, de nombreux autres personnages interviennent, mais ils sont moins approfondis. Là aussi, c’est encore dû à notre protagoniste : elle ne connait pas sa nouvelle « famille » et, surtout, se laisse guider uniquement par ses premières impressions. Tant que Lia Fáil ne cherche pas à connaître ses camarades, nous ne savons rien de bien concret à leur sujet.

La quatrième de couverture est trompeuse : on s’attend à un roman où le meurtre du Maître prend toute la place alors qu’en réalité le livre se découpe en deux parties distinctes. La première traite de l’intégration de Lia Fáil dans le monde des vampires et la seconde, elle, nous offre l’enquête qui va de paire avec la mort du Maître. Cette organisation de l’histoire rend l’enquête trop rapide et si on choisit de lire ce roman parce que l'on est attiré par l’histoire de meurtre, je pense que l’on ne peut qu’être déçu. Pour ma part, c’est la promesse d’un livre traitant le vampirisme avec humour plutôt que de manière obscure qui m’a attirée : j’ai trouvé ce que j’attendais de cette lecture dans les pages de ce roman.

L’écriture fluide et tout sauf alambiquée de Lia Vilorë m’a permis de passer un bon moment en compagnie de ses personnages. Vampires d’une nuit de printemps est un one shot bien maîtrisé selon moi : les détails nécessaires à la compréhension de l’histoire sont présents, il n’y a pas de superflu. Lia Vilorë a su construire son ouvrage de façon adéquate et capter mon attention.

Je remercie les Editions du Petit Caveau et le forum Accros & Mordus de Lecture pour cette sympathique découverte. Comme à chacune de mes lectures, cette maison d’édition me permet de renouer avec les histoires de vampires !

D'autres chroniques ici.

mercredi 9 avril 2014

Des souvenirs obscurs de l'école abbatiale de Victor Lebuis

Nombre de pages : une cinquantaine.
Date de parution : février 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Les années d’études et de pensionnat dans un collège élitiste, au milieu du 20è siècle. Cette école existe toujours aujourd’hui.








Photobucket


Avis de MusiSonge
 Ce livre, basé sur des souvenirs, témoigne de la façon dont des enfants sont éduqués selon le mode d’un autre temps. Cette éducation pieuse, austère et cloîtrée dans l’enceinte de l’école-internat se déroule cependant de nos jours, presque cachée au monde.

 Si je devais donner un mot sur mon ressenti après lecture de cet ouvrage, je dirais « perplexe ». Les faits sont exposés sans suite logique, comme juxtaposés, et il est très difficile de situer cette école, si ce n’est qu’elle est attenante à une abbaye. Quant au message que l’auteur veut faire passer, je le devine plus par mes connaissances antérieures à cette lecture que par le récit en lui-même… sans être certaine de la justesse de mon extrapolation.

 Victor Lebuis raconte ses souvenirs à la manière d’un observateur extérieur à ce monde à part que constitue ce lieu chargé de tradition. Bien qu’il décrive parfois, de façon très sommaire, les ressentis du jeune Victor, la narration donne plus le sentiment de lire une description des lieux, de l’emploi du temps si bien fixé, de cette tradition inchangée depuis la fondation de l’école en 1881 et du drill que subissent les élèves. Ainsi, à la place de souvenirs, j’ai plutôt eu l’impression de lire un mode d’emploi, sans savoir à quel moment Victor s’y était introduit.

 Ce sentiment fut certainement accentué par les citations apparaissant toutes les deux pages. Autant certaines donnent un appui ou, parfois, un autre éclairage sur les faits, autant d’autres m’ont paru superflues, répétées dans la narration proprement dite. Ces extraits, provenant de la ligne de conduite de l’école abbatiale tout autant que d’auteurs ou de personnalités diverses, sont utilisés comme charnière entre les différentes parties décrites et, de plus, sont parfois superposés à des titres de la description à venir. Ce détail m’a particulièrement dérangée dans le sens où il s’agissait d’un élément inutile supplémentaire.

 Je suis donc déçue de la façon d’écrire ces souvenirs qui, s’ils sont obscurs, méritaient quand même une narration moins avare en détails et un peu plus fluide. La fin fut d’ailleurs un peu trop brutale à mon goût, me laissant un peu sur ma faim. En outre, s’il est évident que ce drill fut subi et assimilé sans que le jeune homme ne l’ait souhaité, j’ai été perdue quant à la façon dont Victor l’avait vraiment vécu.

 Je remercie les éditions Chloé des Lys pour ce partenariat qui m’a fait découvrir un genre auquel je n’étais pas habituée.

D'autres chroniques ici.

jeudi 3 avril 2014

Nannig de Virginie Lauby

Nombre de pages : 131 pages
Date de parution : 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Philippe Collignon est un jeune homme malchanceux. Toutes ses histoires d’amour, lui qui a tant besoin d’être aimé, se soldent par un échec. Une nouvelle fois, il se jette à cœur perdu dans les bras d’une ravissante étudiante. Pour la dernière fois ? Sa volonté d’aimer par-dessus toutes les trahisons le mènera inexorablement à commettre le pire. Mais, cette fois ci, est-il le seul responsable ? La belle et dangereuse Anne ne l’a-t-il pas poussé sur le chemin de son destin ? A moins que ce ne soit la cruelle Nannig ?


Photobucket


Avis de Blackangel
Je poursuis mes découvertes de nouveaux horizons avec une nouvelle auteure que je ne connaissais pas. Et ce qui est encore plus intéressant, c’est de se rendre compte qu’elle habite dans mon département et qu’il a fallu que ce soit une maison d’édition belge qui l’édite pour me permettre de la découvrir. Je dois remercier ma curiosité qui m’a poussé à faire des recherches sur Virginie Lauby après la lecture d’un passage précis du roman pour cette révélation.

Venons-en maintenant à ce qui nous intéresse, l’histoire de Nannig. On y découvre un jeune homme, Philippe Collignon, à qui la chance ne sourit que très peu. Il ne connait que des désillusions sentimentales. C’est suite à la dernière en date que Phil se retrouve, seul, en vacances à Dinard. Il y fait la connaissance de jeunes étudiants. Parmi ceux-ci, une jeune femme l'attire et il se jette à cœur perdu dans ses bras. Ils vivent une relation passionnée jusqu'au jour du départ pour notre « héros ». Il retourne à sa vie, à Reims, mais la distance et le manque de l’être aimé, combinés au jeu malveillant d’Anne malmèneront Phil. Jusqu’où cela ira-t-il ?

Lorsque l’on débute la lecture, une question vient rapidement à notre esprit. Est-on ici dans une histoire vraie ? Découvre-t-on un pan de vie d’un jeune homme, raconté par l’auteure ? Les détails et les descriptions nous emportent en Bretagne. Nous sommes des touristes visitant les lieux avec comme guides notre héros et la jeune étudiante. Même les effluves marine viennent chatouiller nos narines tant c’est saisissant. L’envie nous prend d’y partir à notre tour. Nous nous retrouvons étudiants, insouciants, profitant des vacances pour farnienter au gré du soleil, de la marée et des bars.
Toutes les émotions que l’on éprouve lorsqu’on est jeune, que l’on est amoureux, avec toutes ces craintes, ces doutes, ces espoirs, cette passion, nous les retrouvons en ces pages, vécues par Phil. Nous passons de la pitié, à la joie, puis à la tristesse en suivant cette relation. La douleur cruelle du manque cède la place à bien pire encore.

Virginie Lauby nous narre, par le biais d’une rencontre au cours du voyage de Phil, une histoire des plus surprenantes, qui trouve un écho dans une légende bretonne. Dès lors, nous ne pouvons nous retenir de chercher un reflet de celle-ci dans ce que vit notre héros. Et ce jusqu’à ce que le dénouement vienne nous ôter nos espoirs, nos rêves, nos doutes et dévoile sous nos yeux une vérité que nous redoutions, tout autant que nous l'espérions. Le final nous plonge dans un état de malaise si profond que si vous faites comme moi, à savoir lire le soir et achever le roman alors que la mi-nuit sonne, vous pourriez ressentir les mêmes difficultés que celles que j’ai éprouvées pour trouver le sommeil. J’ai donc refermé le livre dans cet état que je viens de vous décrire. Malgré le fait que la nuit et la journée suivante se soient écoulées, j’en ressens toujours un relent au fond de moi.

Avec Nannig, Virginie Lauby vous renverra vers vos années folles, où la passion amoureuse battait son plein, pour mieux vous saisir à la gorge en vous laissant flirter avec la mince frontière entre réalité et légendes, entre lumière et ténèbres. En bref, n'hésitez pas à découvrir la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus terrible.

D'autres chroniques ici.

mardi 1 avril 2014

Un été caniculaire d'Anne Feugnet

Nombre de pages : 124 pages
Date de parution : 14 février 2014
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Cécile, une mère de famille divorcée, se souvient de sa rencontre avec Vincent, jeune homme vivant en marge de la société, qui se produisit durant un été caniculaire. Les espoirs suscités par cet étrange individu débouchèrent sur une relation tumultueuse. Au fil des pages, c’est toute la vie sentimentale de Cécile qui se déroule, le long poème d’une existence oscillant entre joies et drames, jusqu’au moment où elle trouvera la paix dans l’amour et en elle-même.






Avis de Jacana
Un été caniculaire raconte l’histoire d’une mère de famille divorcée, toujours occupée à prendre soin de ses enfants. Un jour, alors que de nombreux événements viennent assombrir son quotidien, elle commence à se confier sur Internet et finit par rencontrer Vincent, un homme pour lequel elle mettra sa vie de mère entre parenthèses pour se préoccuper davantage de sa vie de femme. Se sentant plus libre dans sa nouvelle vie, elle se laissera guider par ses envies et aura quelques aventures, avant de finalement retrouver un certain équilibre et être en paix avec elle-même.

En lisant la quatrième de couverture, je ne savais pas exactement à quoi m’attendre avec ce livre, mais certains aspects avaient attiré mon attention, son genre notamment : je pensais qu’il s’agissait d’une romance. Il s’avère finalement qu’Un été caniculaire est un mélange de recherche de soi et d’érotisme. Je dois avouer que c’est la première fois que je lis un roman contenant des éléments érotiques et j’ai été surprise d’avoir apprécié ces passages. N’étant pas habituée à ce genre, je ne sais pas si tous les livres entrant dans cette catégorie sont comme Un été caniculaire, je tiens à préciser que les scènes d’amour y sont légères et évoquées sans mauvais goût. C’est vraiment le côté érotique qui ressort et je n’ai à aucun moment été tentée de me dire que l’on se rapprochait de la pornographie. C’est d’ailleurs ce qui me faisait un peu peur, surtout depuis la recrudescence du genre qui, dernièrement, fait couler pas mal d’encre au sujet de certains passages allant trop loin. Ici, on est bien loin de la vulgarité que j’aurais pu imaginer au premier abord et j’ai également beaucoup apprécié que les moments intimes aient été judicieusement saupoudrés au fil des pages. Ils représentent un aspect de la vie de cette femme, et non pas sa seule raison de vivre.

Le récit est raconté par Cécile, narratrice de sa propre histoire, dont le prénom n’apparaît qu’une fois, au milieu du livre, comme pour permettre aux lectrices de s’identifier à elle. On s’y attache vite et je pense qu’elle ne laissera personne indifférent par son comportement, soulevant un certain esprit critique sur sa façon de voir son petit monde : « je n’entendis pas sonner mon portable. J’avais oublié que j’étais mère. J’étais redevenue femme et je n’avais plus envie de retourner dans l’autre monde, celui des obligations et des contraintes ». Cécile est une femme forte, vivant avec son temps, se rendant compte qu’elle ne doit pas réfréner ses pulsions et qu’elle est libre de définir où placer les limites nécessaires à son équilibre mère/femme. Je pense que certaines mères de famille doivent souvent se sentir coupables d’avoir besoin d’une vie en dehors du cercle familial mais ce récit nous apprend qu’une mère peut s’épanouir sur plusieurs plans et trouver la place qui lui convient.

En ce qui concerne la plume de l’auteur, elle est douce et fluide, permettant une lecture agréable et sans heurt. L’histoire se forme principalement autour du ressenti de Cécile et de sa façon de voir les choses. Je dirais que ce livre est du genre de ceux que l’on prend avec soit pendant ses vacances : on le lit avec plaisir, sans avoir affaire à des détails ennuyeux ou à une syntaxe complexe qui entraveraient la lecture et la rendraient laborieuse.

Pour conclure, je dirais que c’est vraiment cette justesse entre recherche d’un équilibre intérieur et découverte de soi qui est la force de ce roman. L’écriture très sincère et spontanée nous fait passer un bon moment en compagnie de cette femme moderne qui nous ouvre les portes de son histoire et de son petit monde.

Je remercie les Éditions Artalys ainsi que le forum Accros & Mordus de m’avoir fait découvrir ce livre et un genre que je ne connaissais pas.

D'autres chroniques ici.

Ian Flix, T2 : Le Trésor de la Baie d'Along d'Alain Ruiz

Nombre de pages : 296 pages
Date de parution : 13 février 2014
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Rien n'arrête le joyeux équipage du navire de pirates La Belle espérance, toujours plus avide de liberté et d'aventures. Quand la nièce de Maître Chow leur demande leur aide pour sauver son village d'un terrible sort, leur sang ne fait qu'un tour ! Ian Flix et ses amis, accompagnés de Castorpille, leur mascotte parlante, et du drapeau à tête de mort, partent pour Pékin. Sur place, ils devront esquiver les attaques incessantes d'un groupe de brigands, et découvrir la clé incroyable du trésor du dernier empereur de la Dynastie Ming...



Photobucket


Avis de Blackangel
Ce roman est le premier que je lis des Editions Scrineo. Leur collection jeunesse comporte pourtant de nombreux ouvrages déjà. Je me suis lancé dans la lecture de ce Ian Flix, tome 2 : Le trésor de la Baie d’Along avec intérêt, car le résumé avait attisé ma curiosité. Il me faut préciser que je n’ai pas lu le premier tome de cette saga, car cela peut avoir son importance dans mon avis et dans mon appréhension de cet univers.

L’équipage du navire de pirates, La Belle Espérance, navigue aux abords de la Baie d’Along. Tout le monde est à son poste, les deux scientifiques du bateau veulent montrer leur dernière invention et Castorpille provoque une catastrophe qui aura quelques répercussions sur leur environnement. Cela ne sera pas de tout repos pour les pirates au grand cœur. Ils n’hésitent pas à se mettre en route pour Pékin afin de venir en aide à la nièce de Maître Chow.
Ce roman s’adresse bien aux jeunes flibustiers des cours de récré, car l’auteur de par son style ainsi que l’intrigue, leur offre une lecture des plus divertissantes. Des pirates, des animaux et un drapeau à tête de mort qui parlent, un dragon, une aventure avec un trésor au bout. Tous les ingrédients qu’il faut sont réunis pour nos petits matelots en culotte courte et moins courte d’ailleurs et ils passeront un très bon moment de lecture.

Néanmoins, pour les moins jeunes, il ne faudra pas espérer trouver ce que l’on est en droit d’attendre de pirates dignes de ce nom, nous avons plutôt affaire à des explorateurs si l’on se base sur le fait que le récit ne nous propose aucune bataille navale, ni aucun combat au sabre. De plus, ils sont bien trop serviables pour représenter des fléaux des mers, ils ne pillent pas, n’abordent aucun navire et viennent à la rescousse de tous ceux dans le besoin. Serait-ce plutôt des Robin des bois des océans ?

C’est donc pour toutes ces raisons que pour ma part, je n’ai pas été transcendé par cette histoire. Je ne pouvais pas réveiller le pirate des bacs à sable qui dort en moi faute de piraterie digne de ce nom et j'ai donc découvert cette aventure de mes yeux d’adulte. J’y ai donc trouvé un récit très facile à lire avec des idées qui m’ont intrigué au premier abord avant de les trouver que trop peu exploitées. J’aurais aimé y voir plus de piraterie, même si l’on y trouve quelques passages intéressants.

Finalement, Ian Flix tome 2 : Le trésor de la Baie d’Along s’avère être une histoire qui s’adresse presque exclusivement aux très jeunes lecteurs, car ils trouveront leur lot d’aventures et de personnages auxquels ils pourront s’identifier, mais sans le côté patibulaire que l’on peut attendre d’une histoire de pirates. Offrez-le donc à vos petits moussaillons sans crainte de les effrayer !

D'autres chroniques ici.

Dernier hôtel de Sylva Miura

Nombre de pages : 171 pages
Date de parution : février 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Un hospice. De vieilles personnes abandonnées, esseulées, sans défense. Une directrice sans foi ni loi. La scène est posée, les pions sont placés, le drame peut commencer au travers du regard d’un vieil homme qui découvre cet univers pour la première fois. Mais comme dans chaque partie, il y a les tricheurs, les doubles jeux, les alliances interdites.

Et la mort ou la trahison sont autant de moyens pour parvenir à ses fins. Arrive le commissaire Corte. A lui de discerner le vrai du faux et de confondre le meurtrier dans ce lieu en apparence
tranquille devenu le théâtre d’un crime qui aurait pu passer inaperçu.

Le commissaire Corte mettra à jour de curieuses pratiques hospitalières et une lugubre histoire de famille au cours d’une enquête où l’action prendra peu à peu la place de l’émotion et du rire.


Photobucket


Avis de Jacana
Maître Ligot, un avocat à l’automne de sa vie, se retrouve contraint de vivre dans un hospice après avoir été abandonné par sa famille. Le lieu qu’il découvre est le théâtre de sombres événements. Ligot apprend rapidement toute l’histoire de la bouche de ses nouveaux amis, qui le mettent en garde contre la directrice, une femme prête à tout pour mater les éléments perturbateurs. Le lendemain, la découverte du corps sans vie de l’un d’eux soulève quelques interrogations. La mort de ce vieillard aurait pu, comme bien souvent en pareil cas, paraître anodine, mais un médecin zélé et quelques étranges indices vont amener le commissaire Corte à mener son enquête sur les pratiques scandaleuse de l’établissement. Ce dernier va peu à peu déterrer un secret familial de taille, qui va précipiter plusieurs tragédies.

L’histoire en elle-même est plutôt cohérente, mais malheureusement trop décousue à mon goût. Il manque des détails pour organiser chronologiquement les événements, ce qui laisse presque penser que tout se passe en deux ou trois jours, alors que l’on apprend soudain que l’affaire stagnait en fait depuis déjà plusieurs jours, ce qui est très perturbant. Je peux faire la même remarque par rapport à la situation géographique des personnages. Certes, il y a des descriptions des lieux eux-mêmes, mais très souvent, je me suis retrouvée un peu perdue, pouvant m’imaginer tel ou tel lieu, mais sans pour autant comprendre qui s’y rendait, ni comment.

J’ajouterai que le dénouement de l’enquête manque un peu de crédibilité : la plupart des indices apparaissent « comme par magie », il n’y a pas (ou peu) d’obstacles sur le chemin des enquêteurs, tous les personnages coopèrent au bout d’une phrase ou deux, le commissaire se rend de lieu en lieu sans que rien n’indique comment il est parvenu à découvrir qu’il devait y aller. Même l’explication finale fait apparaître des indices que Corte a obtenu on ne sait trop comment et dont le lecteur ignorait totalement l’existence…

Au fil de ma lecture, je me suis souvent sentie perdue en raison du manque d’ancrage spatial et temporel et la focalisation de la narration m’a également un peu troublée. Au début de l’histoire, la narration se centre sur Maître Ligot, on le suit durant quelques chapitres, de son quotidien dans son travail au barreau à ses premiers jours dans l’hospice, puis soudainement, à l’arrivée du Commissaire Corte, l’auteur se désintéresse complètement de Ligot, dont on n’entendra plus parler jusqu’à la fin, pour se concentrer uniquement sur l’affaire de Corte. Il n’y a même pas une sorte de « passage de flambeau » entre les deux protagonistes et je me suis surprise à devoir relire un passage entier pour être sûre de ne pas les avoir confondus. Il s’est finalement avéré que j’avais raison : le passage en question manque simplement de clarté. Manque de clarté qui est accentué lors des dialogues, où trop souvent le nom de l’orateur est absent et où le contexte n’est pas suffisamment clair pour le deviner.

La disparition soudaine de Ligot dans la narration n’a pas seulement affecté la compréhension et la fluidité de ma lecture, elle m’a aussi profondément attristée, car l’histoire perdait le seul personnage dont on connaissait une partie du passé. En effet, la plupart des protagonistes ne font qu’apparaître brièvement sur quelques pages et même ceux qui sont propulsés aux rôles principaux ne sont que maigrement décrits et m’ont semblés bien plats comparés à Maître Ligot, que je commençais à apprécier. Le Commissaire Corte, qui est pourtant au centre des deux derniers tiers de l’histoire, est si peu décrit que je n’ai jamais pu me le représenter.

En ce qui concerne la plume de l’auteur, j’ai été surprise par le manque de cohérence entre la formation des phrases, qui sont plutôt basiques et le choix d’un vocabulaire beaucoup trop poussé, qui sonne faux. Ce déséquilibre rend la lecture laborieuse et là encore, il m’est arrivé de devoir relire de nombreux passages pour les comprendre, ce qui normalement ne devrait pas se produire avec une plume fluide. Il y a aussi un véritable décalage lorsque les personnages s’expriment, en effet, certaines explications sont tellement logiques et simples, qu’il paraît inconcevable que des professionnels du crime se parlent entre eux de la sorte. J’ai aussi déploré l’utilisation de nombreuses collocations qui ne fonctionnent tout simplement pas.

Pour conclure, j’ai été un peu déçue du tournant qu’a pris l’histoire dès la découverte du corps et du changement de narrateur. Corte et ses hommes mènent leur enquête en dehors des murs de l’hospice, et c’est d’après moi, dès ce moment-là que l’intérêt se perd. J’ai beaucoup apprécié le début, découvrir Ligot et sa nouvelle vie ; je commençais à m’y attacher et à être touchée par son parcours. J’ai été triste de le voir mis au rebut, pour faire place à une toute nouvelle histoire qui m’a laissée plutôt froide. C’est dommage, parce que l’idée était là, les sentiments commençaient gentiment à se mettre en place, on voyait déjà Maître Ligot reprendre du service et mener l’enquête auprès de Corte mais, malheureusement, l’apparition de ce dernier aux dépens de Ligot m’a déçue. Le dénouement final, bien qu’en soi très recherché et impossible à découvrir, ne m’a pas convaincue, à cause du manque d’indices laissés au lecteur, qui n’avait donc aucune chance de mener l’enquête de son côté. Ce qui est dommage pour un dénouement pourtant logique et bien ficelé.

Je remercie les Éditions Chloé des Lys ainsi que le forum Accros & Mordus de m’avoir fait connaître ce livre.

D'autres chroniques ici.

L'Empereur, Tome 1 : Le Roi de Liane Silwen

Nombre de pages : 424 pages
Date de parution : janvier 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
On raconte souvent des aventures qui forgent les héros. Pour Enjan, c'est différent : il n'a pas le choix, il est déjà le héros, la Lumière tant attendue qui doit sauver Nadane ! A l’âge de dix-sept ans, il monte sur le trône et représente le dernier espoir de la population de Codée pour retrouver une vie paisible. Car depuis les Grandes Guerres, les relations entre les peuples sont fragiles, les tensions politiques palpables, des bandits infestent les terres et les conflits internes minent les gouvernements... Comment se comportera-t-il face à la tâche qui l'attend ? Saura-t-il survivre à son devoir ? Au cœur des intrigues, en qui placer sa confiance ? Face à cette situation délicate, Enjan compte sur l’appui de ses amis et de conseillers peu ordinaires afin de régler les choses à sa manière, par des méthodes qui surprendront autant ses ennemis que ses alliés. Le Roi est le premier tome des aventures d’Enjan, au fur et à mesure desquelles il découvre que la vie d’un souverain n’est pas de tout repos et que la tâche qui l’attend est plus dangereuse que prévue.


Avis de Missdeath
Si vous aimez l’héroïc-fantasy alors « L’empereur : Le roi », de Liane Silwen est fait pour vous !

Au début du roman, le cadre est expliqué. On en apprend un peu sur le royaume de Codée, où se dérouleront les aventures de nos personnages, mais aussi sur la création de ce monde et ses particularités. Par exemple, la notion du temps n'est pas la même, les semaines durent dix jours par exemple.
Cet aspect, pourtant amusant, est un peu décevant. En effet, on ne comprend pas bien l'intérêt de prendre autant de temps pour cadrer des choses qui ne sont, à mes yeux, pas si importantes pour comprendre le récit.
J'espère cependant que l'histoire de la création de ce monde sera réinvesti dans le prochain tome.

Le récit raconte l'histoire d'Enjan, un jeune roi, en qui tout un peuple a placé ses espoirs. Il faut dire que son royaume ne se porte pas très bien et que ses prédécesseurs n'ont rien fait pour arranger la situation... L'histoire débute à l'époque de sa naissance. C'est avec plaisir qu'on observe sa croissance et l'apparition de certains de ses traits de caractère.
Au fil des années, il va se faire de très bons amis, mais aussi quelques ennemis. Ces relations fondent le récit. Enjan est très attachant mais ça ne le serait pas tant sans ses sentiments pour son entourage.
Finalement, il nous donne l'impression d'être un bon souverain qui accomplira de nombreuses tâches, même si celles-ci impliqueront de nouveaux ennemis.
Les autres personnages quant à eux sont tous très bien décrits, chacun a sa place dans cette histoire et les rôles sont très bien définis. J'ai beaucoup apprécié la présence d'elfes, mais aussi d'autres races qui ne sont pas toujours habituelles dans ce type de roman.
La notion de magie y est aussi abordée avec originalité avec un côté très poétique et très imagé.

Mise à part la partie descriptive du départ qui, pour les raisons évoquées plus haut, m'a paru trop tirer en longueur, l'écriture est fluide et dynamique. Les actions s'enchaînent ne laissant aucun répit à notre cher Enjan ni au lecteur qui ne peut plus poser son livre. Malgré cet enchaînement, tout est bien posé de telle sorte qu'on ait l'impression de voir un film plutôt que de lire un livre.
La narration omnisciente est très bien gérée. On ressent ce que ressent chacun des personnages et on a presque envie de leur crier ce que ressentent les autres lorsqu'il s’agit d’une histoire de relation ou de confiance. Seul petit bémol, je trouve qu’il manque un avis plus extérieur, d’un personnage secondaire ou d’un ennemi par exemple.

Merci à Liane Silwen et au forum pour ce partenariat. Ce fut une très agréable découverte et j’ai bien envie de découvrir la suite !


Avis d'Inlandsis
Le Roi est le premier tome de la saga « L'empereur. » Il s'agit également d'un premier roman. Nous sommes plongés en Codée, un univers multiple et coloré où se côtoie la plus grande partie des figures classiques de l'heroic fantasy. Dans ce premier tome, nous suivons l'arrivée au pouvoir et les premiers pas du Prince Enjan en tant que roi.

L'univers décrit est à la fois riche et foisonnant. Passé quelques (dizaines de) pages d'adaptation, Codée est un monde cohérent et mystérieux qu'on a plaisir à découvrir doucement. À chaque ligne, on sent que l'auteur croit dur comme fer à son univers et qu'elle souhaite le rendre aussi palpable et réel que notre quotidien. Bien que de nombreuses différences existent, Codée devient alors petit à petit un lieu qu'on prend plaisir à découvrir et une sorte de seconde maison. Par contre, il en fallait bien un, j'ai quand même eu du mal à m'adapter aux mots spécifiques de ce monde, malgré les notes de bas de page qui les définissaient... Un lexique à la fin aiderait probablement car il est difficile de retrouver certaines définitions vingt ou trente pages après.
Pour l'habitué à l'héroic fantasy, Codée n'est pas un monde particulièrement original. Malgré le nombre conséquent de créatures qui l'arpente, aucune n'est vraiment spécifique : on y croise des êtres humains, des elfes, des nains, des anges... Et, forcément, son lot de jeux de pouvoir et d'incompréhension mutuelle entre les races. Bref, on n'est pas ici en rupture conventionnelle avec le genre. L'auteur réussit quand même à nous livrer un roman sympathique et agréable à lire : le genre n'est pas renouvelé mais l'histoire présente plus de qualités que nombre d'autres récits d'heroic fantasy.
L'intrigue est rondement menée. Bien que les palabres des conseils soient parfois un peu longuets, ce premier tome nous pose les pierres angulaires d'une épopée qui promet son lot de rebondissements et de surprises. L'ensemble est plutôt bien ficelé pour un premier roman et se laisse lire sans problème. Le style de l'auteur, sobre, facilite également grandement la lecture. C'est très intéressant de se plonger dans les premiers temps du règne d'Enjan : on apprend les codes du royaume en même temps que lui. Un point, par contre, qui m'a un peu déplu : les multiples références à d'autres œuvres du genre. Les clins d'oeil, c'est bien, mais là, c'est peut être un peu trop.
Les personnages sont plutôt bien construits et laissent suffisamment de parts d'ombre pour aiguiser l'appétit du lecteur. Il s'agit d'un premier tome et on s'attend donc à des évolutions pour chacun d'eux. Ils sont suffisamment différents les uns des autres et le héros n'est pas omniscient et omnipotent comme dans beaucoup de romans du genre.

Pour résumer, j'ai trouvé que ce premier tome était une bonne entrée en matière. « L'Empereur » est une cycle que je suivrais avec intérêt. J'ai pu découvrir une jeune auteur prometteuse. Et je la remercie grandement, ainsi que le Sanctuaire de la lecture, de m'avoir permis cette lecture.


Avis d'Aurélie
Le premier tome de L’Empereur porte bien son nom : Le Roi. C’est ainsi que commence cette saga, par le façonnement d’un chef d'État, Enjan qui, dès sa naissance porte en lui l’espoir de tout un peuple. Il grandit avec ce poids sur les épaules, avec cette étrange prophétie qui raconte qu’il est La Lumière. Enjan accepte le rôle qu’on lui impose dès son premier cri et, lorsque son père meurt, il prend le titre de roi. Un jeune roi de dix-sept ans succédant à des souverains qui n’ont pas su tenir la tête du pays hors de l’eau, qui n’ont pu que laisser le fossé se creuser entre le peuple et les hautes sphères de la cour. Enjan, lui, a été éduqué par des personnes qui espèrent que les choses vont changer et il est bien déterminé à suivre la voie qu’on lui a tracée malgré ses doutes et son inexpérience.

L’Empereur est une saga prometteuse, façonnée par les intrigues politiques qui régentent un royaume. Mais c’est, dans un premier temps, un univers inédit qui est décrit avec précision dès les premières pages. Ce n’est pas simple de tout assimiler, mais l’auteur a fait un choix qui s’avère efficace : si cela peut être laborieux de commencer avec de nombreuses explications et nouvelles notions, Liane Silwen réussit à nous embarquer dans ce milieu qui nous est inconnu. Je regrette d’ailleurs que la longue explication sur la création des mondes ne soit pas réutilisée au cours du tome ; cela laisse une impression de bases qui restent à exploiter. Mais rien n’est terminé et la suite nous apportera sûrement quelques informations supplémentaires.

Les mécanismes politiques détaillés tout au long du tome ont su titiller mon intérêt : j’ai apprécié le fait d'avoir droit à un héros qui, pour une fois, a d’autres obligations que de devoir triompher, tel un guerrier trop-beau-trop-fort dans une bataille. Ici, le jeune roi doit se frayer un chemin jusqu’au respect de son peuple, un chemin parsemé d’embûches, de traîtres et de gens dont l’esprit est aussi ouvert qu’une ville en état de siège. Enjan est le symbole du changement et il l’assume en innovant dès le jour de son couronnement. Certains n’apprécieront pas de voir autant de stratagèmes mais, pour les amateurs, c’est un régal. Rien n’est laissé au hasard, Enjan ne peut mériter sa place qu’en portant le titre de roi. Il doit s’imposer, lui à qui on offre un royaume en perdition.

Ce roi, justement, est un personnage qui, ayant tout apprendre, nous permet de suivre son évolution de A à Z et l’on commence avec sa naissance. L'auteur nous laisse découvrir quelques pans de son enfance qui nous permettent de nous familiariser avec lui avant de réellement nous plonger dans son histoire dès son couronnement. C’est un personnage qui se découvre en même temps que l’on apprend à le connaître, qui commence son évolution sous nos yeux et qui est creusé au fil des pages. Les oppositions entre le jeune âge d'Enjan et la sagesse que l'on attend de lui fait, entre son manque flagrant d'expérience et les décisions qui doivent être prises en prenant en compte les événements passés, font qu'on s'attache au personnage qui est poussé à grandir trop vite. Le héros nous touche par sa maturité forcée, par les trop lourdes responsabilités qu’il acquiert trop vite. Il hésite, toujours, et se force à ne pas le montrer. La narration nous permet de voir le contraste entre le combat intérieur qu’il mène et le masque qu’il tente de revêtir face à ses sujets : cela le rend plus humain, le met à notre portée.

Les autres personnages du livre sont eux aussi peu à peu développés : ses amis proches évoluent avec lui, mais aussi de leur côté, en cherchant leur place, en acceptant à leur tour leurs propres responsabilités. Seiren et Khalan ne sont encore qu'esquissés, mais leur parcours, dévoilé peu à peu, nous promet deux personnages d’importance pour la suite de cette saga. Enfin, il y a Wen, être énigmatique, au-dessus des autres de par sa nature d’elfe, mais aussi de par sa longue vie. On n’en sait que peu sur elle, mais il est certain que les tomes à venir nous permettront d’en savoir davantage à son sujet. Pour l’instant, on ne s’y attache pas ; on doute sans cesse d’elle, tout comme Enjan, et c’est frustrant de se poser des questions, de chercher à comprendre. On est certain que ses intentions sont bonnes, mais il reste ce doute infime, cette part de doutes qu’Enjan nous communique et qui nous donne envie d’en savoir toujours plus.

Cette saga commence bien : les personnages sont intéressants, l’intrigue pique notre intérêt et l’univers développé nous happe sans trop de difficultés. L’écriture est fluide, les mots de l’auteur sont bien choisis et permettent de ne pas avoir à réfléchir trop longtemps pour comprendre où elle veut en venir. Seulement, il y a des détails qui montrent qu’une amélioration est à attendre. J’ai pris du plaisir à lire ce livre, mais il n’est pas parfait. L’auteur veut montrer que son héros doute et, parfois, cela manque de naturel ; cette mesure qui permet aux émotions des personnages de couler de source fait défaut au livre. Certains doutes sont exagérés ; j'ai ressenti cela comme une petite maladresse dans l’envie de faire ressentir certains aspects au lecteur. Ce n’est heureusement rien qui gêne la lecture, et je pense sincèrement que l’auteur saura rectifier le tir dans ses prochains tomes en prenant plus d’aisance avec ses personnages ainsi que son univers.
Quelques maladresses dans certains choix d’écriture à mon sens, mais qui ne portent pas préjudice à la qualité de l’ouvrage.

Le choix des attributs d'un des personnages m'a tout de même dérangée : le sang d’un ange qui permet de guérir n’importe quel poison m’a paru être une chose bien trop facile pour la suite. L’épisode de l’infirmerie m’a, du coup paru, se dérouler comme une promenade de santé alors que ce n’est en réalité pas le cas. Bien que je comprenne parfaitement ce qu’a voulu transmettre l’auteur avec ce passage, cela n’a pas fonctionné avec moi et j’en suis un peu déçue. J’aurais aimé avoir plus de difficultés, que cela ne me paraisse pas trop facile. C’est un ressenti réellement personnel ; je suis sûrement trop friande d’épreuves difficiles à surmonter et je n’ai pas eu la dose de complications promise.

Liane Silwen nous offre les débuts d’une saga qui ne peut que prendre son envol et nous surprendre par la suite. Les bases posées sont prometteuses, les maladresses peuvent être rectifiées sans problème et le plaisir procuré par la lecture suffit à gommer ce qui peut déranger une fois le livre refermé. J’ai apprécié ma lecture et je compte bien ne pas m’arrêter là ; j’espère simplement ne pas placer la barre trop haut pour la suite en attendant une amélioration dans les aspects qui m’ont dérangée, mais je ne m’inquiète pas trop. L’auteur a réussi à m’entraîner dans son univers dès les première pages. C’est toujours rafraichissant et agréable de suivre les aventures de personnages imparfaits, qui apprennent de leurs erreurs et ne sont pas sans peur et sans reproche. Rien que pour cela, je suis conquise.

Merci à Liane Silwen de m’avoir permis de découvrir sa plume et sa création à travers le forum. Je ne regrette pas le temps passé à tourner les pages du premier tome de L’Empereur.

Bienvenue dans l'enfer de la peur d'Arthur Ténor

Nombre de pages : 224 pages
Date de parution : avril 2014
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
À la mort de son grand-père archéologue, Sophia, une collégienne de 4ème, hérite d’une amulette égyptienne représentant deux mains enlacées : l’une évoquant la « Voie de la main droite », et la seconde « La Voie de la main gauche ».Quand elle passe un des anneaux à son doigt, un nouveau monde s’ouvre à elle, des plus fascinants, alors que le second anneau prend possession d’un de ses camarades de classe, Léonard, semblant le rendre de plus en plus maléfique. Garçon solitaire, complexé et maltraité par les jeunes de son quartier, il n'aura désormais de cesse que Sophia lui remette le second anneau car réunis, ils lui permettront ni plus ni moins de devenir le Maître du monde ! Mais il ne peut obtenir l’anneau que si Sophia le lui cède. Pour la faire craquer, sa stratégie est simple et tient en une formule : « Bienvenue dans l'enfer de la peur »... Mais souvent dans les histoires de malices et de maléfices, le retour de flammes peut-être redoutable…


Photobucket


Avis de Michiko
Résumé Personnel : Joseph Terky est un archéologue de renom qui reçoit de son ami égyptologue une curieuse amulette encore jamais étudiée. Un voile de mystère se pose sur cet objet des plus singuliers mais Joseph Terky n'a pas le temps d'en découvrir plus car il décède dans d'étranges circonstances au cours de l'analyse de l'amulette. Sa petite-fille, Sophia, est effondrée par sa mort car elle l'adorait énormément. Comme elle est issue d'une famille riche et réputée, l'enterrement de son grand-père a lieu en petit comité d'une cinquantaine de personnes. C'est au cours de cet enterrement que Sophia découvre l'amulette sur laquelle travaillait son grand-père. Serait-elle hantée ? Mais elle n'aura pas la possibilité d'en savoir plus car elle est interrompue par Léonard, un ami du collège venu lui apporter les cours de la journée.C'est lors de cette entrevue qu'il perce le mystère de l'amulette. C'est ainsi que débute l'affrontement entre la Voie de la main gauche et celle de la main droite qui nous plongera dans l'enfer de la peur !

Critique : J'ai eu la possibilité de lire ce roman en avant-première, avant sa sortie qui sera le 13 Mars 2014. Je fais partie de la génération des enfants qui ont lu les « Chair de Poule » et lorsque j'ai appris que l'auteur, Arthur Ténor, a pour souhait d'écrire des romans qui s'inscrivent dans ce thème, j'ai sauté sur l'occasion pour retourner en enfance, et je n'ai pas été déçue.

Commençons par le roman en lui-même. Il est court, le texte est écrit en gros caractère, il est donc très rapide et très facile à lire. Ensuite, l'écriture reste accessible mais elle n'est pas simpliste pour autant, ce qui est un très bon point pour l'auteur. Le roman peut ainsi être apprécié par les plus jeunes comme par les plus grands.

Concernant l'histoire, j'oserai parler d'incipit in media res, cela signifie que l'action commence directement à l'ouverture parce que l'on parle immédiatement de l'amulette et les descriptions se font discrètes sans pour autant nous plonger dans le flou. Toutes les informations nous viennent naturellement et nous avançons dans l'histoire sans avoir à nous poser la moindre question concernant la partie « réelle » du roman. Quant au côté surnaturel, c'est autre chose mais je ne m'étalerai pas trop sur le sujet afin de ne pas tout dévoiler.

Les personnages ne sont pas travaillés de fond en comble et c'est bien normal. Dans ce genre de roman, il faut aller à l'essentiel, c'est pour cela que l'auteur se concentre sur les personnages principaux et que les personnages secondaires ne sont pas très fouillés. Il y a beaucoup de stéréotypes mais, encore une fois, si je trouve cela très gênant dans des romans, ici, ce n'est pas le cas.

L'objectif est de nous faire frissonner sous la couette, armés de notre lampe de poche. Et là, je dirai que le pari est plutôt bien réussi. L'auteur nous plonge toujours plus loin dans la peur et dans l'horreur jusqu'à atteindre son paroxysme, à la fin du livre. Je dois reconnaître qu'avant d'avoir atteint le sommet, j'ignorais totalement jusqu'où Léonard et Sophia m'entraîneraient. Bien sûr, il n'y a rien de gore, tout reste accessible. Il suffit d'aimer se faire peur pour savourer ce roman. En effet, à chaque fois, je me demandais ce qui allait arriver à Sophia, revivant ses peurs à travers elle. Évidemment, il faut développer de l'empathie pour les personnages et c'est ce qu'il s'est passé pour Sophia et moi.

C'est donc un roman très agréable à lire, une bonne histoire pour se faire peur, ponctuée par des touches d'humour pour détendre un peu l'atmosphère. Bien sûr, il s'agit là d'un roman jeunesse mais il peut être lu par tous ceux qui ont su garder leur âme d'enfant.

Je remercie les Editions Scrinéo Jeunesse ainsi que le forum A&M pour ce partenariat.

Bonne lecture.

D'autres chroniques ici.

L'Ouroboros d'Argent d'Ophélie Bruneau

Nombre de pages : 268 pages
Date de parution : juin 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Axel est généreux. Axel est amoureux. Axel est trop gentil. Aujourd'hui, il doit traverser la France pour acheminer un héritage.
Célia est fière. Célia est implacable. Célia est un loup-garou. Aujourd'hui, secondée par deux jeunes de sa meute, elle doit retrouver l'objet responsable d'une vieille malédiction.

À la croisée des chemins, le piège se referme dans le Massif Central. Prête à tout pour mener à bien sa mission, Célia n'hésitera pas à détruire la vie d'Axel s'il le faut. Le jeune homme a de la résistance à revendre et des amis prêts à l'aider. Pourtant, cette fois, il pourrait bien finir broyé au nom de l'Ouroboros d'argent.

L'artefact vaut-il seulement tous ces sacrifices ?




Avis d'Inlandsis
L'Ouroboros d'Argent est un roman de bit-lit, du genre très en vogue en ce moment. Dans la France contemporaine, nous découvrons les pérégrinations d'Axel qui cherche à ramener un mystérieux héritage d'un bout du pays à l'autre. Seulement voilà, l'héritage intéresse également Célia, un puissant loup-garou. Cette dernière est prête à tout pour s'en emparer.
De la bit-lit donc, mais de la bit-lit originale ! En effet, notre héros est bel et bien un héros : Axel ! Ensuite, les événements se passent sur les routes de notre bonne vieille France. Et puis, les héros, ici, ce sont les loups-garous et non des gentils vampires... des gentils (ou pas) petits loups quoi... Une bonne réutilisation des classiques du genre qui sert un récit qui sort des sentiers battus.
L'histoire est donc nimbée de mystères même si certains sont assez évidents à résoudre et on n'est pas vraiment étonnée. En fait, on n'est jamais vraiment surpris par les péripéties et autres rebondissements. Toutefois, le rythme est soutenu, l'histoire prenante et la plume de l'auteur très abordable. On passe donc un excellent moment avec cette lecture.

Les personnages nous sont présentés lentement : on les découvre au fur et à mesure des pages. Et bien qu'on soit guère surpris par les uns ou les autres, on ne peut qu'apprécier la savante distillation des informations au fil des pages.
Les péripéties de nos héros sont, quant à elles, assez surprenantes, et l'auteur nous livre de bonnes trouvailles scénaristiques. Bref, on est loin des poncifs de la bit-lit que l'on peut lire à tous les coins de rue. J'ai adoré la ville interdite aux loups-garous par exemple.
Le mystérieux héritage convoité par tous et le dénouement sont peut être un poil décevants : on s'attendait tellement à quelque chose de grandiose que l'on est surpris. Toutefois, a posteriori, il est évident que ce n'est pas tant la fin qui importe que les péripéties pour y aboutir. Et finalement, c'est assez agréable de se dire que même dans un roman, certains efforts peuvent être vains...

L'écriture est à l'image du récit, soignée et abordable. Rien d'excessif mais le plaisir simple d'une bonne lecture et d'une bonne histoire. L'Ouroboros d'Argent est un livre que je voulais lire et qui est à la hauteur des attentes que j'en avais. Je remercie la maison d'édition « Les éditions du Chat noir » ainsi que le Sanctuaire de la lecture pour m'avoir permis de découvrir ce sympathique récit.


Avis d'Aurélie
L’Ouroboros d’Argent d’Ophélie Bruneau est un roman de bit-lit qui se lit sans prise de tête et qui, pourtant, se savoure. A la mort d’un loup-garou qui n’a jamais fait l’unanimité au sein de son espèce, les représentants de deux clans se lancent à la poursuite d’un objet qui lui appartenait, un objet important aux yeux de Célia, amenée à devenir la dominante du clan de Dijon. En effet, l’histoire de son grand-père a été marquée par l’ouroboros. Ce dernier est un objet que doit retrouver Axel, envoyé par la meute de Nantes, s’il veut pouvoir sortir du traquenard dans lequel il est tombé : Célia est persuadée que l'ouroboros fait partie de l'héritage promis au dominant de Nantes.
Les événements s’enchaînent alors à une vitesse folle, les personnages mêlés à l’affaire se retrouvent pris dans une spirale où l’on se laisse entraîner avec eux. Pas de blanc ou de noir ici, juste des personnages avec leurs propres intérêts et aux méthodes complètement opposées mais surtout des personnages qui suivent les mêmes règles, celles des garous. Personne ne contacte la police : les humains n'ont pas à se mêler des affaires des garous, et personne ne cherche à échapper à son devoir : chacun accomplit ce que l'on attend de lui, quelles que soient les réticences qui pourraient se faire sentir.

Je ne suis pas une grande fan de bit-lit même si j’en lis et là, j’ai été conquise. Le mythe du loup-garou est revisité avec brio, Ophélie Bruneau a fait un choix risqué mais récompensé. J’ai complètement adhéré à sa vision des choses. L’histoire est courte mais haletante du début à la fin : une fin abrupte qui nous coupe littéralement dans notre élan et nous fait regretter de ne pas avoir plus. C’est toujours dans ces moments-là que je sais que j’ai aimé un livre : quand je veux plus, quand je veux une suite, retrouver les personnages, suivre une nouvelle fois leurs aventures !
Le monde des créatures magiques est revisité : on reste évidemment sur une base commune à tous les romans du genre avec des garous, des sorciers, des êtres féériques… Mais l’impression de renouveau reste présente du début à la fin du roman et c’est rafraîchissant. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir pu en savoir plus sur les petites fées qui se baladent, invisibles aux yeux de tous. C’est vil de ne donner que si peu !

Les personnages sont nombreux et ont tous une personnalité propre, bien développée pour un roman de cette taille. Axel, le chevalier en armure qui n’a rien demandé à personne et dont la vie bascule d’un seul coup, est le personnage qui ressemble le plus à un héros sans peur et sans reproche mais qui possède ses failles et qui lui aussi fait des erreurs aux conséquences dramatiques. Célia est l’incarnation du personnage mauvais et pourtant, elle n’est pas le stéréotype du personnage noir (avouons que souvent, dans les romans de bit-lit, le méchant est mauvais uniquement parce qu’il en faut un et que les raisons passent souvent à la trappe) et n’a pas des intentions moins nobles que d’autres. La garou est agaçante, ses méthodes sont tout sauf subtiles, ses réactions me semblaient un peu exagérées parfois pour paraître réalistes, mais Célia est développée et possède un réel caractère, pas simplement quelque chose de survolé pour feindre de donner le change. D’autres personnages apparaissent évidemment dans ce roman : Léonie, dont la spontanéité et la générosité ont su m’enchanter, Capucine dont la fragilité et la douceur m’ont touchée, Dérénik dont le comportement marginal semble si naturel que c’est un plaisir de voir qu’il existe encore des auteurs capables de faire preuve de cohérence, le fils du défunt qui, malgré sa nature humaine, fait tout pour aider les « camarades » de son père… Aucun personnage mêlé à l’action n’est bâclé, chacun a sa pierre à apporter à l’édifice, chacun possède son utilité propre. Un panache de personnalités qui offre un roman à la hauteur, voire plus : je ne pensais pas prendre autant de plaisir en lisant ce livre.

Evidemment, l’écriture y est aussi pour quelque chose. Les citations qui introduisent chaque chapitre peuvent paraître superflues et pourtant, j’ai à chaque fois pris le temps de les savourer. Certaines m’ont même complètement surprise : je ne m’attendais pas à retrouver La Rue Kétanou dans un roman de bit-lit par exemple. Me laisser surprendre par une simple citation n’a fait qu’ajouter une part de plaisir à ma lecture sans que je ne sache expliquer pourquoi et je ne chercherai pas à comprendre : à trop décortiquer les émotions, on finit par perdre le ressenti brut.
Le style de l’auteur n’est pas transcendant mais il colle parfaitement au roman : les mots sont justes et permettent de comprendre les émotions des personnages, de visualiser les décors, de plonger sans problème dans l’histoire. La spontanéité de Léonie a, par exemple, été très bien retranscrite à travers les dialogues et c’est une chose qui n’est pas aisée : son humour a atteint son but.

Il y a tant de choses à dire sur des détails de l’histoire, sur l’ouroboros et ce qu’il en advient à la fin, sur le dénouement de l’affaire, sur ce qu’il arrive aux personnages… Mais trop s’étaler reviendrait à dévoiler des clés du livre que je préfère garder pour ne pas gâcher la lecture de ceux qui se laisseraient tenter par cette aventure. Ce n’est pas un livre époustouflant, il ne révolutionnera pas le genre mais du moment qu’il se savoure, pourquoi s’embarrasser de longs discours ? J’ai aimé et cela me suffit amplement.

Je remercie les Editions du Chat Noir ainsi que le forum Accros & Mordus de Lecture pour cette découverte. J’espère secrètement pouvoir un jour passer de nouveaux bons moments avec les garous du roman, ou au moins de nouveaux personnages sortis de l’imagination d’Ophélie Bruneau.

D'autres chroniques ici.

Amulettes de Véronique Ajarrag

Nombre de pages : 368 pages
Date de parution : mai 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Lorsque le docteur Ian, psychiatre, reçoit pour la première fois sa mystérieuse patiente Agrippine et qu’il cède à sa requête de ne se consacrer qu’à son cas personnel pendant toute une semaine, il est loin d'imaginer qu'il ne sera pas simplement le témoin du récit fantastique de la jeune femme mais également l'un de ses principaux acteurs. Car, tel qu’elle le déclare, Agrippine est l'objet de réincarnations successives qui remontent jusqu’à la Mésopotamie ancienne, où son bien-aimé et elle, citoyens du royaume d’Uruk, furent condamnés pour l’éternité. Devant les arguments et la précision de son histoire, le docteur commence peu à peu à douter et ses certitudes vacillent.

Et si depuis l’antiquité, tous les amants maudits n'avaient été qu'un seul et même couple?




Avis d'Erine
Amulettes c’est une histoire de réincarnations, d’amour, d’une malédiction, d’une mère trop envahissante, de cultures anciennes…. C’est un récit riche, prometteur dont la quatrième de couverture éveille la curiosité pour peu que l’on ait déjà su apprécier ce phénomène des réincarnations dans d’autres livres. Cela avait été mon cas, je m’étais laissée tenter en espérant au fond de moi que je n’y verrais pas trop de similitudes avec mes autres lectures. Finalement, j’en ai trouvé avec des éléments proches à la culture sumérienne, à l’Aratta, à Uruk, un contexte sublime qui permet aux auteurs beaucoup de libertés pour nous faire rêver. Et à l’inverse, je n’ai pas rencontré la même manière de présenter la réincarnation en tant que telle. Ici, elle concerne un couple d’amants maudits qui se retrouvent à travers les âges, une malédiction pèse sur eux, à chaque fois le phénomène se répète. Une façon bien trouvée pour embarquer le lecteur dans une histoire d’amour composée d’aventures, d’une quête…

          La forme du récit est, de plus, très agréable et atypique. Elle débute par une sorte de conseil des médecins qui nous ramène quelques semaines en avant, au travers du journal de Jérémie Ian, un psychologue. Jérémie se fait le narrateur pour la grande majorité de l’histoire d’événements qu’il a vécu. Il explique que tout a débuté par l’intrusion d’Agrippine dans sa vie, après que celle-ci a pris un rendez-vous dans son cabinet pour une consultation. Très vite, on se rend compte même sans être médecin et surtout au travers des pensées du narrateur que ce rendez-vous est étrange. Ce n’est pas le docteur Ian qui mène l’entretien mais Agrippine. Elle a besoin de lui raconter son histoire pour qu’il l'aide. Ce dernier est sceptique mais très vite on se rend compte qu’il se prend au jeu. De fil en aiguille, il se retrouve au cœur d’une incroyable quête pour briser une malédiction.

          L'alternance des récits entre le passé et le présent donne du rythme à l'intrigue. Pour le présent, on connaît l’ensemble des événements grâce à Ian. Pour le passé, on en prend connaissance au travers de rêves, de faits racontés par certains intermédiaires dont Agrippine. L'histoire est aussi très intense à cause des nombreux voyages qui sèment le présent comme le passé. Avec les nombreux changements de lieu, le cadre spatio-temporel est brouillé, mais cela n'en fait pas un défaut car l'auteur présente tout cela de manière très posée.

          Cependant certaines choses m’ont gênée. Tout d’abord, il y a une tendance à ce que certains faits apparaissent peu crédibles sur l’instant. Ce n’est pas du fait de l’ajout du fantastique à l’histoire mais l’ordre ou la façon dont cela est racontée si bien qu’à plusieurs reprises, il est difficile de s’y retrouver si on s’attache à la cohérence du récit. Mais cela se décante plus tard donc je pense qu’il faut par moments un certain recul pour lire ce livre.

          Malgré tout, un personnage ne m’a pas convaincue, c’est Agrippine , notamment avec l'ascendant sur son médecin ou encore la persuasion rapide de Jérémie Ian. Derrière, on sait qu’il existe de plus grandes forces en jeu évidemment qui expliquent ces réactions mais pas assez surtout avec la quasi absence de toute l’intrigue d’Agrippine. Je n’ai pas su la comprendre, je n’ai pas trouvé une évolution linéaire avec ses anciennes vies ou du moins pas les explications qui pouvaient permettre que ça soit clair et net dans mon esprit.

          La sollicitation de Catarina m’a paru trop aisée aussi tout comme Clara, amie et colocataire d’Agrippine et Mortimer, ami du docteur Ian et qui le suit assez facilement. J’imagine qu’il n’aurait pas été évident d’ennuyer le lecteur avec des argumentations complexes et imagées mais cela aurait donné peut-être plus de logique à l’intrigue.

          Un petit bout d’un récit des temps anciens m’a aussi paru arriver comme un cheveu sur la soupe, Agrippine n’a pas eu le temps de finir de lui conter cette histoire et on ne sait pas si c’est au travers d’un rêve de Ian qu’on doit imaginer tout ceci. J’ai aussi une interrogation qui est restée sans réponse quant à la disparition d’Agrippine, on ne sait pas vraiment comment cela s’est passé, où elle était, par qui ?

          Mise à part ceci, je n’ai que peu de reproches, au contraire. Le contexte est respecté, je trouve que Véronique Ajarrag s’est surpassée pour conter les histoires du passé, elle m’a fait rêvée avec l’ambiance des « milles et une nuit », avec une histoire d’amour magnifique traversant les âges et cet amour fusionnel si bien décrit (et c’est une non romantique qui parle).

          Concernant, les personnages, mis à part Agrippine, tous ont été bien travaillés. Pour certains comme Jessim, un ami d'Agrippine ou Mortimer, on les connait dans la vie actuelle. Au contraire, pour d'autres, comme Dabib, le protecteur d'Ishtar ou Jandra, on les connait grâce au passé. La fin lève le voile sur de nombreux mystères et certains inattendus.

          Excepté quelques impressions personnelles qui ont mitigées ma lecture, je conseille à tout lecteur de lire Amulettes qui est un récit original, intense et dynamique nous faisant voyager à travers l’Histoire au travers d’un couple fusionnel.

          Et pour finir, je remercie les éditions du Chat Noir et le forum Accros & Mordus de m’avoir permis de faire cette lecture.


Avis de Chouquette
Amulettes, est un roman assez particulier mais passionnant, qui vous plonge dans une histoire qui vous en raconte d’autres. Malédiction, réincarnation et amours maudits, Véronique Ajarrag nous entraîne dans une histoire captivante et riche en émotions. Indéniablement, c’est aussi un récit hors du commun qui vous fait découvrir toute une mythologie, donnant au roman une autre dimension et le rendant plus réel et palpable.

Je n’avais encore jamais eu l’occasion de lire de romans traitant de la réincarnation, c’était donc une petite nouveauté vraiment appréciable, d’autant que cela enrichit le récit d’une manière assez conséquente. En effet, l’auteur nous permet ici de découvrir la mythologie sumérienne, avec des descriptions magnifiques, qui nous donneraient presque envie de revenir en arrière, pour vivre toutes ces choses. En cela, on sent que l’auteur a dû faire un véritable travail de recherche, de manière à nous proposer une histoire crédible et historiquement cohérente.

Nous sommes amenés à suivre ici Agrippine et le docteur Ian, deux personnages assez atypiques qui vont se retrouver au cœur d’une épopée passionnante, qui les entraînera au cœur du Moyen-Orient et sur les traces de la mythologie sumérienne. En effet, Agrippine affirme être le fruit de nombreuses réincarnations et demande au docteur Ian, psychiatre de son état, de lui accorder une semaine entière pour prouver ce qu’elle dit. Et à partir de cette simple rencontre, l’auteur nous dévoile un récit magnifique où la magie se mêle à l’Histoire.

Mais ce que j’ai vraiment aimé dans ce roman, c’est cette invitation au voyage que l’auteur nous propose. Quand vous ouvrez Amulettes, vous entrez dans un monde totalement différent, complètement nouveau et nous, lecteurs, sommes incroyablement dépaysés. Le livre est intrigant, bien que la fin soit assez prévisible, palpitante même, mais ce qui m'a touchée, reste les somptueuses descriptions que nous offre Véronique Ajarrag. Tout au long de ma lecture, je n’étais plus en France, j’étais ailleurs avec les personnages, dans un autre pays et dans une autre époque.

Et s’il faut un peu de temps pour s’habituer à l’alternance des points de vue, celle-ci ne fait que donner plus de force au roman et est bénéfique à l’histoire. On découvre ainsi comment chacun vit cette histoire, et cela m’a beaucoup émue. Amulettes, c’est beau, c’est poétique et c’est transcendant. Ce n’est pas simplement une histoire d’amour ou de vie et de mort, non, c’est une histoire qui traverse l’Histoire pour nous offrir quelque chose d’unique.

Véronique Ajarrag m’a complètement séduite, à la fois par son récit et par son écriture qui est d’une fluidité incroyable. Ce genre de roman me rappelle pourquoi j’aime la lecture et pourquoi je lis autant. Amulettes est un véritable coup de foudre !

D'autres chroniques ici.