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vendredi 21 septembre 2018

Les Royaumes Démoniaques, Tome 1 : La Roche des Âges de Christopher Evrard

Nombre de pages : 378 pages
Date de parution : 25 Septembre 2018
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Et si vous suiviez l'histoire d'un univers où l'horreur et la violence côtoient la féerie et la beauté ?
La magie et les combats forgent la réalité au jour le jour, tandis que les légendes et mythes résonnent dans l'inconscient collectif comme des promesses d'un jour meilleur, telle la mystique roche des âges que Ciwen, un mage de foudre, recherche désespérément.

Dans une existence où le macabre fait partie du lot quotidien...
Quel est le sens de la vie ?
Quelle signification donner à des concepts comme l'amour et la haine, ou la guerre et la paix ?
Comment les définir et les dépasser ?
Tant d'éternelles énigmes qui se posent à chaque instant, les réponses apparaissant dans le noir, telles des lucioles fuyantes.


Avis d'Aurélie
Le premier tome des Royaumes Démoniaques nous entraîne dans une quête haletante à la poursuite d’un idéal qui se heurte aux prémices d’une guerre qui changera sans aucun doute possible la face du monde.

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu un roman de fantasy, dans un style épique, chargé de différentes thématiques. Classé plutôt en dark fantasy (une première pour moi), ce premier tome explore les recoins d’un monde à travers ses peuples, ses relations dominants–dominés, ses mystères et surtout, sa magie ancestrale oubliée. Visiblement, le schéma choisi se rapproche des imbrications que l’on retrouve dans les jeux vidéo épiques mais ça, je ne peux le confirmer, n’étant pas du tout joueuse. Par contre, ce que je peux vous dire, c’est que les ingrédients pour une telle saga comme on l’imagine quand on est une noob comme moi sont là et sont efficaces.

Le prologue ne m’a pas mis l’eau à la bouche : il est bien trop vague, trop flou pour servir d’entrée en matière à mes yeux mais sans que cela soit un problème pour moi. J’aime à revenir au prologue en fin de lecture, une fois l’histoire intégrée pour prendre pleinement conscience de la mise en place du suspense. Attention cependant, le tome 1 ne m’a pas permis de comprendre l’ensemble du prologue : j’ai quelques clés mais le voile n’est pas suffisamment levé sur cette mise en bouche, ce qui pousse à se poser de nouvelles questions sur l’intrigue.
Ce prologue peut sûrement rebuter des lecteurs, car très descriptif, mystérieux et trop peu révélateur du contenu du roman mais il ne faut pas s’en contenter. C’est en se glissant peu à peu dans le premier chapitre que tout commence, que le goût de l’aventure nous étreint et nous pousse à plonger tête baissée dans l’histoire aux côtés de Ciwen, notre compagnon de route.

Mage de foudre, Ciwen est un personnage marginal dans un monde qui semble codifié, où chacun a sa place. D’un caractère aussi explosif que ses capacités magiques, il agace par son manque de réflexion en même temps qu’il nous touche par ses idéaux naïfs, presque enfantins. Et c’est l’impression générale qu’il donne : un homme bourru, forgé par une vie tout sauf facile, aussi loin que ses souvenirs remontent, et rêvant d’un monde plus doux, sûrement pour permettre à l’enfant qui n’a pas pu profiter de l’insouciance des jeunes années de se reposer enfin. Beaucoup de personnages autour de lui en savent plus sur qui il est que lui-même, plus sur les raisons de sa présence ici que ce qu’il imagine. Et il a un peu ce côté Harry Potter finalement, ce héros malgré lui à qui personne n’ose dire l’étendue de la quête qui l’attend (que ce soit pour son bien pour leur propre intérêt). Il incarne plutôt bien ce héros de quête épique, mystérieuse, à qui on se lie progressivement.

Ce grand enfant aux pouvoirs dévastateurs qu’est Ciwen évolue aux côtés de différents personnages, qu’ils soient alliés ou opposants francs, compagnons intéressés ou naturellement attirés par lui. De Torwha, l’araignée géante ancestrale à Taskem, un nain comme on les aime dans ce type d’univers, en passant par Olivia, l’ondine aux lourdes épreuves passées, les personnages qui œuvrent pour une cause qui nous touche ne sont pas manichéens et c’est agréable. Ils sont à classer du côté du « bien » mais sans être des images de sainteté, sans être infaillibles non plus. C’est un aspect auquel je tiens dans mes lectures et que j’ai beaucoup apprécié. Pour ce premier tome, seul le but des démons et de la « hiérarchie » au-dessus reste trouble, non expliqué pour l’instant, et donne une impression de manichéisme bien stéréotypé. Je ne sais pas ce qu’il en sera dans la suite mais mon amour des nuances de gris entre le blanc et le noir me laisse espérer qu’il y aura quelque chose de plus profond derrière.

Sur la construction des personnages, il y a un bon travail de fait, j’ai simplement tiqué sur certains dialogues de Ciwen mais, avec du recul, mon interprétation personnelle du personnage peut coller avec ce point. Pour un personnage n’ayant pas eu une vie normale, encore moins facile, avoir des réactions orales excessives n’est pas incohérent. Par contre, j’ai plus de mal à saisir Olivia, notre ondine, et c’est sûrement parce qu’elle-même ne sait pas réellement qui elle veut devenir et sur quelle voie elle doit se lancer. Elle se cherche entre vengeance et devoir, se perd en réactions et convictions qu’elle doit ajuster à la réalité de la situation et de ses responsabilités.

L’intrigue devient rapidement prenante, nous plongeant dans un monde où écraser les plus faibles semble être le maître-mot, où l’espoir a quitté la plupart des êtres vivants et où les choses empirent d’un coup sans que personne ne sache par quel bout prendre cette situation. Les combats paraissent réalistes, l’auteur n’a pas peur d’empiler les cadavres pour servir son histoire et certains détails poussent même à l’écœurement. Dans le bon sens du terme : les réactions physiques sont réelles juste à travers les mots, les images réalistes et crues viennent frapper l’univers magique qui n’a rien de bucolique. J’ai tendance à être émerveillée par les univers de fantasy et, ici, c’est le cas mais l’horreur qui jalonne certains événements vient me rappeler qu’il ne s’agit pas d’un conte de fées où ces créatures volantes sont mignonnes et espiègles. Ici, la guerre est lancée avec fracas sur un fond d’apocalypse à venir, avec encore de nombreux mystères dont nous n’avons pas les clés et que j’avoue avoir envie de comprendre. Pour cela, il me faudra lire la suite des aventures de Ciwen !

Il s’agit d’un livre auto-édité où la correction n’a pas ôté toutes les coquilles mais, clairement, il ne reste pas grand-chose et cela ne gêne en rien la lecture. On imagine sans problème l’ampleur du travail pour ce type d’édition et on le salue (ce n’est pas dans tous les romans auto-édités que l’on trouve si peu de coquilles, rappelons-le).

À travers ce premier tome j’ai plongé pour la première fois dans l’univers de la dark fantasy et j’ai bien apprécié ma balade. L’univers mis en forme est vraiment intéressant et l’intrigue qui s’y dessine promet pas mal de rebondissements et de frissons. Je regrette de ne pas avoir eu plus d’informations à me mettre sous la dent concernant les motivations des démons ou encore les rouages politiques de ce monde mais je pense que le tome 2 devrait permettre de saisir plus en détails ces points. N’étant pas une grande connaisseuse de ce genre littéraire, je ne saurais dire s’il conviendrait aux grands habitués mais je pense que les lecteurs appréciant la fantasy en général y trouveront leur compte.

Je remercie Christopher Evrard pour sa confiance en Accros & Mordus de Lecture pour cette lecture en avant-première.

Et en bonus, un petit aperçu des illustrations de Jenny Burgy qui accompagneront la version publiée en décembre prochain :




lundi 14 juillet 2014

Stan de Gilles Milo-Vacéri

Nombre de pages : 500 pages
Date de parution : Mars 2014
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Samedi 6 juillet 2013, 17h30.

C’est une belle après-midi d’été et Marseille somnole tranquillement au gré du soleil et d’une température encore trop étouffante.

Quand le commandant Fabian Galardino de la criminelle apprend qu’un autobus de la ville a été la cible d’un attentat, il se rend immédiatement sur place. Il découvre un véritable carnage, perpétré par deux tueurs chinois lourdement armés, où sept personnes ont été tuées, y compris Isabelle, son ex-femme. Bien que divorcé, Fabian espérait secrètement la reconquérir un jour prochain. Effondré, il est mis en congé par son divisionnaire, Marcel Lagrange.

Deux jours après ce drame, Stan, le tueur en série surnommé Le Nettoyeur, s’évade des Baumettes. Cet ancien officier de la Légion Étrangère a été condamné pour les assassinats sauvages d’une ribambelle de dealers marseillais. La mort de sa fille de quatorze ans ayant succombé à une overdose et le suicide de son épouse l’ont poussé à commettre cette terrible hécatombe par vengeance. Pour l’avoir arrêté une première fois, le commandant Galardino est rappelé d’urgence et on lui demande de retrouver Stan, toutes affaires cessantes.

Fabian en profite pour garder un œil discret sur l’attentat du bus dont l’enquête est dirigée par son meilleur ami et adjoint, le capitaine Guy Larboise. Chez l’un de ses indics, il rencontre Sonia Vecchia, une journaliste d’investigation indépendante qui va le mettre sur une piste très inquiétante, alors que de son côté, Stan semble avoir complètement disparu.

Dessaisi et suspendu suite à une opération de police mal organisée, Fabian Galardino ne renonce pas et poursuit malgré tout ses investigations qui l’emmèneront au bout du monde, du Liban à la Chine, en passant par la Corée du Sud.

De nombreuses questions assaillent sans cesse son esprit. Pourquoi Stan s’est-il évadé et comment a-t-il pu disparaître sans laisser de traces ? Que viennent faire des chinois dans un règlement de comptes à Marseille ?

Entre l’attentat, un deuil douloureux, Stan en cavale, plusieurs tentatives d’assassinat, une prostituée chinoise qui parle un français impeccable, un trafic de stupéfiants qui repose sur une nouvelle héroïne plus pure que jamais et de rares indices parfois contradictoires, Fabian comprend rapidement qu’il a mis les pieds dans un véritable nid de frelons.

Un nid de frelons asiatiques, bien sûr…


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Avis de Jacana
Fabian Galardino, commandant de police à Marseille, est appelé pour enquêter sur les lieux d’un véritable carnage : deux Chinois ont ouvert le feu sur les passagers d’un bus. L’affaire ressemble à un règlement de compte et a entraîné la mort de plusieurs innocents. Parmi les dommages collatéraux, Isabelle, l’ex-femme de Fabian. Bien que cette enquête lui soit retirée à cause de sa proximité avec l’une des victimes, il se promet de retrouver les deux assassins et de se venger. Le surlendemain, Stan, un homme que Fabian avait arrêté, s’échappe de prison. Le commandant sait qu’il faut au plus vite remettre cet homme derrière les barreaux. Celui qui a été nommé le Nettoyeur, avait, dans une folie meurtrière, tué de sang-froid de nombreux trafiquants de drogue pour venger la mort par overdose de sa fille et le suicide de sa femme. Fabian va donc se mettre à la poursuite de Stan tout en menant clandestinement son enquête sur l’accident du bus en parallèle. Sa ténacité et sa soif de vengeance vont lui faire découvrir que cette fusillade n’est en fait qu’un petit élément d’un immense réseau qu’il faut faire tomber au plus vite.

Lorsque le commandant Galardino décide de poursuivre les assassins de son ex-femme, il découvre petit à petit des pistes et se rend compte que l’accident du bus fait partie d’un réseau de trafic très complexe et étendu. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que Fabian n’obtient des informations qu’au compte-gouttes, ce qui l’oblige à rendre visite à de nombreux indicateurs, souvent bien au-delà des frontières de son pays. Ces différentes rencontres sont autant de pièges et de dangers que Fabian doit bien sûr éviter s’il veut mener à bien sa mission. Les scènes d’action sont nombreuses et se mêlent subtilement aux recherches du commandant. Le fait que l’histoire ne se dévoile que progressivement aux yeux du lecteur est très agréable, car on a l’impression d’être aux côtés de Fabian et de pouvoir suivre et comprendre les indices qui lui sont donnés, l’un le menant logiquement au suivant. Ses recherches l'entraîneront de Marseille à la Chine en passant par le Liban et la Corée du Sud, sans qu’aucun élément ne soit obscur. Personnellement, j’aime beaucoup quand le héros n’a pas une longueur d’avance sur le lecteur et que ce dernier peut donc appréhender toutes les pistes au fur et à mesure et main dans la main avec l’enquêteur. Cette façon d’écrire permet de ménager le suspense jusqu’au bout et laisse bien sûr présager de nombreux rebondissements aussi incroyables les uns que les autres.

Fabian est le personnage principal et jouit de la description la plus détaillée. Au cours de son enquête, il rencontre Sonia, une journaliste qui va se révéler d’une aide précieuse. Grâce à l’apparition de ce personnage féminin, on en apprendra beaucoup sur la relation entre Fabian et Isabelle, ce qui nous laisse entrevoir un homme brave, sensible et déterminé, tout à la fois. Ces éléments de son passé nous feront mieux comprendre les raisons de son désir de vengeance. Stan est lui aussi bien détaillé et son passé est souvent évoqué au travers des paroles de Fabian. Les descriptions le concernant sont très intéressantes car elles présentent bien la complexité psychologique de cet homme et la difficulté de juger les crimes qu’il a commis, ce qui donne lieu, inconsciemment, à un véritable débat éthique. Nous nous rendons compte que certains personnages que tout semble opposer se retrouvent liés par un but commun. Leurs manières de penser sont si subtilement décrites que leur union, qui semble pourtant improbable au départ, est rapidement acceptée et devient le point central de toute l’histoire.

En ce qui concerne les personnages secondaires, il y en a quelques-uns qui ont leur importance, notamment dans l’équipe des « gentils ». En revanche, je trouve qu’il y en a beaucoup trop dans le camp des « méchants ». Au cours de son enquête, le commandant va se retrouver à maintes reprises face à des hordes de trafiquants et de gardes du corps en tout genre auxquels il va devoir se mesurer ; et je trouve que le nombre de fois où il doit faire face à de telles situations, ainsi que le nombre de personnages impliqués, est un peu démesuré.

Cette abondance d’obstacles et de pièges, bien qu’elle donne lieu à des scènes d’action palpitantes, est aussi malheureusement un peu répétitive et finit par rallonger un peu trop le livre à mon goût. Certaines scènes de sexe m’ont également surprise de par leur nombre. (À croire que certains protagonistes ne pensent qu’à ça.) De manière générale, toute l’histoire est très précisément détaillée et est très agréables à lire. Je pense d’ailleurs que c’est l’un des points forts de Stan et je tiens donc à préciser, que selon moi, c’est la multiplication de scènes un peu trop semblables qui sont quelque peu superflues, et non les descriptions.

Je dois malheureusement faire part d’un point négatif qui ne peut pas être omis : la présence de nombreuses fautes d’accord ou de majuscules, qui ne font jamais plaisir à voir.

Je tiens à remercier le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, ainsi que VFB Éditions pour la confiance qu’ils m’ont accordée et pour la découverte de cette histoire palpitante.

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mercredi 11 juin 2014

Passager vers l'enfer de Lionel Camy

Nombre de pages : 301 pages
Date de parution : 10 mai 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Le bateau d’Eliot fait naufrage en mer d’Andaman et il trouve refuge avec d’autres rescapés sur une plate-forme pétrolière désaffectée, perdue loin des côtes.

Jeune trentenaire au bout du rouleau, Eliot Bellay débarque le jour de Noël en Thaïlande pour des vacances sac à dos. Destination idéale des routards, le « pays du sourire » a aussi une face sombre, celle du tourisme sexuel, de la drogue et de l’insécurité. Mais le Français n’a qu’une idée en tête : rallier Ko Adang, une île paradisiaque au sud du pays.

Il ne l’atteindra jamais.

Le bateau d’Eliot fait naufrage en mer d’Andaman et il trouve refuge avec d’autres rescapés sur une plate-forme pétrolière désaffectée, perdue loin des côtes.

En dehors d’Eliot, sept voyageurs ont survécu : un compatriote chef d’entreprise, une océanographe québécoise, un fêtard allemand, un retraité japonais, un sportif albanais et un duo de moines bouddhistes. Dans le groupe, la communication n’est pas toujours facile et la confrontation des caractères n’arrange rien. Peu importe. La survie s’organise et Eliot estime qu’ils n’ont pas à se plaindre malgré le milieu hostile.

À tort.

Une tempête tropicale est annoncée et, sans moyen de s’échapper, les naufragés sont contraints d’attendre qu’elle déferle sur l’îlot artificiel. Quand les morts et les incidents bizarres s’enchaînent, Eliot commence à se poser des questions. Et si ces évènements dramatiques n’étaient pas le fruit du hasard ? Le jeune homme a la sensation impalpable que les survivants ne sont pas seuls dans leur prison aquatique. La plate-forme serait-elle hantée ?
À mesure que la situation empire, Eliot en vient même à douter de sa propre santé mentale. Ce n’est que le début d’un cauchemar à l’issue duquel il découvrira une vérité plus terrifiante encore.




Avis de Lolly
L’image qui nous vient bien souvent à l’esprit lorsque l’on évoque la Thaïlande est celle d’une destination touristique paradisiaque aux plages de sable blanc et aux lagons turquoise. Eliot Bellay, un trentenaire français employé en télécommunication ne fait pas exception à la règle : il souhaite y passer ses vacances pour se remettre en forme après une étape difficile de sa vie. Pourtant, à peine est-il arrivé à destination que les malheurs s’enchaînent et, en moins de temps qu’il n'en faut pour le dire, Eliot survit à un naufrage et se retrouve sur une plate-forme pétrolière perdue en mer Andaman. Avec sept autres survivants, il se voit obligé de se débrouiller dans ce lieu hostile où les événements étranges se succèdent avec une rapidité déconcertante.

Passager vers l’enfer est un premier roman qui fait de l’effet, et on voit que l’auteur sait de quoi il parle. Tout le monde a déjà entendu parler de la Thaïlande, mais on en connaît généralement surtout les clichés. Quelle désillusion de découvrir un côté plutôt sombre de cette société : de la pollution aux problèmes sociaux en passant par l’inefficacité de la police, l’image décrite n’est pas des plus flatteuses. Pourtant, on se sent happé par ce monde si différent du nôtre, dans lequel on survit comme on peut. Loin de se perdre dans les détails, Lionel Camy nous suggère les traits principaux de l’endroit, nous laissant ensuite le soin d’en faire nos propres déductions.

Rapidement, l’univers du roman se retrouve limité à un seul endroit : la plate-forme pétrolière sur laquelle Eliot a échoué avec ses compagnons de fortune. Un lieu restreint, parfait pour un huis-clos... mais qui se révèle finalement bien plus inquiétant qu’on ne pourrait le penser : des bâtiments désaffectés aux salles de production, tout est sinistre et dangereux. On dirait que la plate-forme est hostile et ne veut pas des naufragés, qui doivent, malgré leurs différences de culture, cohabiter pour survivre.

Les personnages, justement, sont un point central de l’intrigue. Pas facile de cohabiter quand on a des habitudes et des intérêts tout à fait différents. L’auteur nous offre un panorama de cultures très diverses : deux moines thaïs, une océanographe canadienne, un jeune allemand, un footballer albanais, un chef d’entreprise français, un vieil homme japonais et Eliot, qui se retrouvent forcés de cohabiter pour survivre ; la barrière de la langue ne leur facilite pas la tâche. Bien que parfois un peu stéréotypés, les personnages sont intéressants. Certains sont plus développés que d’autres, en fonction des affinités d’Eliot avec eux. Charlène, la scientifique, est un choix particulièrement intéressant car elle permet à l’auteur de donner, de manière fluide et naturelle, des informations utiles sur le milieu dans lequel se déroule l’histoire.

L’intrigue est relativement simple, mais la tension augmente au fil des événements. Tout paraît s’acharner contre les personnages... si bien qu’on en vient à se demander s’il n’y a pas quelque chose de plus que le manque de chance dont ils ont été victimes au début. Bien que les scènes tragiques s’enchaînent parfois un peu trop rapidement à mon goût pour être tout à fait réalistes, on se laisse entraîner par le mystère.

Ce n’est qu’à la fin qu’une clef nous est livrée... et encore, ce n’est pas une solution absolue, mais plutôt une suggestion qui laisse de nombreux détails inexpliqués. Au lecteur, ensuite, de faire preuve d’imagination pour expliquer le mystère de la plate-forme ! La résolution, mélangeant légendes thaïlandaises, histoires politiques et questions sociales, donne matière à réfléchir... Et, bien qu’il manque quelques contrastes, notamment dans le caractère des personnages, c’est un premier roman prometteur qui nous emmène en terre inconnue.

Je remercie Pascal Galodé Éditeurs pour la confiance qui m’a été accordée et le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat. Passager vers l’enfer est un bon roman qui m’a fait passer un moment très agréable... et qui pourrait même donner des cauchemars !


Avis de Jacana
Eliot Bellay, un employé en télécommunication d’une trentaine d’années, décide de passer quelques jours en vacances sur Ko Adang, une petite île de Thaïlande, pour se remettre d’un coup dur. Il arrive sans encombre au pays du sourire, mais doit encore traverser un bras de mer pour se rendre sur son îlot paradisiaque. C’est face à cette étendue d’eau que la chance tourne. Il embarque sur un petit rafiot en direction des plages tranquilles de Ko Adang et, l’instant d’après, se retrouve piégé des eaux déchaînées, son embarcation n’ayant pas survécu à une tempête soudaine. Lui et sept autres survivants nagent jusqu’à sur une plateforme pétrolière et parviennent à s’y hisser. Ils ont, certes, survécu à un naufrage, mais le temps n’est pas aux réjouissances : la plateforme est désaffectée et hostile à leur égard. À croire qu’elle ne veut pas d’eux! Et les événements mystérieux qui vont suivre ne vont pas les rassurer...

En lisant la quatrième de couverture, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire : n’est-ce pas le comble du malheur que de survivre à un naufrage pour se retrouver prisonnier du lieu qui aurait pu nous sauver ? Même avant de commencer Passager vers l’enfer, je pouvais imaginer la triste ironie de la situation ! Et ma lecture n’a pas contrarié cette idée, bien au contraire... La plateforme est désespérément vide et les pauvres naufragés ne sont pas plus avancés que lorsqu’ils luttaient contre les flots. D’habitude, quand on me parle d’histoires racontant un naufrage ou un crash aérien, je me figure automatiquement la traditionnelle île déserte et sauvage sur laquelle les rescapés vont tenter de survivre. Quand j’ai découvert ce livre, j’ai donc immédiatement été séduite par ce décor novateur, qui s’avère finalement bien plus hostile qu’une île déserte.

Passager pour l’enfer est donc un incroyable huis-clos, dont l’élément central est le ressenti des naufragés. Les personnages prennent donc une place très importante dans l’histoire. À leur arrivée sur la plateforme, ils sont huit, de différentes nationalités, et rapidement, la barrière de la langue les scinde en petits groupes. La narration se centre sur le personnage d’Eliot et nous pouvons suivre son désarroi et son angoisse face aux événements mystérieux qui vont surprendre les rescapés. Très vite, les premiers morts sont à déplorer et nous partageons l'impuissance et l'incompréhension du jeune homme. Les questions se bousculent dans sa tête et nous avons un aperçu sur ses différentes suppositions, toutes plus folles les unes que les autres ! Pourtant, il le sait bien, ces morts ne sont pas innocentes, mais il ne sait pas qui ou quoi aurait pu les provoquer.

En ce qui concerne l’écriture de Passager vers l’enfer, je dirais qu’elle n’oppose pas de difficultés particulières et se lit rapidement : les actions s’enchaînent à un rythme effréné et le lecteur, impatient de découvrir la vérité, finit par ne plus lâcher le livre. Par contre, lors de certains passages descriptifs, notamment lors des premiers chapitres, je trouve qu’il y a un peu trop de détails pour un même élément, ce qui donne naissance à des phrases un peu trop chargées. De plus, certaines combinaisons de mots me semblent étranges et un peu lourdes également. « Sa maîtresse prit son téléphone portable sur l’îlot central en acier chromé et inspecta l’écran digital […] et se servit une tasse de nectar noir. » Je trouve que ce genre de lignes, parfois isolées entre des phrases très brèves et sans fioriture, freine un peu la lecture. Fort heureusement, dès que les scènes d’action commencent, le rythme s’accélère et les descriptions se font plus courtes, plus pertinentes et beaucoup plus intéressantes. Dès ce moment, on suit sans relâche les incroyables mésaventures d’Eliot et ce, jusqu’à la fin.

En conclusion, Passager vers l’enfer est un thriller innovant, tant au niveau de son décor insolite que de son intrigue étonnante. Malgré quelques phrases un peu "lourdes", l’écriture se fluidifie avec l’arrivée des premiers malheurs sur la plateforme. Grâce à cela, la lecture devient beaucoup plus agréable et rapide, jusqu’à une fin surprenante où se mêlent quelques éléments opaques, à analyser à votre convenance. Je tiens à préciser que le lecteur n’est pas laissé sans réponse, car il a ce qu’il faut pour apprécier la fin de cette incroyable aventure en mer. Je le conseille à tous ceux qui, comme moi, sont intrigués par cette idée de naufragés prisonniers d’une plateforme pétrolière.

Je remercie le forum A&M ainsi que Pascal Galodé Éditeurs pour l’organisation de ce partenariat et la découverte de ce livre.

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vendredi 9 mai 2014

Voyageurs, Tome 1 : La cité des rêves d'Emilie Zanola

Nombre de pages : 160 pages
Date de parution : Janvier 2014
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Liana est une jeune femme à qui la vie n’a pas fait de cadeau. Abandonnée dans un jardin public vers l’âge de quatre ans, elle s’inventera des vies au travers de ses rêves plus qu’étonnants…

À l’université de Chambéry où la psychologie y est dispensée, elle rencontrera un groupe d’amis et surtout Gab, un jeune homme venant d’une famille étrange et riche, qui saura la séduire…

Un jour, un grimoire, un rêve et son destin va être bouleversé. Un monde secret lui sera dévoilé, celui de la Cité des Rêves. Elle n’est autre qu’un Voyageur, un être capable de naviguer au cœur même des productions chimériques des humains. Cette histoire improbable se mêle à la réalité et son tuteur onirique, Naël, tentera de lui inculquer leurs règles dans ces deux mondes.

Des cauchemars, des missions, des meurtres, un voyage en Italie et Liana accepte enfin la réalité…

Carl Gustav Jung, un des précurseurs de la psychologie, a dit :

« En chacun de nous existe un autre être que nous ne connaissons pas. Il nous parle à travers les rêves et nous fait savoir qu’il nous voit bien différemment de ce que nous croyons être. »


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Avis de Jacana
Liana est une jeune femme au passé trouble, car elle a été retrouvée abandonnée dans un jardin public à quatre ans. Dès lors, des recherches ont été menées pour retrouver sa famille, mais sans succès. En grandissant, Liana s’est souvent posé des questions sur ses origines et sur la signification de certains de ses rêves, qui pourraient représenter des souvenirs inconscients de son enfance et pourraient l’aider à découvrir la raison de son abandon. Ses recherches sur ses rêves vont la mener à étudier la psychologie à l’université de Chambéry, dans l’espoir d’obtenir des réponses. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle va enfin apprendre la vérité : elle est un Voyageur et vient de la Cité des Rêves, où l’attend une mission de la plus haute importance. Désormais, Liana vit une double vie, entre le monde réel et celui des rêves, tout en découvrant ses origines.

La Cité des Rêves n’est que le premier tome de la saga Voyageurs, il n’est donc pas possible de juger l’histoire dans son ensemble, mais ce premier tome remplit parfaitement sa fonction : le décor est planté, on apprend à connaître les différents protagonistes et l’intrigue se dévoile peu à peu. Cependant, la mission qui va sûrement devenir l’action principale des tomes suivants, n’est abordée que vers la fin du livre, laissant le lecteur dans l’expectative ; tout peut encore se passer, ce n’est que le début… Personnellement, je n’avais qu’une envie après avoir achevé cette lecture : connaître la suite, et vite ! Ce monde chimérique à l’histoire intrigante a su m’envoûter et je veux découvrir ses moindres secrets.

Dans ce premier tome, il est très agréable de voir l’histoire se construire sous nos yeux : tout n’est dévoilé que petit à petit, une intrigue en cachant une autre. Au départ, Liana ne sait rien (ou presque) de son passé et ne se laisse pas aller à croire naïvement les premières révélations qui lui sont faites. Elle a son petit caractère et a besoin de temps et de preuves avant d’accorder sa confiance à celui qui deviendra son guide et ami, le dénommé Naël. Ce n’est qu’après plusieurs rencontres qu’elle acceptera finalement ce nouveau monde et en apprendra plus sur ses origines. Il arrive trop souvent que le héros d’un livre suive aveuglément le premier venu, buvant ses paroles sans se douter de rien. Ce n’est pas le cas de Liana, et c’est bien cet esprit critique qui fait de la jeune fille un personnage crédible et donne un aspect tout-à-fait réaliste à ses aventures, bien que nous ayons affaire ici à un récit fantastique.

En ce qui concerne les protagonistes, ceux qui ont droit à la description la plus détaillée sont bien entendu Liana et Naël. Néanmoins, les personnages secondaires ne sont pas laissés de côté et les quelques détails les concernant, qu’ils soient touchants ou humoristiques, viennent apporter une réelle profondeur à l’histoire, sans pour autant alourdir inutilement le texte.

Les descriptions des lieux, principalement des différents endroits que Liana visite en rêve, sont tout bonnement incroyables. En lisant ces lignes, le lecteur a l’impression de faire partie de ce monde chimérique et de participer aux aventures des Voyageurs. Ces décors magnifiques m’ont réellement transportée dans cet univers magique et je souhaite m’y replonger au plus vite.

La plume d’Émilie Zanola est assez fluide, il est juste quelques fois un peu difficile de savoir à qui se réfèrent certains pronoms. Par exemple, le « il » peut à certains endroits aussi bien qualifier Naël que Gab, le petit ami de Liana. Cependant, lorsque nous connaissons un peu mieux les deux personnages en question et leur caractère, il est possible de déduire à qui le pronom « il » se rattache, même s’il m’est arrivé de devoir lire plusieurs pages pour définir lequel des deux se cachait derrière ce « il ». Le point fort de l’auteur est sans nul doute sa volonté de matérialiser les rêves de notre Voyageur, dans lesquels nous nous plongeons avec délice. Par contre, je dois déplorer la présence d’un certain nombre de fautes d’orthographe, qui nuisent un peu à la lecture et ne font pas plaisir à voir.

Pour conclure, je dirai que l’histoire est très agréable à lire, et j’attends donc la suite avec impatience. J'ai beaucoup apprécié la dualité réalité/chimères et le fait que notre héroïne appréhende ces deux univers au quotidien, donnant naissance à deux histoires à suivre en parallèle. Le sujet des rêves est un choix très intéressant et judicieux : non seulement parce que nombreux sont ceux qui s’interrogent au sujet de la signification de leurs rêves, mais aussi parce qu’il est possible de faire cohabiter sans heurts vie réelle et éléments fantastiques. Je pense donc que La Cité des Rêves saura ravir aisément autant les mordus du genre fantastique que ceux qui y seraient moins sensibles.

Je remercie le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, ainsi que VFB Éditions pour la confiance qu’ils m’ont accordée et pour la découverte de cette nouvelle saga.

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mercredi 30 avril 2014

Vampires d'une nuit de printemps de Lia Vilorë

Nombre de pages : 250 pages
Date de parution : mai 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Cher journal,

Désormais, mon nom est Fáil, Lía Fáil, et je suis un vampire.
Sans déconner ?
Punaise de pouvoir idiot, et tu réponds à l’écrit en prime !
Ben, depuis le temps, je sais que tu ne sais pas t’empêcher d’écrire tes tracas alors…
Ouais… pas faux…
Alors, vas-y, raconte…
En décembre dernier, je suis devenue un vrai vampire du genre « Kit complet sans les petits inconvénients ». Avec le sexy garde-du-corps écossais en prime.
Tu vas en faire des envieuses !
Ouais… surtout qu’à l’heure qu’il est, c’est le seul à ne pas vouloir ma tête pour un crime que je n’ai pas commis !
Qui est ?
Toute ma nouvelle famille m’accuse d’avoir assassiné notre Maître, celui qui m’a créée. Mais je te jure : j’ai rien fait !  
Ça me rappelle quelque chose…
M’en parle pas !

Bourré de références cinématographiques, de traits d’humour et de rebondissements, l’auteur nous propose de suivre les pas de son héroïne, Lia Fáil, dans une enquête qui lui permet de vivre maintes péripéties. un récit moderne et original, teinté d’humour pour le moins mordant!


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Avis d'Erine
Tout d’abord, merci aux éditions du Petit Caveau et au Forum Accros & Mordus pour m’avoir permis de lire ce livre.

Vampire d’une nuit de printemps m’a attiré immédiatement par sa quatrième de couverture accrocheuse. Le style surtout m’a fait tilt : j’aime lire ces livres qui ne ressemblent à aucun autre car l’auteur a « cette plume » qui fait sa signature et qu’on ne pourra jamais confondre avec une autre. Et le l’histoire, en second lieu, me laissait penser à une enquête ou une argumentation sous une autre forme pour clamer son innocence, ça me plaisait beaucoup et je n’ai pas été déçue car la lecture me l’a confirmée.

Cependant, je vous préviens immédiatement quoiqu’insolite et avec plus d’une qualité que je vous présenterai ensuite, je n’ai pas accroché totalement à ce roman. Pourquoi ? La raison est simple, ce n’est pas un genre que j’affectionne de manière générale, je pensais sortir des sentiers battus de la bit-lit, c'est-à-dire trouver quelque chose de moins léger et malheureusement non. Je pense que ce fait-là explique déjà beaucoup ma déception. Ensuite, le manque d’action afin de poser les premières pierres du récit m’a gênée, plus des cent premières pages décrivent, expliquent comment vivent, fonctionnent les vampires mais peu d’événements importants qui en auraient fait une lecture intense. J’ai soufflé enfin quand l’assassinat a été commis car l’histoire a repris plus de saveurs. J’adore les enquêtes donc cela a participé à faire remonter l’intrigue dans mon estime. Elle a été à mon goût, cependant j’ai trouvé que des choses étaient conclues rapidement sans qu’on comprenne exactement pourquoi. Pas tout le temps mais au début, a contrario j’ai aimé les explications bien détaillées de Lia, c’était plus clair et probablement l’effet voulu. J’ai aussi trouvé du plaisir à lire le développement fait autour du vampire élaboré par Lia Vilorë. Elle le construit de manière très surprenante qui nous fait sortir de l’habituel cliché vampirique dont elle en lance quelques piques dans le récit. Celui-ci n’est pas un monstre à proprement parler, il a des manières d’agir digne d’un gentleman, il est solidaire avec ses congénères, il s’adapte à la vie du XXIème siècle en fait. Chaque convent, sous-entendu famille de vampires a son fonctionnement très protecteur à l’encontre de ses membres, ses rituels, son organisation parfois un peu grotesque mais très bien travaillée. Deux convents seront mis en avant : le convent Orfhlaith et l’autre nommé Ailill, l’un protégeant l’autre ce qui entraîne des liens complexes entre les convents. Outre ce fait, ces deux familles disposent aussi d’une Histoire commune qui fonde la base de nombreux éléments du récit. J’ai apprécié ce pilier fondateur donnant du cachet à l’intrigue. De plus, l’auteur ne survole pas le sujet, on a les informations au compte-goutte parfois trop peu nous laissant planer le doute mais je crois qu’à la fin l’ensemble était suffisamment clair pour ne laisser aucun lecteur sur sa faim.

Ce livre est une véritable plongée dans leur univers où la sur-vie dans le monde comme un humain normal est l’essentiel, on suit leur vie routinière, les premiers pas de Lia dans cette nouvelle peau, ses relations avec ses semblables. Le récit se base beaucoup sur le côté psychologique des personnages, on est beaucoup dans les pensées de notre héroïne mais aussi dans l’étude comportemental des autres membres des convents. C’est une manière d’aborder les choses très intéressantes mais aussi un des éléments qui m’a le plus ennuyé dans les premières pages, comme je vous l’ai dit ce n’est pas mon genre de prédilection alors je me suis accrochée pour lire tout ça. Ça a tendance à me déprimer de manière générale, pas ce livre en particulier bien sûr, mais globalement car j’ai besoin d’action dans les livres, de me faire emporter surtout dans les livres où le fantastique est présenté.
Heureusement, l’auteur a su agrémenter son œuvre de nombreuses pointes d’humour – parfois un peu pesant je tiens à le dire surtout quand on manque un peu de culture pour comprendre le trait d’humour- complété avec le don de Lia Fail qui donnait un effet détonnant et très agréable. Il participe en plus à donner un atout à l’enquête qui occupe la seconde partie du livre, c’était très bien trouvé.

Les personnages étaient aussi un des points forts de Vampire d’une nuit de printemps. Comme je l’ai dit, l’histoire est façonnée surtout autour de la psychologie de chacun, des faits et gestes de tous. D’une logique implacable bien sûr car dans une grande famille, chaque chose prend son ampleur particulière. Amaël, le partenaire colocataire de Lia est mon préféré, il fait son entrée dans le récit d’une manière grotesque me laissant stupéfaite. Cependant cela ne dure pas et il sera un vampire prévenant donnant un apprentissage parfait à son élève. Il est un peu l’homme rêvé, Lia Fail a beaucoup de chance. Je suis tombée sous le charme aussi de son côté plus sombre, plus réservé mais j’ai moins accroché au fait qu’il se dévoile parfois assez facilement. C’est une bonne pâte parfois un peu trop. Lia, elle est tout le contraire, cette ancienne étudiante qui aurait du mourir dans un accident a un caractère de chien. Elle en a toutes les raisons entre sa transformation en vampire comme échappatoire à la mort, cette nouvelle vie qui change de sa vie pépère de célibataire il y a de quoi péter un câble quand on se retrouve en colocation du jour au lendemain avec un pouvoir très étrange … Elle évoluera très vite et bien. Cependant, j’ai peut être trouvé un peu irréaliste que ça se passe comme ça si vite malgré les événements.
J’ai été moins emballé par le reste des personnages, on les rencontre vraiment plus après l’assassinat et ce temps en moins pour les découvrir a sûrement joué. Mes préférences ont penché pour les individus les plus proches de notre duo infernal comme Brian, l’ami le plus proche d’Amaël ou bien Rose, une vampire dynamique, réconfortante.

Pour ma part, j’ai ressenti une grande frustration en le lisant car l’auteur n’a pas su me donner l’action que je recherchais, ça a été trop terre à terre et ne m’a pas transportée. Mais malgré tout, cette lecture bien qu'elle ne m'ait pas passionnée, mérite d'être connue pour l'humour et la plume de son auteur lui donnant du piquant et un ton léger très agréable. Elle dispose à mon goût de tous les ingrédients nécessaires pour plaire au plus grand nombre.


Avis d'Inlandsis
Vampires d'une nuit de printemps est un roman d'une jeune auteur francophone Lià Vilorë : comme quoi même dans la langue de Molière il est possible de trouver de bons romans vampiriques !

À la différence de ce que la quatrième de couverture laisse supposer, on n'est pas ici dans un roman policier où on cherche à savoir qui a tué le Maître. L'enquête ne se déroule que dans la deuxième partie du roman. Ce dernier nous conte, en fait, les premiers pas de Lià Fail dans la grande famille des vampires, de sa création jusqu'à l'assassinat de son maître, dont elle est accusée à tort, et elle devra alors prouver son innocence. Le récit nous plonge dans l'univers de vampires atypiques (« kit complet sans les petits inconvénients » de la quatrième de couverture).

Roman vampirique, donc, commençons donc par aborder les vampires selon Lià Vilorë. Ils allient les classiques beauté et sang humain à des aspects plus originaux qu'on emprunte à d'autres créatures de la nuit, comme l'organisation en convent classique des sorcières... Mais la principale entorse au mythe classique des vampires, c'est que ceux-là ne sont pas morts ! Ce qui implique quelques inconvénients, comme celui de devoir se sustenter normalement en plus du sang humain. Chaque suceur de sang a, de plus, un pouvoir particulier. Celui de l'héroïne Lià Fail est tout simplement hilarant ! Bref, Lià Vilorë parvient ici à renouveler leur image tout en conservant leurs caractéristiques classiques : c'est rafraîchissant dans l'univers actuel de profusion d'ouvrages du même type sans grande qualité.
L'autre aspect qui m'a fait adhérer à cette histoire est l'humour de l'ensemble : les personnages, les situations, l'histoire, tout est drôle ! On n'est pas dans l'absurde, mais Lià Vilorë nous offre un récit un brin décalé : de l'impertinence des objets à l'autodérision un brin douteuse de son héroïne, en passant par l'ironie... Les amateurs seront servis... Pour les autres, ma foi, rire est bénéfique pour notre santé. De plus, l'humour omniprésent donne un rythme soutenu au récit : si ce n'est pas l'action c'est un trait d'esprit qui nous occupe. Dans tous les cas, j'aime ça surtout quand l'ensemble est décalé donc forcément ici j'ai été servie !
Enfin, je ne peux vous parler d'humour et des vampires sans mentionner les nombreuses références aux genres de l'imaginaire et à la mythologie celtique. Les références, on aime ou on n'aime pas... mais quand on est fan des littératures de l'imaginaire on ne peut qu'apprécier qu'il y soit fait référence plutôt que de lire une énième copie plus ou moins réussie d'une œuvre marquante du genre. Puis, ça nous rapproche de l'histoire et des personnages : on pénètre mieux dans l'univers du roman.

Passons à présent aux personnages, et en particulier à l'héroïne. Cette dernière, universitaire déchue un brin asociale, se retrouve vampire du jour au lendemain, forcée à côtoyer d'autres vampires et même à cohabiter avec son garde du corps écossais. Lià Fail est très attachante et très humaine : emportée, impulsive, un brin naïve, et perspicace. C'est un personnage complet avec ses forces et ses fragilités. C'est très agréable : les super héros invulnérables... on en a soupé !
Les autres sont également de savants mélanges de forces et de faiblesses. Ils ont chacun leurs histoires plus ou moins lourdes, leurs motivations et leur propre caractère ainsi que leurs particularités. Les informations à leur sujet sont diffusées au compte-goutte tout au long du récit de sorte qu'on en apprend beaucoup sur chacun jusqu'à la fin. On rencontre, sans surprise, de faux méchants et de faux gentils, des amis fidèles et des traîtres. En résumé, toute une collection de individus parfois un brin stéréotypés mais efficaces et sympathiques.

L'ensemble est facile à lire (humour oblige), bien écrit et laisse une agréable sensation de fraîcheur. Si vous aimez les romans vampiriques et que l'humour ne vous effraie pas, Vampires d'une nuit de printemps est fait pour vous. C'est une agréable découverte et j'en remercie sincèrement les Editions du Petit Caveau ainsi que le Sanctuaire de la lecture de m'avoir permis de lire ce sympathique récit. Je suivrai avec intérêt l'auteur et je vais fourrer mon nez dans le catalogue de l'éditeur pour voir s'il nous propose d'autres romans du même acabit : une suite, peut être ?


Avis d'Owllie
Je voudrais tout d'abord remercier les éditions du Petit Caveau ainsi que le forum de m'avoir donné la possibilité de lire ce livre.

La quatrième de couverture était plus qu'attirante. Cela avait tout pour me faire accrocher ! Un peu d'humour dans ce monde de vampires, enfin un programme intéressant et qui nous changera de Twilight. (Oserais-je préciser que je n'ai pas aimé Twilight ?)

Et c'est bien ce que j'ai trouvé dans cette lecture. De l'humour, des références cultissimes (Ah ! Jamie Fraser !), un peu de suspense, un peu de romantisme, et hop, le tour est joué.
J'y mettrais simplement un petit bémol que je développerai ultérieurement.

Lia, notre héroïne, vampire tout juste créée, arrive de France et se retrouve aux Etats-Unis, où une nouvelle vie et de nouveaux amis l'attendent.
Elle ne se prend pas trop au sérieux et ne s'inquiète pas trop non plus de son avenir de vampire.
Ce qui m'a plu, dans ce personnage, c'est sa fraîcheur, sa spontanéité et son humour. Elle a toujours le mot pour rire.
Amaël, le guerrier celte, est un peu moins à mon goût. Déjà, son nom ne fait pas guerrier, mais cela n'engage que moi. Après, je le trouve vraiment à l'opposé de Lia Fail. Et je n'ai pas l'impression qu'ils soient très bien assortis. Son entrée en matière m'a laissée un peu dubitative et je ne suis pas fan des hommes soumis.
Je n'ai rien de particulier à dire sur les autres personnages de cette histoire.

L'écriture de Lia Vilorë est fluide, les chapitres s'enchaînent agréablement. La couverture est également sympathique.

Je vais maintenant en venir à ce qui m'a plus dérangée, dans cette histoire : le déroulement de l'action. J'ai trouvé que le meurtre arrivait fort tard et tout mon esprit attendait ce moment.
Du coup, je me posais des tas de questions sur les évènements qui se déroulaient, et je me disais qu'à la page suivante, enfin, le meurtre serait commis.
Mais non, rien, j'ai attendu, attendu.
Et, à l'inverse, le dénouement de l'intrigue est arrivé très rapidement. Ce qui m'a grandement frustrée, car j'aime beaucoup les polars et j'aime mener l'enquête avec les protagonistes.
J'ai trouvé que ce roman manquait d'action, mais cette lecture me laisse quand même un bon souvenir, ne serait-ce que pour la plume de l'auteur. Je suivrai ses prochaines parutions avec intérêt.


Avis de chtitepuce
En cette nuit de décembre on peut dire que Lia Fáil est comme qui dirait morte. C’est sans compter sur la grande générosité de Maximilian Orfhlaith, qui partage son sang pour faire d’elle un vampire.
C’est ainsi que s’ouvre le roman de Lia Vilorë.
Pendant une bonne partie du livre, on découvre les premiers pas de Lia en tant que jeune vampire et tout ce que cela implique. On nous explique que la communauté vampirique est répartie en différents Convents, sorte de grande famille composée de treize individus.
Dans notre roman nous ne verrons que le convent des Orfhlaith et celui des Ailill. Les maîtres sont les jumeaux Maximilian Orfhlaith et Ava Ailill. Les premiers sont là pour protéger les seconds Ils partagent leur tradition et leurs rites. A chacun des membres correspond un membre de l’autre convent de sexe opposé. On fait ainsi la connaissance du compagnon de Lia, Amael Ailill.
Pendant ce temps, une centaine de pages s'écoule, jusqu'au renversement de situation et au début de l'enquête ; qui a bien pu tuer le Maître Orfhlaith? Bien sûr, c'est vers Lia que se dirigent les soupçons.
Malgré un début qui traîne un peu en longueur, Lia Vilorë nous expose une mythologie vampirique plutôt originale. En tout cas je n’en avais pas encore rencontré dans ce style-là.

Ajoutez aussi le fait que chaque vampire développe un pouvoir qui lui est propre, en fonction de leur histoire et expériences personnelles, ce qui explique que, sur la quatrième de couverture, Lia parle avec son journal. Une des petites choses qui m’ont attirée vers ce roman.
J’ai aussi beaucoup aimé les différentes références cinématographiques, que ce soit de la part de Lia ou de l’auteur en début de chapitre.
L’humour est toujours au rendez-vous, parfois redondant, mais cela ne nous empêche pas de sourire.
Lia est une jeune femme timide qui ne peut s’empêcher de parler à tout va dès qu’elle se sent mal à l’aise. Le cynisme est l’un de ses remèdes aux situations qui la dérangent.
Autour d’elle gravitent plusieurs personnages, dont Amael, son preux chevalier, extrêmement soumis. Cela en est presque ennuyeux.
Rose et Brian sont les deux autres vampires, avec Amael, qui croient en l’innocence de Lia. Brian a toujours le mot pour rire. Quant à Rose, elle est tendre et sage. Ils forment un joli duo et on peut voir qu’ils sont prêts à tout l’un pour l’autre. Les couples sont formés par les maîtres des convents, mais on peut voir qu’au fil des années des liens se créent entre les partenaires.
Pour en revenir à l’enquête, l’auteur ne nous laisse pas beaucoup de repos. Plusieurs suspects s’affichent à nous et les indices se succèdent pour enfin arriver à la conclusion finale.
Même si je n’ai toujours pas compris les différents éléments historiques des communautés de vampires, j’ai apprécié l’originalité et le style agréable de Lia Vilorë. L’humour donne un côté léger au roman et les références cinématographiques lui donnent du cachet.
Merci aux éditions du Petit Caveau pour cette belle découverte, ainsi qu’au forum A&M.


Avis de louve
Je tiens d'abord à remercier le forum Accros et Mordus et les éditions du Petit Caveau pour cette lecture sympathique.

Dans Vampires d'une nuit de printemps, nous suivons les aventures de Lia Fail, une jeune femme qui, après un accident, se voit transformée en vampire par le maître Maximilian. Elle va donc apprendre à gérer sa nouvelle vie afin de devenir vampire à part entière. Mais lorsque le maître se fait assassiner, c'est elle que l'on accuse ! À elle de prouver son innocence, avec l'aide d'un écossais viril et charmant !

Ce roman m'attirait depuis quelques temps déjà, de par son résumé drôle et sa couverture. J'espérais donc découvrir un petit ovni dans le monde des vampires, mais force est de constater que Vampires d'une nuit de printemps ressemble sous bien des aspects à tout ce que l'on peut trouver actuellement en littérature vampirique.

Le style de Lia Vilorë m'a à moitié enchantée, à moitié agacée. Les passages où l'on vit l'histoire à travers l'héroïne m'ont souvent ennuyée, dans le sens où Lia est agaçante, vulgaire et parfois d'une trop grande naïveté. À l'inverse les passages qui reviennent à la troisième personne m'ont eux davantage charmée.

Le style de l'auteur est assez fluide, mais j'ai trouvé que, parfois, elle voulait en faire des tonnes, avec un humour qui n'atteindra pas autant de lecteurs que voulu. Du coup, certaines scènes qui sont censées être drôles n'ont eu véritablement aucun impact sur moi, me faisant tout juste esquisser un léger sourire. Autant dire que la plume de Lia n'a pas su me charmer réellement et m'a de temps à autres fait revenir en arrière afin de bien saisir les clins d'œil ou l'avancée du roman.

L'histoire en elle-même est pour le moins troublante. La première partie du roman, avant la mort du maître, m'a beaucoup plu, car elle s'est révélée très drôle et bien construite, cherchant à innover par bien des côtés. L'auteur nous offre donc une mythologie plutôt sympathique qui essaye d'apporter une certaine nouveauté en ce qui concerne les vampires. De ce fait, ils ont également besoin de se nourrir, comme les vivants, et ils peuvent sortir en plein jour, ce qui a pour seul effet d'atténuer leur pouvoir et de les rendre plus fragiles.

D'ailleurs, j'ai grandement apprécié que chaque vampire posséde un pouvoir particulier et si, au début, le pouvoir de notre héroïne est troublant, il en devient par la suite assez ridicule, surtout lorsqu'on la voit discuter avec l'asphalte ou avec un mouchoir. J'aurais aimé d'être davantage étonnée par les pouvoirs et j'ai trouvé dommage qu'au fond elle seule se voie chargée d'une capacité aussi peu habituelle.

L'auteur fait tout pour renforcer le côté "pas de chance" de la jeune femme et, pour ma part, cela m'a plus agacée que séduite, parce que cela tombait dans l'excès, aussi bien du côté de certaines situations (les champignons qui chantent du Mario sous la douche), que dans l'attitude de Lia qui, par hasard, doit toujours s'occuper de missions difficiles.

Concernant l'enquête menée par nos personnages, je l'ai trouvée très, très longue et sans grand intérêt pour l'histoire. En fait, j'ai eu l'impression que c'était davantage pour combler les vides plutôt que pour apporter réellement quelque chose à l'intrigue. Du coup, j'ai eu une impression de "trop", entre la découverte du monde vampirique et leurs codes ; puis vint l'apprentissage de Lia pour devenir un super-vampire et comprendre comment boire du sang sans faire de victime ; et enfin, l'évolution de sa relation avec Amaël l'écossais en plus de l'enquête.

Les personnages m'ont pour la plupart laissée indifférente, puisque l'on suit l'histoire via Lia et que l'on perçoit donc les protagonistes comme elle les perçoit, ce qui n'aide pas à les apprécier ou à apprendre à les connaître. L'héroïne, par exemple, est assez exaspérante dans son comportement. Elle tente d'être drôle mais, parfois, cela tombe à plat. Amaël, son garde du corps et binôme, est lui trop calme, trop timide et devient rarement la vedette du roman.

En bref, ce fut une lecture sympathique et assez agréable, mais qui n'a pas su m'emmener dans l'univers de l'auteur comme je l'aurais pensé. Un roman qui plaira davantage aux lecteurs qui n'ont pas l'habitude de la bit-lit et, surtout, qui cherchent une lecture légère et humoristique.


Avis de Michiko
Résumé personnel : Lia Fail est une Française qui meurt dans un accident de bus. Mais elle est transformée en vampire par un Maître présent sur les lieux. Il l’introduit alors dans son Convent, une sorte d’essaim de Vampires. Mais ce Convent se situe à Los Angeles ce qui implique un long voyage en avion à travers l’Atlantique. Nous découvrons ainsi l’univers vampirique créé par l’auteur, en même temps que Lia Fail mais ce, pendant la moitié du roman. Suite à cela, l’événement annoncé dans la quatrième de couverture a lieu. Malheureusement, je trouve qu’on en dit beaucoup sur cette quatrième, aussi je préfère éviter de vous dire exactement de quoi il retourne. Je comprends l’intérêt d’en dévoiler autant, cela permet au lecteur d’être attiré par le roman mais je ne suis pas d’accord avec cela. Je vous recommande fortement de ne pas lire cette quatrième de couverture. Si vous voulez en savoir un peu plus, un crime sera commis et Lia Fail sera considérée comme étant coupable, une enquête aura lieu. Vous dire la nature du crime ainsi que la victime est déjà trop en dire (en lisant la quatrième de couverture, vous en saurez plus mais je vous le déconseille).

Critique : D’un point de vue général, Vampire d’une nuit de printemps m’a plu, il permet de passer des moments agréables grâce à une lecture à la portée de tous. L'univers décrit par Lia Vilorë est intéressant mais le principe du Convent reste assez classique même s'il comporte, tout de même, une part d'originalité par rapport à d'autres lectures que j'ai eues sur le sujet. Lia Vilorë écrit très bien et cela, on s’en rend principalement compte lorsque les points de vue n’étaient pas ceux du personnage principal, avec laquelle j'ai eu un peu de mal au départ bien que nos relations se soient améliorées par la suite. J’ignore si cela est lié à son humour et à sa façon de parler qui me semble inappropriée, bien que très réaliste, mais ce n’est pas à cause de ses références cinématographiques qui sont très présentes. J’ai trouvé ça très amusant mais j’ai préféré le passage à la troisième personne du singulier, lorsque le point de vue est celui des autres personnages. C’est pour moi une excellente idée car cela permet aux lecteurs qui n’aimeraient pas Lia Fail d’apprécier le roman malgré tout. Les autres personnages sont vraiment très intéressants mais pour un unique tome, a priori, il aurait été préférable d’avoir des personnages plus approfondis. C’est le cas pour certains d’entre eux mais, du coup, nous avons beaucoup de zones d’ombres, c’est un peu dommage.

Concernant l’univers à proprement parler, il est bien construit et bien défini, cependant, pour un « one shot », on s’attendrait à un travail plus fourni mais ce n’est pas gênant. Les vrais problèmes, car malheureusement il y en a, sont autres. Comme je le disais, l’histoire en elle-même est bien, l’univers est bien pensé mais le livre ne semble pas abouti. Il y a beaucoup de fautes et un travail supplémentaire sur le roman manque cruellement. On sent qu’une étape a été oubliée et c’est plutôt gênant. Je recommande fortement aux éditeurs de retravailler avec l’auteur sur ce roman pour rendre un travail meilleur encore avant une prochaine réédition.

Le lien avec la quatrième de couverture est également un problème, comme je l’ai dit dans mon résumé personnel mais je dois bien reconnaître que je n’ai aucune solution à apporter au problème. Cependant, suite à l’annonce du crime dans la quatrième de couverture, le lecteur est obnubilé par cette information et attend que le crime ait lieu, laissant de côté tout le reste.

J’ai aimé la partie enquête mais j’avais découvert la vérité dès le début de l’enquête, je n’ai donc pas été étonnée mais peut-être que vous, vous le serez.

En définitive, un bon roman, une jeune auteure très prometteuse mais un travail supplémentaire est nécessaire. C’est le meilleur moyen pour la maison d’édition de progresser et d’atteindre les sommets.

Bonne lecture.

Je remercie Les Editions du Petit Caveau ainsi que le forum Accros et Mordus de lecture pour ce partenariat.


Avis de Chouquette
Voilà un roman que je voulais lire depuis plusieurs mois et qui m’intriguait vraiment. Pourtant, je suis ressortie déçue de ma lecture alors que le roman avait un fort potentiel et une ligne directrice intéressante et prometteuse. Et c’est vraiment dommage que cette dernière soit mal exploitée.

Je ne ferai pas de résumé personnel pour cette chronique puisque je ne veux pas gâcher l’histoire aux futurs lecteurs mais si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait de ne pas lire la quatrième de couverture qui dévoile une part importante de l’histoire alors même que celle-ci n’apparaît qu’au milieu du livre. Parler du crime dont il est question dans le roman est judicieux puisqu'il va retenir l'attention du lecteur mais étant donné qu'il n'arrive qu'au milieu de celui-ci, il aurait été préférable de le taire. En effet, après avoir lu la quatrième de couverture, le lecteur attend longtemps, ce qui peut gêner sa lecture.

Ce décalage pose un autre problème : une première intrigue est posée, le lecteur est absorbé par l’histoire de Lia et le fait d’intégrer une « seconde » intrigue à la première dans un roman aussi court crée un fort déséquilibre. Le passage de la première à la seconde partie du roman se fait d'une manière brutale. Par ailleurs, les soupçons qui pesaient sur l'auteur présumé du crime étaient trop rapidement dissipés à mon goût alors même que la quatrième de couverture nous annonçait cela comme un problème épineux.

Et ce déséquilibre est probablement ce qui m’a le plus gênée ici. Dans la première partie, j’ai pas mal accroché grâce à l’histoire de Lia, le massacre d’Irlande etc. On en apprend énormément sur les personnages, le Convent et c’est vraiment intéressant. Mais quand on en arrive au moment de ce crime, j’ai complètement décroché parce que certaines choses me semblaient un petit peu tiré par les cheveux. Je n'ai pas trouvé de lien évident entre l'histoire de Lia Fail et ce crime. En effet, il faut attendre la fin du roman pour comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette affaire.

Toutefois, j'ai bien aimé le dénouement qui est assez inattendu je dois dire. L'auteur nous fait des révélations qui sont, certes, en contradictions avec ce qu'on nous dit au début mais qui nous permettent de mieux comprendre le mobile du crime qui est commis. Cependant, je pense qu'il aurait été préférable de mieux développer les deux parties du roman quitte à produire deux tomes à cette histoire.

Malgré tout, la plume de l’auteur m’a conquise. Je me suis surprise à apprécier véritablement Lia et son humour décalé mais aussi son pouvoir. Mais encore une fois on en revient à un cruel manque d’exploitation. Le roman déborde d’idées absolument géniales mais de traiter le tout dans un roman de 240 pages, c’est beaucoup trop court et ça le rend parfois « brouillon » alors qu’il a un potentiel excellent ! L’histoire est assez originale, les pouvoirs des vampires aussi et tout un tas d’autres choses. J’ai vraiment aimé ce livre pour ce côté totalement inédit en bit-lit mais il reste du travail à faire sur ce manuscrit pour qu’il dévoile tout son pouvoir et tout le talent de l’auteur.

En conclusion, un roman qui m’aura plu au départ mais qui traîne trop en longueur pour faire apparaître ce que nous raconte la quatrième de couverture. Un potentiel inexploité mais une plume très agréable qui, quand on referme le roman, nous fait nous demander ce que deviendra Lia. Je remercie donc chaleureusement les éditions du Petit Caveau & le forum Sanctuaire de la Lecture grâce à qui j’ai pu lire ce roman.


Avis d'Arwen
Avant toute chose, je remercie les Éditions du Petit Caveau et le forum Le sanctuaire de la lecture, grâce à qui j'ai pu découvrir ce livre dans un tour organisé pour les chroniqueurs de ce forum. Sans cette proposition, je n'aurais sans doute pas poussé plus loin la curiosité et donc, n'aurais probablement jamais découvert ce livre. J'aurais eu tort car je serais passée à côté d'un roman très original qui vaut vraiment la peine d'être lu.

Pour commencer, je pense qu'on peut oublier tout de suite le terme "bit-lit" qui ne convient  pas du tout à ce livre. Certes, les personnages principaux sont des vampires. Mais ça s'arrête là. Je qualifierais plutôt Vampires d'une nuit de printemps d'une sorte d'enquête paranormale loufoque. Rien que l'on puisse trouver ailleurs, vous imaginez bien !

Ce côté unique et très inhabituel m'a tout de suite séduite. Dès les premières lignes, j'ai été agréablement surprise par le ton assez humoristique donné par Lía, l'héroïne de cette histoire, qui nous raconte sa vie après la mort (autrement dit, à partir de sa transformation en vampire). Alors que le contexte pourrait laisser supposer un peu de tragique, de la mélancolie, de la peur même, rien ne se déroule comme on l'imagine. Lía est un véritable clown, elle prend tout avec humour et nous décrit chaque situation en utilisant un ton décalé, n'hésitant pas à se moquer d'elle-même ou bien à manier l'ironie ou l'humour noir. Plus que tout, c'est ce style incisif qui m'a fait accrocher à l'histoire. Lía m'a beaucoup fait rire, je me suis attachée à elle et à son histoire; j'ai eu envie de voir ce qu'elle devenait dans un monde de vampires.

Très vite, Lía doit vivre avec son "partenaire", un grand viking assez séduisant et protecteur. Mais je vous arrête tout de suite. Si vous espérez voir naître ne serait-ce que le début d'une romance, ou même plus, passez votre chemin. L'histoire n'est pas du tout centrée sur cet élément : une différence majeure avec la bit-lit.

La première moitié du roman  se centre sur la présentation de l'univers et du fonctionnement de la société surnaturelle. On peut reprocher à l'auteur un manque d'action dans les premiers chapitres et des explications un peu complexes. Comme je l'ai lu il y a plus d'une semaine, je suis incapable de vous restituer le fonctionnement de ce monde de vampires, mais tout ce dont je me souviens, c'est qu'on a parfois un peu de mal à s'y retrouver. Toutefois, j'ai aimé le fait que chaque vampire ait des pouvoirs différents. Celui de Lia est assez drôle, il lui correspond parfaitement et apporte quelques situations fantaisistes qui font ressortir le côté "merveilleux" de l'univers.

Heureusement, la deuxième partie du roman nous emporte davantage. Un meurtre vient tout bouleverser et transforme notre récit en une véritable partie de cluedo. L'enquête prend le dessus et on se prend nous aussi au jeu de trouver l'assassin. La narration change parfois de camp avec habilité et nous laisse percevoir les caractéristiques de chaque personnage. Même s'ils sont tous intéressants, c'est tout de même Lia qui a le plus retenu mon attention.

La fin est bien construite et elle n'est pas trop attendue, même si il n'y a rien d'extraordinaire. J'aurais aimé que l'auteur aille encore plus loin et nous surprenne réellement. Si ç'avait été le cas, ce livre aurait sans aucun doute été un coup de cœur. Quoiqu'il en soit, j'ai passé un très bon moment et j'ai apprécié de découvrir quelque chose de nouveau.
J'ai vraiment aimé le style talentueux et en même temps très drôle de Lia Vilorë.
Un livre que je conseille donc à tous !


Avis d'Aurélie
Vampires d’une nuit de printemps ou comment se réapproprier la littérature vampirique avec un roman qui casse le mythe.

Lia Fáil, notre héroïne, frôle la mort puis est sauvée par un vampire, un vrai, qui la transforme pour la maintenir en "vie". Pour ses proches, elle est bel et bien morte, mais une toute nouvelle vie commence pour elle, avec sa nouvelle famille, au sein d’un « Covent » de vampires. Cette demoiselle dont la vie s’effondrait avant son accident ne perçoit pas sa nouvelle condition de vampire comme la seconde chance promise : tous se méfient d’elle et beaucoup sont persuadés qu’elle va apporter le malheur sur le « Covent ». Et ce malheur dont on va la juger coupable n'est autre que la mort de leur Maître, mort dont elle n’est pas responsable et qui lui rappelle ironiquement l’affaire qui avait détruit sa vie humaine…

Ce roman, comme tant d’autres, se déroule au sein d’un groupe de vampires avec ses règles, sa hiérarchie, ses caractéristiques. Seulement, Vampires d’une nuit de printemps possède quelque chose de différent, un petit plus novateur qui fait que je n’ai pas eu l’impression de lire un énième roman traitant des suceurs de sang.  Ici, pas d’ambiance sombre ou grave au premier plan : toute l’originalité du livre tient dans la façon qu'a l'auteur de traiter l’univers vampirique. Les bases communes à la bit-lit sont réunies, mais la narration tranche avec ce que j’ai pu lire auparavant : l’héroïne est notre guide dans cette histoire et sa vision des événements rend l’ambiance plus guillerette (ou presque) qu’autre chose. Adieu descriptions obscures et funestes ! Évidemment, il est possible que les lecteurs trop attachés au style gothique aient du mal à accrocher à cette nouvelle vision offerte par l’auteur mais, personnellement, j’ai trouvé cela plutôt agréable. J’aime être surprise et me laisser guider hors des sentiers battus.

Lia Fáil est donc le moyen employé par Lia Vilorë pour obtenir ce résultat différent : cette héroïne a une vision bien étrange de son nouveau monde et c’est à cette vision que l’on s’accroche du début à la fin du roman. Lia Fáil est agaçante, parfois immature, complètement à côté de la plaque, perplexe, drôle, dotée d’un caractère à la limite du supportable… Et ce sont tous ces traits de caractère qui permettent d’obtenir une vision originale de l’histoire. Lia Fáil a la vilaine manie de tout tourner en dérision, surtout lorsqu’elle commence à perdre pied, et c’est cette façon de faire de l’humour sur tout et n’importe quoi qui offre au lecteur du changement. En effet, les héros sont en général plutôt graves, dotés d’une mission ô combien dangereuse et noble ; ils sont l’incarnation parfaite du personnage maudit… Et bien Lia Fáil est tout sauf modelée selon cet archétype : imparfaite, insupportable, vilain petit canard… Une héroïne que l’on ne supporterait sûrement pas au quotidien, mais qui permet de lire une aventure très rafraichissante !
Je dois l’avouer, j’ai eu du mal à supporter les traits d’humour du personnage jusqu’au bout. Cependant, il faut faire la différence entre l’humour agaçant d’un personnage et l’humour agaçant d’un livre : ici, c’est bien le personnage qui joue avec notre patience et non pas l’histoire. J’ai donc apprécié, étrangement, le fait d'avoir envie de tordre le cou de Lia Fáil plus d’une fois pour qu’elle se taise enfin : est-ce que cela ne signifie pas que c’est un personnage des plus réalistes ? Pour moi, si. Certains trouveront sûrement que le réalisme perd de son éclat au moment où la jeune vampire fait encore de l’humour alors qu’une personne normalement constituée se tairait enfin : ces lecteurs-là ont alors la chance de ne pas avoir à côtoyer des personnes comme notre héroïne, qui continuent inlassablement de faire des blagues.
Au-delà de Lia Fáil, de nombreux autres personnages interviennent, mais ils sont moins approfondis. Là aussi, c’est encore dû à notre protagoniste : elle ne connait pas sa nouvelle « famille » et, surtout, se laisse guider uniquement par ses premières impressions. Tant que Lia Fáil ne cherche pas à connaître ses camarades, nous ne savons rien de bien concret à leur sujet.

La quatrième de couverture est trompeuse : on s’attend à un roman où le meurtre du Maître prend toute la place alors qu’en réalité le livre se découpe en deux parties distinctes. La première traite de l’intégration de Lia Fáil dans le monde des vampires et la seconde, elle, nous offre l’enquête qui va de paire avec la mort du Maître. Cette organisation de l’histoire rend l’enquête trop rapide et si on choisit de lire ce roman parce que l'on est attiré par l’histoire de meurtre, je pense que l’on ne peut qu’être déçu. Pour ma part, c’est la promesse d’un livre traitant le vampirisme avec humour plutôt que de manière obscure qui m’a attirée : j’ai trouvé ce que j’attendais de cette lecture dans les pages de ce roman.

L’écriture fluide et tout sauf alambiquée de Lia Vilorë m’a permis de passer un bon moment en compagnie de ses personnages. Vampires d’une nuit de printemps est un one shot bien maîtrisé selon moi : les détails nécessaires à la compréhension de l’histoire sont présents, il n’y a pas de superflu. Lia Vilorë a su construire son ouvrage de façon adéquate et capter mon attention.

Je remercie les Editions du Petit Caveau et le forum Accros & Mordus de Lecture pour cette sympathique découverte. Comme à chacune de mes lectures, cette maison d’édition me permet de renouer avec les histoires de vampires !

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mercredi 9 avril 2014

Des souvenirs obscurs de l'école abbatiale de Victor Lebuis

Nombre de pages : une cinquantaine.
Date de parution : février 2013
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Les années d’études et de pensionnat dans un collège élitiste, au milieu du 20è siècle. Cette école existe toujours aujourd’hui.








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Avis de MusiSonge
 Ce livre, basé sur des souvenirs, témoigne de la façon dont des enfants sont éduqués selon le mode d’un autre temps. Cette éducation pieuse, austère et cloîtrée dans l’enceinte de l’école-internat se déroule cependant de nos jours, presque cachée au monde.

 Si je devais donner un mot sur mon ressenti après lecture de cet ouvrage, je dirais « perplexe ». Les faits sont exposés sans suite logique, comme juxtaposés, et il est très difficile de situer cette école, si ce n’est qu’elle est attenante à une abbaye. Quant au message que l’auteur veut faire passer, je le devine plus par mes connaissances antérieures à cette lecture que par le récit en lui-même… sans être certaine de la justesse de mon extrapolation.

 Victor Lebuis raconte ses souvenirs à la manière d’un observateur extérieur à ce monde à part que constitue ce lieu chargé de tradition. Bien qu’il décrive parfois, de façon très sommaire, les ressentis du jeune Victor, la narration donne plus le sentiment de lire une description des lieux, de l’emploi du temps si bien fixé, de cette tradition inchangée depuis la fondation de l’école en 1881 et du drill que subissent les élèves. Ainsi, à la place de souvenirs, j’ai plutôt eu l’impression de lire un mode d’emploi, sans savoir à quel moment Victor s’y était introduit.

 Ce sentiment fut certainement accentué par les citations apparaissant toutes les deux pages. Autant certaines donnent un appui ou, parfois, un autre éclairage sur les faits, autant d’autres m’ont paru superflues, répétées dans la narration proprement dite. Ces extraits, provenant de la ligne de conduite de l’école abbatiale tout autant que d’auteurs ou de personnalités diverses, sont utilisés comme charnière entre les différentes parties décrites et, de plus, sont parfois superposés à des titres de la description à venir. Ce détail m’a particulièrement dérangée dans le sens où il s’agissait d’un élément inutile supplémentaire.

 Je suis donc déçue de la façon d’écrire ces souvenirs qui, s’ils sont obscurs, méritaient quand même une narration moins avare en détails et un peu plus fluide. La fin fut d’ailleurs un peu trop brutale à mon goût, me laissant un peu sur ma faim. En outre, s’il est évident que ce drill fut subi et assimilé sans que le jeune homme ne l’ait souhaité, j’ai été perdue quant à la façon dont Victor l’avait vraiment vécu.

 Je remercie les éditions Chloé des Lys pour ce partenariat qui m’a fait découvrir un genre auquel je n’étais pas habituée.

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jeudi 3 avril 2014

Nannig de Virginie Lauby

Nombre de pages : 131 pages
Date de parution : 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Philippe Collignon est un jeune homme malchanceux. Toutes ses histoires d’amour, lui qui a tant besoin d’être aimé, se soldent par un échec. Une nouvelle fois, il se jette à cœur perdu dans les bras d’une ravissante étudiante. Pour la dernière fois ? Sa volonté d’aimer par-dessus toutes les trahisons le mènera inexorablement à commettre le pire. Mais, cette fois ci, est-il le seul responsable ? La belle et dangereuse Anne ne l’a-t-il pas poussé sur le chemin de son destin ? A moins que ce ne soit la cruelle Nannig ?


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Avis de Blackangel
Je poursuis mes découvertes de nouveaux horizons avec une nouvelle auteure que je ne connaissais pas. Et ce qui est encore plus intéressant, c’est de se rendre compte qu’elle habite dans mon département et qu’il a fallu que ce soit une maison d’édition belge qui l’édite pour me permettre de la découvrir. Je dois remercier ma curiosité qui m’a poussé à faire des recherches sur Virginie Lauby après la lecture d’un passage précis du roman pour cette révélation.

Venons-en maintenant à ce qui nous intéresse, l’histoire de Nannig. On y découvre un jeune homme, Philippe Collignon, à qui la chance ne sourit que très peu. Il ne connait que des désillusions sentimentales. C’est suite à la dernière en date que Phil se retrouve, seul, en vacances à Dinard. Il y fait la connaissance de jeunes étudiants. Parmi ceux-ci, une jeune femme l'attire et il se jette à cœur perdu dans ses bras. Ils vivent une relation passionnée jusqu'au jour du départ pour notre « héros ». Il retourne à sa vie, à Reims, mais la distance et le manque de l’être aimé, combinés au jeu malveillant d’Anne malmèneront Phil. Jusqu’où cela ira-t-il ?

Lorsque l’on débute la lecture, une question vient rapidement à notre esprit. Est-on ici dans une histoire vraie ? Découvre-t-on un pan de vie d’un jeune homme, raconté par l’auteure ? Les détails et les descriptions nous emportent en Bretagne. Nous sommes des touristes visitant les lieux avec comme guides notre héros et la jeune étudiante. Même les effluves marine viennent chatouiller nos narines tant c’est saisissant. L’envie nous prend d’y partir à notre tour. Nous nous retrouvons étudiants, insouciants, profitant des vacances pour farnienter au gré du soleil, de la marée et des bars.
Toutes les émotions que l’on éprouve lorsqu’on est jeune, que l’on est amoureux, avec toutes ces craintes, ces doutes, ces espoirs, cette passion, nous les retrouvons en ces pages, vécues par Phil. Nous passons de la pitié, à la joie, puis à la tristesse en suivant cette relation. La douleur cruelle du manque cède la place à bien pire encore.

Virginie Lauby nous narre, par le biais d’une rencontre au cours du voyage de Phil, une histoire des plus surprenantes, qui trouve un écho dans une légende bretonne. Dès lors, nous ne pouvons nous retenir de chercher un reflet de celle-ci dans ce que vit notre héros. Et ce jusqu’à ce que le dénouement vienne nous ôter nos espoirs, nos rêves, nos doutes et dévoile sous nos yeux une vérité que nous redoutions, tout autant que nous l'espérions. Le final nous plonge dans un état de malaise si profond que si vous faites comme moi, à savoir lire le soir et achever le roman alors que la mi-nuit sonne, vous pourriez ressentir les mêmes difficultés que celles que j’ai éprouvées pour trouver le sommeil. J’ai donc refermé le livre dans cet état que je viens de vous décrire. Malgré le fait que la nuit et la journée suivante se soient écoulées, j’en ressens toujours un relent au fond de moi.

Avec Nannig, Virginie Lauby vous renverra vers vos années folles, où la passion amoureuse battait son plein, pour mieux vous saisir à la gorge en vous laissant flirter avec la mince frontière entre réalité et légendes, entre lumière et ténèbres. En bref, n'hésitez pas à découvrir la vie dans ce qu’elle a de plus beau et de plus terrible.

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