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lundi 31 mars 2014

Les Damnés de Dana, Tome 1 : La Dame Sombre d'Ambre Dubois

Nombre de pages : 308 pages
Date de parution : 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
Au pied d'un cercle de menhirs, une jeune femme aux cheveux et aux yeux couleur corbeau se réveille. Qui est elle? Elle l'ignore. Ou se trouve-t-elle? Elle va bientôt le découvrir… En plein territoire picte, résistant aux envahisseurs romains, une tribu celte recueille la mystérieuse femme. Rapidement, elle va se trouver mêlée au quotidien de ce peuple, à ses légendes, à ses mystères et à ses désespoirs. Le cercle de pierres sera-t-il la clef qui lui rendra son identité? A moins que ce ne soit le vampire qui la surveille dans l'ombre...


Avis d'Erine
Je tiens tout d’abord à remercier les Editions du Chat Noir tout comme le forum Accros et Mordus sans qui je n’aurais pu faire cette découverte littéraire.

J’ai choisi de participer à ce partenariat organisé sous forme de tour pour deux raisons très simples : son résumé attractif mêlant le « mystère » au cœur d’une période antique et sa couverture qui m’a agréablement charmée. Elle représente Mévéa, l’héroïne de la Dame Sombre, à la beauté enchanteresse se baignant dans un lac souterrain. Cette illustration donne déjà les notes reposantes et vivifiantes que le texte utilisera tout au long de l’histoire et qui m’ont beaucoup plu.

Roman original sans aucun doute, il présente une période de l’Histoire inédite dans le genre fantastique, du moins à mes yeux. Je le considère comme tel car c’est une première dans mes lectures de se trouver dans l’Antiquité. Contexte choisi totalement approprié, il permet de nous balader dans un univers peuplé de croyances celtes avec des divinités telles que Andarta, Balor ou encore Dana. Période aussi mouvementée car le peuple Picte subit le dénigrement du polythéisme par Rome qui domine en maître à ce moment. De religion chrétienne, l’Empire Romain tient à coloniser et imposer cette religion à ces peuples que la géographie plus lointaine sauve mais pour combien de temps encore ? Le mur d’Hadrien est déjà construit en ce temps, permettant une trêve bien méritée dans des affrontements qui n’ont fait que trop de victimes. C’est donc au cœur d’un peuple celte, occupant les terres écossaises craignant la menace romaine que nous lirons ces aventures.

Grande amatrice d’Histoire, ce contexte n’a su que me charmer. Ajouté à cela, la plume d’Ambre Dubois est très agréable. Descriptive et poétique, elle s’adapte très bien à nous conter ce récit qui embarque la jeune destinée de plusieurs personnages. Tout d’abord, celle de Mévéa, jeune femme brune qui se réveille amnésique une nuit auprès des cromlechs. Mévéa, élément perturbateur dans le clan de l’Aigle, sera d’abord considérée comme une menace. Sauf que de périls, il y en a d’autres et bien pires qui mettront à rude épreuve la capacité d’adaptation de chacun. La présence de la jeune femme, dû au hasard ou non, tombera à point. Incitant la peur au début, elle se liera très vite à ses habitants et leur viendra en aide du mieux qu’elle le pourra. Concernant ce clan, il se compose de Galen et Brannos, les guerriers aux personnalités assez opposées, deux personnages dévoués et charmants mais plus agaçants concernant le second. Il a son humour et sa façon d’être avec la Femme, un peu macho quoi. Quant à Lennia, c’est un garçon manqué aimant jouer de l’épée, méfiante et caractérielle qui tombera aussi sous le charme de la jolie amnésique. Il y a le jeune Prasus, le point faible de Brannos en quelque sorte car il est la seule famille qu'il lui reste. Pradaeg aussi, le vieux vate du clan, assez mystérieux que nous finirons par découvrir un peu plus au fil du récit. Et puis le chef de clan, Rydec, un homme bourru qui haït notre héroïne… Mais ce monde ne se compose pas que d’humains, la nuit réserve ses surprises et pas des meilleures, enfin, tout dépendra de qui et pour qui car Mève a su attendrir le cœur des hommes mais pas seulement. Je ne citerai pas l’ensemble des protagonistes car ce livre en est vraiment riche. Et je précise, ce n’est pas un défaut comme on le voit souvent dans certains ouvrages parce que chacun sont travaillés suffisamment pour être retenus par le lecteur, c’est un point important vu la vitesse à laquelle l’histoire défile.

Outre l’importance des personnages, de multiples thématiques sont utilisées dans cette histoire, comme l’amour, la violence, la famille, les origines de ses peuples et leurs croyances, la quête d’identité… permettant une plongée vraiment réaliste aux cotés des acteurs du récit. Tout se rattache au cadre, même l’ambiance insufflée par la manière d’écrire de l’auteur. Vraiment, un récit sans faille !!

Ce premier tome, vous l’aurez compris, est riche en rebondissements. Seul point où j’ai été un peu bloquée, c’est l’intégration du « vampire » dans un tel univers qui a été le plus perturbant. Je n’aurais jamais associé les celtes avec ce personnage fantastique. Les banshees ou autres, je ne sais pas pourquoi ça me parle mais là, j’étais étonnée. Cependant, passée la surprise, j’ai été largement convaincue par la mise en scène dans le récit et puis le vampire existe depuis la nuit des temps dans bien des croyances, alors je ne sais pas pourquoi je n’y avais jamais pensé avant…. Ça m’a permis d’ouvrir mes horizons et de voir le fantastique sous un jour différent.

Si vous cherchez une lecture revigorante qui se lit bien dans un contexte plus qu’original, c’est bien celle-ci, je peux vous l’assurer.


Avis d'Inlandsis
La Dame Sombre, d'Ambre Dubois, est une plongée au delà du mur d'Hadrien, dans l'Écosse des Pictes lorsque les Romains tentaient d'étaler leur domination sur toute l'Europe occidentale. C'est donc une plongée dans une Histoire lointaine et mal connue auprès d'un des plus méconnus peuples, les Pictes.
Pour se replacer dans l'Histoire, dans les premières siècles après Jésus Christ, les Romains étendent leur autorité sur toutes les terres depuis les îles Britanniques (au sud du mur d'Hadrien) jusqu'aux confins de l'Asie Mineure. Les peuplades d'Écosse repoussées au nord du mur d'Hadrien sont les derniers celtes. A l'heure actuelle, notre point de vue sur l'histoire est celle des Romains et c'est toujours ce point de vue qui nous est présenté. Les Celtes sont des barbares et les Romains apportent les bienfaits de la civilisation, ainsi que le christianisme.
Le point de vue est ici différent. Ambre Dubois nous plonge dans le quotidien entre guerres et superstitions des derniers celtes (bien qu'on ne soit pas sûr que les Pictes étaient des celtes). En fait, dans l'imaginaire ordinaire, les Romains, devenus chrétiens, sont les porteurs de la civilisation et conquièrent les terres barbares des païens ignares et belliqueux (voire plus si manque d'affinité). L'auteur nous dépeint donc les barbares et on les découvre civilisés et très proches de la nature. Ils connaissent les plantes médicinales, vouent un culte à la mère Nature et la respectent profondément. Ils ont des croyances anciennes dont certaines ont perduré jusqu'à aujourd'hui et dont la plupart ont été réutilisées par les chrétiens dans leurs fêtes et leurs rites lors de l'évangélisation des peuples européens. Très documentée, l'auteur nous livre un ensemble cohérent et on prend plaisir à découvrir un peuple, une histoire d'un point de vue original.
Digne héritière des légendes et de la mythologie celte, l'histoire flirte avec le fantastique et la fantasy : la mythologie celte est l'une des bases principales de la fantasy moderne. De la magie, des vampires, des événements ésotériques : le récit colle alors davantage à la culture celte. On est plongé dans un univers riche et documenté sur le folklore de l'imaginaire celte. Vous n'y connaissez rien et à ce stade de ma chronique? Vous vous dites que ce roman n'est pas pour vous parce que vous ne comprendrez rien à toute cette mythologie celtique ? Pas du tout, l'auteur vous donnera toutes les clés pour bien comprendre le récit, sa base historique et mythologique. Vous apprendrez qui étaient les Tuatha de Danaan et les druides. Vous découvrirez une culture, des croyances, des mythologies que vous aurez probablement déjà rencontrée dans d'autres récits qui s'en inspirent.

Tout ça est bien joli, mais y a-t-il bien une histoire derrière tout ça ? En effet, c'est celle de Mévéa, une superbe jeune femme qui se réveille amnésique au pied d'un cromlech. Recueillie par le clan picte de l'Aigle, elle va, peu à peu, trouver sa place et aider le clan à faire face à l'envahisseur romain.
Bien que les ficelles soient parfois un peu grosses, quant à la relation entre Mévéa et Galen par exemple, on ne peut prévoir certains rebondissements et l'ensemble a beaucoup de rythme.
Mévéa, personnage principal et narratrice, est bien mystérieuse : amnésique, elle a des capacités hors normes qui la différencient des autres personnages. Profondément humaine, c'est une héroïne qui allie forces et faiblesses dans un mélange étonnant et réussi.
Les autres personnages sont relativement stéréotypés : Galen est l'archétype du gentil guerrier, par exemple, ou encore Morcant est un vampire classique, bien que pétri d'honneur...
L'originalité ne vient donc pas forcément des personnages, dont certains disparaissent totalement du récit alors qu'ils sont décrits dans le détail. Cependant, l'histoire de La Dame Sombre est agréable : une étonnante trahison dont on ne peut soupçonner l'auteur, ni les motivations. Finalement, ce roman, le premier d'une série, est un excellent premier tome, justement : on découvre un univers riche, on met en place des bases solides et suffisamment vastes pour construire une série qui promet d'être de grande qualité.

Malgré une petite coquille qui m'a dérangée en début de récit, la plume d'Ambre Dubois est à la hauteur de son sujet et la lecture est agréable, sans les lourdeurs et les longueurs de certains classiques du genre.

Une plongée dans une période méconnue de l'Histoire, documentée et convaincante, un récit riche et haletant, La Dame Sombre est assurément l'un de mes coups de cœurs de cette année 2012. J'ai vraiment hâte d'en lire la suite et je tiens à remercier l'auteur Ambre Dubois pour ce partenariat ainsi que le Sanctuaire de la lecture.


Avis d'Owllie
Dans ce roman, on suit les aventures de Mévéa, une jeune femme qui a perdu la mémoire et qui se réveille au pied d'un cercle de menhirs. L'action se passe en des temps fort anciens : la période picte.

Ce qui m'a attirée, dans ce livre, c'est précisément la période durant laquelle il se déroule. Du fantastique chez les Pictes, de quoi m’envoûter immédiatement. C'est une période que je n'avais encore jamais rencontrée dans le genre et j'ai trouvé que cela changeait beaucoup des livres que j'ai lus ces derniers temps. Par ailleurs, la couverture est tout simplement superbe, ce qui ne gâche rien !

C'est le premier roman que je lis d'Ambre Dubois, et je n'ai franchement pas été déçue ! C'est une excellente narratrice, je trouve. Elle a su m'emporter dans son conte féerique et celtique. Rien de trop dans ce livre. Ni trop ni trop peu, en fait. Les descriptions sont suffisantes et permettent de bien situer les personnages dans le contexte. Son écriture est fluide et tout en douceur.

Chacun des personnages de ce roman a un côté attachant. Ambre Dubois a bien su mêler les genres ainsi que les caractères. Mévéa et Galen forment un couple attendu, au final, mais néanmoins sympathique. Tous ceux qui interviennent dans l'histoire prennent ici la place qui leur revient, et les relations s'imbriquent correctement.
Outre l'amour, omniprésent dans ce roman, la guerre, la religion et la recherche de ses origines, se croisent et s'imbriquent sans aucune difficulté. La quête d'identité de Mévéa, nous conduit, comme un fil rouge, mais ne laisse pas de côté les états d'âmes des autres personnages. Chacun a sa propre histoire à raconter, et tout cela est très bien rapporté par Ambre Dubois, qui se fait le meilleur hérault qui soit.

Ce premier tome est plus qu'intéressant à mes yeux, et j'ai hâte de connaître la suite, en espérant que le ton donné à ce début ne soit que l'introduction d'une merveilleuse aventure.

Pour ce parfait instant littéraire, je tiens à remercier Ambre Dubois de la confiance qu'elle nous accorde, et le forum de m'avoir permis de participer à ce tour.


Avis de chtitepuce
Tout d'abord, je tiens à remercier Ambre Dubois pour ce partenariat, ainsi que le forum A&M.

Pourquoi ce tour ? Tout simplement parce que j’ai été attirée par cette couverture mystérieuse, ce titre qui l’est tout autant et ce résumé aguichant. Je n’ai pas été déçue.

La Dame sombre, c’est l’histoire de Mévéa, étrange femme aux yeux noirs et aux cheveux semblables aux plumes des corbeaux. Elle se réveille amnésique en centre d’un cromlech en plein territoire picte. Les pictes font partie des peuples celtes. Notre roman se déroule en Écosse et le mur d’Hadrien est le centre d’une croisade que les romains ont entamée pour conquérir et convertir ce peuple barbare. Ils sont comme enfermés de l'autre coté du mur et certains clans ont fini par disparaitre.
Sans rentrer dans un livre historique, Ambre Dubois montre qu’elle connaît son sujet et nous dépeint une civilisation loin de cette image primitive. J’y ai retrouvé la culture celte qui m’attire et que j’ai pu rencontrer dans d’autres romans.

Mévéa a été recueillie par le clan de l’Aigle. Ces derniers, tout d’abord réticents face à cette inconnue, finissent par l’adopter. On peut voir que le peuple picte reste accueillant malgré une certaine méfiance, surtout quand on voit comment les Romains les assaillent. Pradaeg, le « vate » du clan, sera une sorte de pont entre Mévéa et le reste de la communauté. Elle s’adapte d’ailleurs très bien et ne rechigne pas à la tâche. Elle demandera à Lennia, une chasseuse émérite, de lui enseigner son savoir.
Cette dernière est une jeune fille assez méfiante au premier abord, mais pleine d’énergie. On apprend à l’apprécier au fil des pages. Elle s’est amourachée de Brannos, un charmeur très protecteur de son frère Pragus, dénigré par les autres enfants.
Et comme il y a une belle héroïne, il nous faut le beau héros romantique et timide : Galen. Magnifique guerrier à la chevelure de feu, il attend l’élue de son cœur.
Des personnages bien développés, avec un passé souvent difficile. Par contre, j’ai trouvé leurs descriptions répétitives et donnant une certaine lourdeur au roman. Hormis cela, Ambre Dubois a une écriture agréable et poétique.
L’auteur aime mélanger les genres en nous incluant une communauté vampirique en déclin. Ces vampires se sentent aussi menacés par les romains et voient en Mévéa un signe du destin. La recette marche bien et je pense qu’elle ravira les lecteurs assidus des deux genres. En prime, un peu d’érotisme ; rien de transcendant mais plein de douceur et de tendresse.

La fin m’a laissée sans voix. Ambre Dubois m’a tout simplement ravie. Elle m’a ramenée à mes premières lectures, telles que Les enfants de la terre : une femme mystérieuse, compatissante, courageuse dans un monde tellement bien détaillé qu’on s’y croirait.
La première chose que j’ai faite : regarder quand sortirait la suite.


Avis de Lolly
La Dame sombre, premier tome des Damnés de Dana, nous entraîne immédiatement dans le vif du sujet. Une jeune femme se réveille au pied d'un cercle de menhirs, incapable de se rappeler son identité. Forcée à fuir par un étrange personnage menaçant, elle est recueillie par un clan picte et s'installe avec eux en attendant de retrouver la mémoire. Cependant, la quête de son passé n'est pas la seule préoccupation de la jeune femme ; en effet, le peuple celte est menacé, non seulement par les créatures des Ombres, mais également par les Romains, qui poussent leurs conquêtes de plus en plus au nord du mur d'Hadrien.

Comme j'ai un intérêt particulier pour le monde celte, c'est tout d'abord le décor et la période durant laquelle se déroule le roman qui m'ont attirée : des lieux magnifiques où la nature est reine, des légendes passionnantes, des dieux et autres créatures mystérieuses... L'idée d'y introduire des vampires me paraissait intéressante, quoique un peu étrange, car je ne les aurais jamais imaginés dans ce contexte. Je dois toutefois admettre que je me suis rapidement laissé séduire par ce mélange inédit qu'est la rencontre entre Pictes, Romains et Vampires... et peut-être même d'autres créatures mystérieuses, qui sait ?

La plume d'Ambre Dubois m'a une fois encore transportée par sa légèreté et son côté poétique. Malgré un rythme plutôt lent dans certains passages, on ne se lasse pas de la lecture ; les mots nous portent de découvertes en mystères, nous poussant à chercher des réponses, aux côtés de l'héroïne, sur son identité. De plus, les explications historiques nous permettant de faire connaissance avec les dieux et la culture celte s'insèrent très naturellement dans le récit ; n'importe quel lecteur a donc les clefs en main pour comprendre cette période passionnante de l'histoire.

L'intrigue en elle-même est bien construite, même si j'ai parfois trouvé qu'elle méritait d'être un peu plus développée ; tout semble un peu simple, les pièces du puzzle s'emboîtent de manière un peu trop parfaite pour que les événements soient réellement crédibles. De même, la relation amoureuse qui s'instaure entre notre héroïne et son jeune guerrier est un peu trop rapide à mon goût, mais ces passages romantiques sont toutefois très agréables et romantiques.

Nous rencontrons plusieurs autres personnages, ce qui est très agréable car nous ne nous focalisons par uniquement sur l'héroïne, comme c'est bien souvent le cas dans ce type de romans. Ainsi, chaque personne est bien développée et les descriptions précises des scènes nous permettent généralement de nous faire une idée précise de leur personnalité, y laissant toutefois la part de mystère nécessaire, en particulier dans le cas des Vampires.
Si la première partie du roman s'écoule de manière relativement paisible, malgré les différentes menaces pesant sur le clan picte et les interrogations de notre héroïne, la fin présente un retournement de situation qui m'a incroyablement surprise. Autant dire que je ne m'y attendais pas du tout et que l'effet est donc très réussi. L'unique élément que je pourrais critiquer dans ce sens, sans en dire trop pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs, est que les raisons données pour expliquer cet acte me paraissent un peu faibles. En réfléchissant aux conséquences que cela entraîne, j'ai de la peine à m'imaginer que tout ait commencé ainsi. Cependant, comme il ne s'agit ici que d'un premier tome, la suite nous réserve peut-être encore des surprises et d'autres explications un peu plus convaincantes.

Ambre Dubois nous propose donc un roman riche en rebondissements, mêlant histoire et fantasy : dans un monde où la religion de Rome devient si importante sur tout le continent, nous découvrons les anciennes croyances d'un peuple celte proche de la nature et polythéiste qui doit se battre pour conserver sa culture et ses traditions. Des éléments mystiques s'ajoutent ensuite à la trame, nous proposant un alliage pour le moins original.

La Dame sombre est mon premier coup de cœur de l'année. Je remercie le forum A&M pour l'organisation de ce tour, les Éditions du Chat Noir pour leur confiance et, bien sûr, l'auteur pour son histoire entraînante et originale. J'attends la suite avec grande impatience !


Avis de louve
Je tiens en premier lieu à remercier les éditions du Chat Noir et le forum Accros et Mordus pour cette découverte qui, dans l'ensemble, m'a plu.

Mévéa se réveille au milieu de nulle part. Elle ne sait plus qui elle est, d'où elle vient, mais surtout, ce qui l'a amenée ici, blessée et effrayée. Lorsqu'un orage éclate, elle se rend compte qu'une ombre la surveille et, peut-être, la traque. Sous le choc, elle va fuir la potentielle menace et très vite se retrouver captive d'une tribu celte qui résiste aux envahisseurs romains. Là, elle tentera de découvrir qui elle est et de prouver aux Celtes qu'elle n'est pas une menace et encore moins une espionne romaine. Très vite, Galen, un guerrier de la tribu va lui faire confiance et, ensemble, ils vont tenter de sauver la tribu.

La Dame sombre est un roman qui, au départ, a mis du temps à me trouver. Il est assez lent à démarrer et le fait que notre héroïne ne sache rien de rien est assez gênant pour le lecteur, puisqu'il nous faut découvrir l'univers en même temps et qu'on patauge un peu. Cela dit, j'ai apprécié le style de l'auteur, qui est assez poétique et nous dépeint un univers assez sombre. Le mélange mythologie et magie fonctionne ici très bien et nous donne un roman plutôt détaillé et étonnant.

Utiliser des vampires dans ce contexte de guerre Celtes/Romains est agréable et donne une tout autre dimension à l'intrigue. Elle évite ainsi pas mal de clichés, surtout au niveau des vampires, qui se révèlent ici plus humains qu'ailleurs, même si toujours aussi mauvais.

D'ailleurs, ces mêmes vampires n'ont qu'un seul but : se protéger des Romains qui, semble-il, ont des armes efficaces contre les créatures de la nuit. Les diviser en clan est une idée certes peu innovante, mais sympathique et très bien utilisée dans ce contexte. Le fait qu'ils n'apparaissent pas tout de suite dans le roman est appréciable, puisque je pense que cela aurait fait un effet d'excès d'informations à assimiler pour le lecteur. Ambre a donc judicieusement placé leur intervention et les a rendu attirants, sans tomber dans le cliché du vampire « lover ».

Ce qui m'a également séduite, dans ce premier opus, c'est la guerre des Celtes et des créatures de la nuit contre les Romains, qui sont vraiment dépeints comme des hommes cruels et sans pitié, ne cherchant qu'à conquérir les terres pour devenir les « géants » de ce monde. Une armée nombreuse et maligne qui n'hésitera pas à tenter des alliances surprenantes pour mener à bien sa mission.

Je parlais de magie tout à l'heure, même si l'on est davantage avec de la prémonition et de la voyance que de la magie pure et simple. Notre héroïne va se rendre compte qu'elle peut découvrir le passé et le futur de ceux qui l'entourent et c'est une idée qui n'a pas été, je trouve, suffisamment exploitée. Sa prémonition face au roi Urien, par exemple, m'a semblé inopportune et inutile puisqu'elle n'a pas d'impact sur ce premier tome, mais peut-être sur la suite, qui sait.

Enfin, j'ai apprécié que les personnages secondaires apportent quelque chose au roman. Brannos, par exemple, donne une touche d'humour fort appréciable, avec son caractère simple et amusant, tandis que Lennia est une jeune femme avec du caractère et un sang-froid unique. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié pour son tempérament. J'ajouterais que Morcant le vampire m'a un peu fait penser à Spike, de Buffy, ou encore Éric, de True Blood, avec son côté, "je ne suis pas gentil, mais pas spécialement cruel non plus, j'agis selon mes principes et dans mon intérêt".

La Dame sombre possède des qualités indéniables, mais ce roman souffre aussi de quelques petits défauts qui ont empêché le coup de coeur et réduisent l'effet final de ce premier opus.

J'ai trouvé que le récit souffrait de quelques longueurs, comme le début qui met trop de temps à démarrer et à placer les éléments déclencheurs de la suite. Mévéa atterrit comme un cheveu sur la soupe dans un environnement hostile et, trop vite, elle s'y fait et est acceptée par une tribu en guerre et qui souffre de l'oppression des Romains. J'ai du coup peu apprécié qu'elle sache si bien manier certaines armes et que la jeune femme effrayée et perdue du début devienne presque une guerrière qui s'en va combattre pour une cause qui ne la regarde pas puisqu'elle ignore qui elle est.

De même, la romance qui a fait chou blanc, pour ma part, ne m'inspire rien du tout. En fait, l'explication est assez simple : Mévéa tombe trop vite sous le charme de Galen, ce guerrier décrit comme un homme viril et fort, alors qu'en réalité c'est un « puceau trop émotif » avec Mévéa. De le voir sans cesse s'inquiéter sur ses performances sexuelles avec l'héroïne m'a bien fait rire, tant c'est contradictoire avec sa première présentation. Cela m'a littéralement refroidie et fait perdre de l'estime pour ce personnage.

En bref, la Dame sombre est un assez bon premier tome. L'écriture y est agréable et permet de boucler le roman en quelques heures à peine. J'y regrette une romance mal tournée et inefficace, mais je suis ravie de voir des personnages secondaires aussi bien traités.


Avis de Chouquette
Ambre Dubois est une auteur que j’ai eu la chance de connaître grâce à son excellente série Les soupirs de Londres l’année passée et j’avais donc une grande hâte de découvrir ce roman et de me plonger dedans. Et quel plaisir ce fut ! L’écriture d’Ambre Dubois m’a une nouvelle fois complètement charmée, m’entraînant dans une histoire et un monde qui m’ont parlé tout au long de l’intrigue.

Mévéa se réveille une nuit dans un lieu étrange en se demandant comment elle est arrivée ici et de quelle façon elle s’est blessée. Quand une vision cauchemardesque l’assaille, elle s’enfuit pour tenter de sauver sa peau avant que des autochtones ne la sauvent, même s’ils la prennent pour une espionne ou un démon. Mais Mévéa ne sait plus qui elle est, ni d’où elle vient, et va se retrouver confrontée à des choses dont elle ne comprend pas le sens, jusqu’au jour où elle apprend qui elle est vraiment et que tout bascule…

Un univers celtique omniprésent


Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est l’univers celtique qui est omniprésent. Les traditions comme les coutumes ou les légendes ; tout nous rappelle l’Irlande ou la Bretagne et, pour les amoureux de cette culture, c’est un vrai régal. Ambre Dubois nous livre donc ici un roman qui est très documenté sur le sujet, permettant au lecteur de découvrir un monde de vampires et de créatures mythiques dans une culture où les Dieux ont un rôle très important et où l’on croit fortement à la sorcellerie.

En lisant La Dame Sombre, je me suis retrouvée transportée en territoire celtique à travers une histoire que je ne connais que très peu, mais dont la culture ma fascine. Ainsi, j’ai eu l’impression, par moments, de revivre ce merveilleux voyage en Irlande que j'ai eu l'occasion de faire, de redécouvrir ces légendes qui ont tant de pouvoir et sont le cœur même d’un peuple entier. Ambre Dubois et son talent d'écriture m’émerveillent véritablement ; elle vous fait voyager d’un pays à l’autre le temps de vous conter une histoire au coin d’un feu de camp par une belle nuit d’été.

Entre amour et trahison…


Par moments, ce roman m’a rappelé Les âmes vagabondes de Stephenie Meyer, mais vraiment dans des tons très légers et principalement au début, où je n’ai pu m’empêcher de faire un parallèle entre Gaby et Mévéa, toutes deux considérées comme des espionnes alors qu’il n’en est rien. Malgré tout, ces deux personnages n’ont rien à voir et j’ai énormément apprécié Mévéa pour ce qu’elle est : une jeune femme quelque peu perdue, qui ne comprend pas tout ce qu’il lui arrive.

Cependant, je regrette que l’on ne nous parle pas plus de l’histoire d’amour naissante entre Mévéa et Galen. J’ai par moments eu l’impression qu’elle arrivait sans que l’on comprenne vraiment pourquoi et c’est quelque peu dommage. Néanmoins, la fin est inattendue ; je ne m’y attendais pas du tout et ce fut une agréable surprise d’être surprise ! Elle est très prometteuse pour la suite (que j’ai véritablement hâte de lire) et, surtout, nous rappelle à quel point on ne connaît jamais vraiment les personnes qui nous entourent.

Un roman fascinant


Mais La Dame Sombre, c’est aussi un roman à l’ambiance à la fois magique et violente où les croyances celtiques ont une importance considérable. Ambre Dubois vous emmène dans un monde à la fois réel et imaginaire, un monde où rien n’est facile et où les personnages ont tous un véritable caractère affirmé. Encore une fois, elle ne fait pas dans la facilité et nous prouve tout le talent des auteurs francophones. Suspense et action, voilà ce qui vous attend avec ce roman !
Je n’aurais qu’une chose à dire : à quand la suite ?!

Je remercie donc chaudement le forum Sanctuaire de la Lecture et l’auteur, qui m’ont permis de lire ce roman.


Avis d'Aurélie
Le premier tome de la saga Les Damnés de Dana, La Dame Sombre nous transporte au cœur du folklore celte, au IIème siècle, époque durant laquelle Hadrien dirige Rome. C’est d’ailleurs Hadrien qui met fin au désir d’expansion de l’Empire et qui, pour protéger ses terres des « barbares », décide d’ériger un mur en Bretagne, connu sous le nom de « mur d’Hadrien ». C’est dans ce contexte historique que nous suivons Mévéa, jeune femme qui se réveille au sein d’un sanctuaire celte, sans aucun souvenir. Elle ne sait rien d’elle-même mais est sûre d’une chose, elle est celte : malgré ses attributs qui la font passer pour une romaine, elle connait la culture celte. Ce premier tome est donc l’introduction du personnage au sein d’une tribu, de croyances, d’une guerre à venir aussi.

Je me suis laissée happer par l’histoire contée dans ce livre. Grande amatrice de l’histoire des celtes, je n’ai pas été déçue par son approche. Ambre Dubois a su exploiter comme il le fallait le folklore et en faire une histoire percutante. Là où certains se seraient contentés de ne s’intéresser qu’aux celtes, l’auteur a impliqué les romains, ce que j’ai beaucoup apprécié. La base historique est respectée ce qui permet de rendre l’intrigue fantastique du roman plus accrocheuse à mon sens. Un très bon point donc par cet aspect du roman.

La mythologie utilisée est très intéressante mais surtout osée : les druides, les vates, les dieux celtes ont leur place dans le folklore, mais la présence de vampires est une prise de risques. On retrouve le mythe du vampire dans la mythologie celtique mais pas sous la forme qu’on nous sert à outrance dans la littérature actuellement et c’est appréciable. Il est revisité, adapté à l’univers du roman et a réussi à me séduire. Les incubes et succubes sont associés aux vampires chez les celtes, ce qui est abordé dans le livre, et l’intégration de la créature m’a peu à peu paru très naturelle. La seule chose que j’ai regrettée est l’utilisation du terme « vampire » qui, si je ne me trompe pas, est un terme âgé de quelques siècles seulement.

L’intrigue du roman tient la route même si j’ai mis un nom un peu trop vite à mon goût sur le traître de l’histoire. Pour un premier tome, j’ai été agréablement surprise de voir que je ne me suis pas ennuyée : il m’arrive souvent de perdre rapidement mon intérêt pour une histoire lorsque les informations ne sont pas assez nombreuses ou lorsqu’on essaie de garder une part de mystères trop importante en pensant appâter le lecteur, et je n’ai pas eu ce problème avec ce livre. La couleur de la suite de l’histoire est annoncée, que ce soit au niveau de l’intrigue principale ou même des intrigues secondaires, et j’ai eu suffisamment de matière pour avoir envie de lire la suite.

La plume de l’auteur m’avait déjà séduite avec Marquise des Ténèbres et c’est avec un grand plaisir que j’ai retrouvé un style fluide, agréable à lire et toujours aussi efficace.

Le seul problème réel que j’ai eu avec le livre se situe au niveau des personnages. Je les ai appréciés, j'ai aimé les découvrir au fil des pages mais certaines de leurs réactions répétitives m’ont un peu gênée. La relation entre Mévéa et Galen ne m’a pas paru suffisamment naturelle. Certes, l’allusion au lien qui existe entre eux justifie leur proximité mais leurs réactions mutuelles déconnectées de la réalité ont effrité mes émotions à leur sujet. Galen qui est un grand guerrier apprécié des jeunes femmes, qui est sûr de lui, charismatique, drôle, attachant et qui… Est vierge, et bien ça n’a pas fonctionné pour moi. Surtout lorsque Mévéa se dit qu’il est un « excellent amant » après leurs premiers ébats : ce manque de réalisme m’a perdue sur le chemin de l’amour entre les deux personnages. Certaines réactions de l’héroïne m’ont aussi parue moins naturelle, comme lorsqu’elle se tient face au Père, ou encore lorsqu’elle n’accepte pas la méfiance de Rydec : elle-même doute de qui elle est réellement, le dit et pourtant, elle ne comprend pas que les autres ne lui fassent pas confiance en un battement de cils. Au-delà de cela, les personnages sont creusés et pas simplement survolés ce qui permet de mieux plonger dans le roman. J’ai beaucoup aimé Brannos et Lennia et espère en apprendre plus sur eux et notamment sur leur relation. La reine du clan de l’Ours est un personnage secondaire qui m’a beaucoup intriguée : mystérieuse, aliénée- et à raison – détenant sûrement des informations qui seront utiles dans les prochains romans.

Ce premier tome est donc un très bon livre, bien documenté, avec une histoire qui s’annonce solide et des personnages intéressants. Le petit bémol que représente la relation entre Galen et Mévéa n’a pas entaché mon intérêt et c’est avec plaisir que je lirai la suite. Comme lors de ma première aventure dans son univers, Ambre Dubois a su me captiver. Je la remercie donc pour cette lecture via le forum A&M.

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