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lundi 31 mars 2014

Féealy Mage de Rawia Arroum

Nombre de pages : 428 pages
Date de parution : 2012
Fiche du Livre

Quatrième de couverture
"Kaïmon Seignor est riche. Son nom et son appartenance à l’une des plus anciennes familles de Gwedells suscitent le respect chez les autres. Populaire, drôle, sociable, il ne s’attend certainement pas à ce que son petit monde parfait bascule dans le cauchemar. Ni qu’une erreur de jeunesse puisse être la cause de ce tourment et encore moins que son impassible sœur jumelle puisse jouer un rôle dans cette situation…
Bienvenue dans le monde des Gwedells où tout est féerique. En apparence seulement…"





Avis de Lolly
Imaginez un monde magique, un monde empli de fées, de gnomes, de vampires, de sirènes et d’autres créatures aux pouvoirs divers. Imaginez un monde où l’on vit en harmonie avec la nature, utilisant des dragons pour se déplacer, bénéficiant de l’enseignement de l’Académie, profitant de ses loisirs pour jouer au Sohra, le sport national. C’est ce lieu enchanteur qu’a créé Rawia Arroum pour le cadre de son premier roman, Féealy Mage.
Nous y suivons un jeune Gwedell, Kaïmon Seignor, et ses deux amis, Liac et Manel, dans leur vie quotidienne à l’Académie. Mais la paix régnant sur Féealy Mage s’effrite peu à peu au fil des trahisons toujours plus nombreuses des élèves. C’est alors que Kaïmon se retrouve embarqué dans une aventure aussi invraisemblable que périlleuse, et ce, bien malgré lui. Ses actes détermineront non seulement son futur, mais également celui de son monde et de tout son peuple.
Le lecteur entre dans l’histoire par le monde des hommes, dans lequel se déroule une brève et habile introduction. De cette manière, et bien qu’il s’agisse d’un roman de fantasy, la réalité est toujours présente en arrière-plan, ce qui présente à mon avis plusieurs avantages : tout d’abord, il rend l’histoire plus crédible. Grâce à ce court passage, même les lecteurs qui ne sont pas de grands amateurs de fantasy pourraient se laisser convaincre – et si ce monde existait vraiment, quelque part ? De plus, le rappel de l’existence du monde humain nous donne un point de comparaison et contraste d’autant plus avec la féerie de Féealy Mage par la suite. Enfin, puisque notre héros visitera plus tard notre monde, ce chapitre annonciateur prend tout son sens.
Les premières images que nous découvrons de Féealy Mage ne sont pas féeriques, contrairement à ce que l’on pourrait attendre : on assiste au châtiment des traîtres, ce qui constitue sans conteste le côté le plus sombre de ce monde. Bien que surprenant au premier abord, ce choix me paraît judicieux car il nous fait immédiatement comprendre que les apparences peuvent être trompeuses. En bref, un début très réussi qui nous donne un échantillon de ce qui nous attend.
Dans les chapitres qui suivent, nous apprenons à connaître le fonctionnement de Féealy Mage, ainsi que les personnages principaux que nous suivrons à travers les pages. Les descriptions géographiques, culturelles et politiques peuvent paraître quelque peu systématiques à la première lecture, et il est vrai que l’action met du temps avant de réellement commencer, mais cela nous permet de nous familiariser avec cet univers si différent du nôtre. C’est donc un choix que je ne remets pas en question, bien que je pense que certains lecteurs pourraient le critiquer. J’ai trouvé agréable d’avoir, dès le début, toutes les cartes en main pour pouvoir, par la suite, comprendre le déroulement de l’intrigue. Il ne faut pas non plus oublier qu’une entrée en matière comme celle d’Harry Potter, par exemple, serait impossible (ou paraîtrait peut-être étrange) étant donné que Kaïmon, Liac et Manel ont grandi à Féealy Mage : contrairement au jeune héros de J.K. Rowling qui découvre un monde tout à fait nouveau pour lui, ils connaissent parfaitement le leur.
Pour continuer sur le thème des personnages principaux, ils constituent sans aucun doute un des points forts du roman. Chacun est doté d’un caractère bien particulier – Manel et sa violence, Liac et sa timidité, Kaïmon et ses pitreries – et ils deviennent très vite attachants. De nombreux dialogues entre nos héros sont teintés d’humour et on ne peut s’empêcher de rire de bon cœur aux inimaginables bêtises inventées par Kaïmon.
Les autres personnages sont aussi bien décrits, par exemple Saliha, Una de l’Académie, Aldéanne, sœur jumelle de Kaïmon, Ténôra, professeur de combat. Par contre, j’ai parfois été dérangée par l’apparition de personnages secondaires qui n’étaient pas développés par la suite. De manière un peu trop systématique, chaque nouvelle personne est introduite par une description physique suivant le même schéma et qui n’apporte par forcément d’éléments nouveaux ou nécessaires au récit. De même, nous faisons la connaissance de certains d’entre eux qui finalement disparaissent presque dans la fin du roman… Peut-être réapparaîtront-ils dans un prochain tome ? Il n’y a plus qu’à l’espérer.
La richesse de Féealy Mage est encore renforcée par de nombreuses expressions imagées qui m’ont beaucoup plu. Dans ce monde si magnifique, elles paraissent tout à fait à leur place. L’histoire est également teintée de couleurs locales grâce à l’apparition de plusieurs mots gwedells ainsi que la retranscription de la manière de parler particulière de certaines espèces. Ne vous inquiétez pas si vous n’y connaissez rien, toutes les informations nécessaires vous sont fournies en notes de bas de page ou entre parenthèses. J’ai trouvé cela très utile, bien que j’eusse préféré avoir des notes de bas de page uniquement, car il est plus facile de s’y retrouver. On aurait également pu imaginer un lexique reprenant les termes importants, mais on s’en sort très bien sans – je suis peut-être seulement une lectrice un peu flemmarde.
L’histoire en elle-même est extrêmement bien construite et, dès que l’action commence, il est tout simplement impossible d’interrompre sa lecture. Le point qui ne joue pas en faveur du livre est le style. En effet, un certain nombre d’erreurs grammaticales et orthographiques parsèment le texte, ce qui retiendra sans doute l’attention d’un lecteur attentif. De plus, la ponctuation m’a particulièrement dérangée : manquante dans certains passages, ou utilisée de manière non systématique voire erronée, elle faciliterait grandement la lecture. N’oublions tout de même pas qu’il s’agit d’un premier roman et que Rawia Arroum est une très jeune auteur. Son style s’affinera et s’améliorera donc probablement dans ses prochaines publications et ces quelques commentaires négatifs ne doivent en aucun cas vous détourner de ce roman.
C’est une histoire très bien inventée, avec des personnages attachants et un monde imaginaire très réussi. Ne contenant que très peu de violence, elle peut s’adresser aussi bien à des adultes qu’à un public jeune, du moment qu’il s’agit de lecteurs qui aiment la fantasy, l’aventure, les secrets, les mondes imaginaires, les créatures extraordinaires… et que le nombre de pages relativement important ne les effraie pas.
Pour conclure, je souhaite remercier un certain nombre de personnes sans qui je n’aurais jamais découvert ce superbe roman. Tout d’abord, le forum A&M, qui organise et rend possible des partenariats tous plus attirants les uns que les autres. Ensuite, les Editions Persée, qui m’ont envoyé ce livre et fait confiance pour que je le chronique. Puis, en dernier, mais pas moins important, je remercie l’auteur, Rawia Arroum, qui a su me séduire – dans un genre pour lequel, je l’avoue, je suis plutôt difficile à satisfaire – et m’emporter dans un environnement enchanteur. Au vu de la fin très ouverte, j’espère qu’il y aura une suite à ce roman et je serai sans nul doute une des premières à me la procurer.


Avis de louve
A Féealy Mage, d'étranges êtres se cachent des hommes. Sirènes, lutins, vampires, fées, Gwedells et autres créatures enchanteresses se côtoient désormais en paix après qu'une guerre fit rage entre les Gwedells et les Horus, une race de fées mesquine et puissante. Les Gwedells remportèrent la bataille et il leur fut interdit de s'approcher des humains ou des Horus. Des années plus tard, nous faisons la connaissance de Kaïmon Seignor un jeune Gwedell qui souhaite atteindre le niveau rouge en maniement de la poussière de fées. Entouré de ses amis, il comprendra bien vite que la paix est fragile et que, dans l'ombre, quelque chose se prépare. Le plus alarmant, c'est lorsque Kaïmon découvre que c'est sa sœur jumelle qui risque de mettre en péril l'équilibre si fragile de ce monde.

Je me suis lancée avec enthousiasme dans cette lecture parce que la quatrième de couverture me plaisait et parce que j'avais eu l'occasion de faire la connaissance de l'auteur quelques temps plus tôt. Seulement, au final je ressors déçue de ma lecture. J'attendais tellement de ce monde féérique! Mais beaucoup de choses ont rendu la lecture laborieuse.

Tout d'abord, le style de l'auteure. Je l'ai trouvé immature dans son ensemble et on sent très vite que ce roman a été écrit par quelqu'un de très jeune. Les erreurs de concordances de temps sont multiples, tout comme les répétitions. De nombreuses tournures de phrases sont désagréables à la lecture et c'est dommage puisque cela m'a empêchée de savourer le roman. Cela dit, j'aurais voulu découvrir le tome 2, sûre que l'auteure s'était améliorée, mais hélas, j'ai découvert sur son blog qu'elle ne publierait pas la suite de cette "trilogie".
De plus j'ai eu du mal avec les mots qui sont en gras pour on ne sait quelle raison et l'absence de ponctuation là où il en fallait. J'ai eu également des difficultés, lors des dialogues, de voir les personnages passer la plupart de leur temps à hurler et lire des phrases complètes écrites en majuscule alors que des minuscules auraient suffit avec un simple point d'exclamation ^^. J'ai également eu du mal avec les changements pendant les dialogues où des personnages passent du "vous" au "tu" en un mot. ( page 98 par exemple) .

Maintenant je suis persuadée que Rawia va utiliser les avis extérieurs pour améliorer ses prochains écrits ^^
Passons maintenant au contenu du roman. Dans l'ensemble j'ai trouvé ça sympa à lire mais les réactions des personnages m'ont semblé bien souvent surjouées et puériles. L'humour de l'auteur pour les quelques bêtises de Kaïmon n'a hélas eu aucun effet sur moi. J'ai trouvé tout ça un peu trop pioché dans les films comiques et j'y suis hélas imperméable. L'histoire traîne aussi beaucoup trop et l'auteur nous fait découvrir le quotidien des fées, avec des séquences un peu inutiles. Lorsqu'enfin on sent le bouleversement à venir, l'histoire reprend un tournant plat en ennuyeux. L'équilibre entre le quotidien des personnages et les bouleversements ne sont pas suffisamment bien dosés selon moi. J'ai trouvé également les descriptions des personnages trop simplistes et toutes construites de la même manière avec une description physique des plus basiques alors que le tout aurait gagné en fluidité si l'auteure avait davantage peaufiné celles-ci. J'aurais également voulu mieux comprendre la manière dont se calcule l'âge des Gwedells. 158 ans représentent pour les Gwedells 14 ans en âge humain et 165 ans équivaut à 21 ans humain. L'écart est le même alors comment est calculé le début de leur âge? C'est un des défauts du roman qui m'a beaucoup perturbé puisque plus loin on explique que Féealy et Mage sont morts l'âge de 180 ans pour leur peuple, soit 36 ans humains. L'écart est également le même entre 21 ans et 36 ans et 165 et 180 ans. Seulement, un peu après on découvre un nouveau personnage qui a 162 ans gwedells et on dit que cela équivaut à 22 ans humains. Mais pourquoi 165 ans équivalent à 21 ans? C'est une grosse incohérence à mes yeux et peut-être ai-je l’œil affûté, mais je n'ai pu passer à côté de ce problème de cohérence.

Dernier petit détail qui m'a quelque peu gênée, c'est les notes de bas de pages qui disparaissent trop vite pour devenir des parenthèses à l'intérieur même du texte. C'est dommage puisque l'histoire a énormément de potentiel, mais les nombreuses faiblesses m'ont semblé trop présentes pour me faire pleinement savourer le roman.

Mais, soyons réalistes, j'ai tout de même été jusqu'au bout du roman parce que je voulais tout de même savoir comment les événements allaient évoluer. Parce que le point fort de l'auteur, c'est de proposer un monde riche et complexe (peut-être trop au niveau des différentes langues des créatures). Alors même si j'ai soulevé des défauts, c'est parce que le fond m'a semblé prometteur et qu'il y a matière à en faire un très bon récit jeunesse.

Les personnages n'ont hélas pas su me charmer. Ils sont tous stéréotypés, entre la bonne copine très violente et qui frappe à tout va (un peu comme dans les mangas, comme par exemple Love hina, où Naru s'en donne à cœur joie sur Keitaro), le copain timide et qui se met souvent en retrait parce que le meneur du trio est beau, riche, fort et que, peu importe ce qu'il fait, il sera toujours acclamé.
En bref, je sais que je suis dure avec ce premier tome, mais l'histoire a tellement de potentiel que je suis déçue de le voir si peu exploité. Je pense d'ailleurs que ce roman sera apprécié par les jeunes lecteurs, mais je suis devenue très difficile et je n'ai su rentrer dans l'aventure comme je l'aurais pensé.

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