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lundi 31 mars 2014

La Balançoire de Raymonde Malengreau

Nombre de pages : 87 pages
Date de parution : 2010
Fiche du Livre

Quatrième de couverture

Enfance ne rime pas avec innocence.
Les fruits ne sont pas tous bons pour la santé.
Les poudres bleues ne sont pas forcément magiques.
Mais les alcôves le sont parfois.
Les rivakes ne sont pas celles que l'on attendait.
Et certains arbres parlent à ceux qui savent les entendre.

Ecrire reste une aventure.



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Avis d'Aurélie
La Balançoire est un recueil de nouvelles qui aborde des thèmes variés, des personnages différents mais qui, au fond, ont plus de points communs que ce qu’on pourrait croire. L’être humain est exploré sous toutes ses coutures, de sa plus tendre enfance à des âges plus avancés et c’est un résultat à la hauteur de nos espérances qui nous attend.

La qualité des ouvrages publiés aux éditions Chloé des Lys est des plus aléatoires mais avec ce recueil, on peut apprécier l’harmonie entre le texte de la première de couverture et l’image choisie. La mise en page est bonne. La quatrième de couverture est, au premier coup d’œil, énigmatique et en fait, elle ne prend tout son sens qu’une fois la lecture terminée. Étant très pointilleuse sur le contenu d’une quatrième de couverture, j’ai trouvé celle-ci très bien faite : elle permet d’éveiller la curiosité du futur lecteur et de créer une certaine complicité une fois le livre lu, une fois les énigmes de ces petits bouts de phrases découvertes.

Dix nouvelles composent ce recueil et certaines ont su accaparer mon attention. Je n’ai pas eu l’impression de tenir un lien logique entre ces nouvelles, je me trompe peut-être, mais ce recueil semble être simplement un rassemblement de textes liés uniquement par leur thème humain. Quand il s’agit d’un recueil d’un même auteur, ne pas avoir de lien fort entre les textes n’est pas un problème, l’auteur crée ce lien en nous offrant tout ce dont il est capable.

Les personnages mis en scène sont étonnamment bien développés en quelques pages seulement, on trouve chez eux suffisamment d’informations pour les comprendre – au moins en partie - et, parfois, pour s’attacher à eux. Ils sont simples en apparence mais sont bien plus signifiants que ce qu’on pourrait croire au fil de la lecture.

J’ai été très surprise par la chute de la nouvelle qui donne son nom au recueil, La Balançoire, et qui est aussi la toute première du livre. Cette nouvelle a clairement annoncé la couleur et j’ai aimé l’effet produit chez moi.
Rédemption est aussi une nouvelle que j’ai beaucoup aimée. Elle traite sans prendre de gants la nature mauvaise de certaines personnes et donne, à travers un instrument tout aussi mal intentionné, un aperçu de ce que le proverbe « l’Enfer est pavé de bonnes intentions » peut signifier.
L’arbre à clous est la nouvelle qui, selon moi, est la plus touchante de ce recueil. Le petit garçon qui est au cœur de cette histoire est l’incarnation de la bonté humaine, il nous rend presque honteux de notre propre égoïsme. Si nous prenions un peu plus exemple sur lui, le monde n’en serait que meilleur.

D’autres nouvelles m’ont laissée plus perplexe comme Le pique-nique que j’ai trouvée bien étrange et dont la chute m’a échappé. La dame au coquelicot m’a aussi laissé un goût d’inachevé, comme s’il manquait la véritable chute : je pense que là aussi, le dénouement qu’il fallait retenir m’a échappé.

La Balançoire est donc un recueil qui se lit facilement, assez vite et qui laisse un bon souvenir. Parmi les dix nouvelles, chacun saura trouver celle(s) qui lui correspond(ent) et qui éveillera chez lui diverses émotions. C’est ce que j’attends d’un livre, qu’il me pousse à réfléchir et qu’il ne me laisse pas juste lire sans chercher à aller plus loin. C’est un recueil que je conseille à tous ceux qui aiment lire des histoires du quotidien et y retrouver des petits détails qui sortent au final de l’ordinaire.

Je tiens à remercier le forum A&M et la maison d’édition Chloé des Lys pour cette opportunité ainsi que l’auteur, Raymonde Malengreau, pour ce voyage littéraire plaisant.


Avis d'Inlandsis
« La balançoire » est un court recueil de nouvelles qui porte particulièrement bien son nom. Les nouvelles, oscillant entre espoir et désespoir, nous interrogent et nous déstabilisent.

L'écriture de qualité sert des récits variés et percutants. Ici pas de fioritures linguistiques, on va directement à l'essentiel ce qui, à mon sens, est particulièrement appréciables : des textes concis et bien écrits!

Les nouvelles parcourent des thèmes variés et universels qui vont faire écho à notre propre présent et passé.
De l'enfance qui ne rime pas avec innocence de « La Balançoire » alors qu'elle rime bien mieux avec dans « L'Alcôve » à l'amour absolu dont seuls les enfants sont capables dans « L'arbre à clous », on s'interroge sur ce qu'on était nous mêmes lorsqu'on était enfant. Hors des sentiers battus, on oscille ici entre deux pôles : enfance et innocence à la fameuse cruauté enfantine.
De nombreuses nouvelles nous montrent des choix. Pour le meilleur dans « Marivaudage » ou de façon plus matérialiste dans « Fruit défendu », les choix sont toujours complexes et même avec les meilleures intentions du monde, le mal peut poindre le bout de son nez sans prévenir comme dans « Rédemption », nouvelle particulièrement cruelle.
L'amour est aussi exploré ici : de l'amour pur du protagoniste de « La dame aux coquelicots » à l'amour compétition dans « La Rivale ». Encore une fois, on oscille entre différents points de vue bénéfiques ou pas sur un sentiment, une émotion qu'on connaît tous.
Le recueil nous rappelle aussi quelques vérités comme le fait qu'on est souvent notre propre ennemi, ou qu'on peut se contenter de ce que nous propose la nature et la vie ou encore qu'en l'être humain, le bon et le mal cohabitent et chacun est un savant mélange de ces deux aspects.
« Transhumance » est une fable écologique sur les méfaits de la science et sur le respect de la nature. Sur ce dernier point, elle rejoint « L'arbre à clous ». Cette dernière nouvelle, la dernière du recueil, est probablement la nouvelle que j'ai préférée : cet arbre vénérable m'a en quelque sorte fascinée (les arbres, surtout les vieux arbres, ont cet effet sur moi) toutefois, elle contient une tristesse douce-amère. C'est ce constant mélange de clair-obscur qui m'a interpellé sur ce recueil.

A la fin de la lecture, j'avais un arrière goût âcre dans la bouche : un trop plein de pessimisme mêlé à un brin d'optimisme... puis cette mélancolie de tous les instants.

"La balançoire" est un recueil qui ne peut vous laisser indifférent. Une réussite ? Oui, assurément, mais on attendait peut être un peu plus d'optimisme sur la fin.

Pour conclure, je tiens à remercier les Editions Chloé des Lys et le forum Le Sanctuaire de la Lecture pour cette découverte.


Avis de Lolly
De quoi est faite la vie humaine ? Si l’on faisait un sondage, on obtiendrait probablement autant de réponses à cette question qu’il y aurait de participants. L’une d’entre elles pourrait être la suivante : la vie humaine est faite de rencontres, plus ou moins ordinaires. Rencontres amoureuses, amitiés, mais pas seulement. Parfois, il arrive que notre chemin croise celui d’un objet extraordinaire, qui compte pour nous, ou qui éveille des souvenirs depuis longtemps endormis. La balançoire raconte justement quelques-uns de ces petits épisodes de vie humaine.
Hormis ce lien grossier tissé par les hommes, les dix nouvelles qui composent ce recueil n’ont, à mon avis, pas d’autre point commun réel. Loin d’être un défaut, cette particularité a su me séduire car elle laisse une grande liberté à l’auteur, qui ne cesse de nous surprendre. Autant le dire tout de suite, ce livre a été un vrai coup de cœur et ce, pour plusieurs raisons.
J’ai tout d’abord été attirée par la couverture. Auparavant, plusieurs ouvrages de cette maison d’édition m’avaient déçu en raison de la mauvaise qualité des images, mais ce n’est pas le cas ce celui-ci : l’aquarelle – réalisée par l’auteur en personne, comme je l’ai appris en commençant ma lecture – s’accorde parfaitement au ton des courtes histoires et est en harmonie parfaite avec le titre. Quant au résumé présent sur la quatrième de couverture, il est parfait car il dit juste ce qu’il faut, sans trop de détails, ce qui n’est pas une chose facile lorsqu’il s’agit d’un recueil de nouvelles.
La mise en page est modeste, mais très propre, et la taille de police agréable à lire. Les nouvelles ont des longueurs variables, allant de six à douze pages, et le tout se lit donc relativement rapidement. J’ai immédiatement été séduite par la plume de l’auteur. D’apparence fluide et simple, elle est toutefois composée d’un vocabulaire recherché, en particulier lors des descriptions, ce qui lui donne un charme très particulier. De plus, même si nous ne rencontrons les personnage que pour l’espace d’un instant, de quelques pages, en réalité, on a le temps de s’attacher à eux. Sans se perdre dans des descriptions de leur caractère et habitudes, Raymonde Malengreau a su trouver les anecdotes adéquates pour les rendre humains et réalistes, ce qui est une qualité non négligeable, surtout pour des textes de cette longueur.
Toutes les nouvelles m’ont plus, sans exception, même si certaines m’ont plus émue ou touchée que d’autres. Nous faisons connaissance de personnages différents à chaque fois, venant de milieux variés, faisant diverses rencontres qui ont une certaine importance dans leur vie. Certains sont des enfants, d’autres des parents, d’autres encore des personnes âgées. On a un aperçu de plusieurs générations, comme si l’auteur avait voulu nous donner un éventail de ce que l’on peut trouver sur terre. Il y a des objets, aussi, et des lieux. Tant de choses qui peuvent paraître sans importance au premier abord, mais qui prennent vie dans ces magnifiques récits.
Dans cette chronique, je ne résumerai pas les nouvelles car je ne veux pas gâcher ni le plaisir des lecteurs, ni l’effort de l’auteur pour créer une quatrième de couverture si réussie. Je dirai seulement qu’avec « La balançoire », premier récit du recueil, on entre doucement dans cet univers si particulier et séduisant qui nous réserve bien des surprises, et que « L’arbre à clous » est une manière magnifique et pleine d’émotion de clôturer l’ouvrage. « Rédemption » et « Transhumance » m’ont beaucoup plu, peut-être en raison de leur côté un peu mystérieux, alors que d’autres, telles que « Le pique-nique » ou « La dame aux coquelicots » m’ont séduite de par leur fin ouverte qui laisse l’esprit du lecteur libre d’interpréter les faits comme il le souhaite. En résumé, des histoires romantiques aux mystères de la vie quotidienne, La balançoire offre une palette de petites histoires différentes qui plaira à une grande diversité de lecteurs.
C’est un ouvrage que tout le monde peut lire, à n’importe quel âge. Je pense que chacun interprétera ces petites histoires à sa manière, selon sa personnalité et son vécu, mais il est certain que la grande diversité de textes proposée est un avantage. D’une plume agréable et fluide, Raymonde Malengreau nous plonge dans des mondes imaginaires qui se rapprochent pourtant tant de notre réalité… Mon seul regret ? Que ma lecture se soit terminée si vite.
Je remercie donc chaleureusement l’auteur pour son magnifique travail que j’admire beaucoup, et je compte bien me procurer d’autres de ses ouvrages. Un grand merci également aux Editions Chloé des Lys pour ce partenariat et pour sa confiance, et au forum A&M pour l’organisation de ce tour. Une très belle découverte, un grand coup de cœur !

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